Les océans n’ont jamais été aussi chaud qu’en 2019
Là où certaines conséquences du changement climatique sont évidentes, comme les feux de brousse qui ravagent actuellement l’Australie, d’autres nous obligent à regarder sous la surface, mais cela ne les rend pas moins importantes. Comme la planète continue de se réchauffer, nulle part cela ne s’est fait autant sentir que dans les océans, qui absorbent la plus grande partie de la chaleur supplémentaire captée en raison des émissions de gaz à effet de serre. Une nouvelle étude a révélé la réalité alarmante de cette tendance, l’analyse révélant que les océans du monde n’ont jamais été plus chauds, dans l’histoire de l’humanité, qu’en 2019.
La recherche a été menée par une équipe internationale de scientifiques représentant 11 instituts à travers le monde, et elle a utilisé une nouvelle technique d’analyse développée à l’Institut chinois de physique atmosphérique de l’Académie chinoise des sciences qui, selon les chercheurs, a permis des mesures de température plus précises remontant aux années 1950.
Selon l’analyse de l’équipe, la température des océans en 2019 était d’environ 0,075°C supérieur à la moyenne de 1981-2010. Pour exprimer cela en unités d’énergie nécessaires pour produire cette chaleur, les scientifiques calculent que l’océan a absorbé 228 000 000 000 000 000 000 000 000 (228 sextillions) de joules de chaleur.
« C’est beaucoup de zéros, en effet” explique Lijing Cheng, auteur principal et professeur associé à l’Institut de physique atmosphérique en Chine, qui ajoute :
Pour en faciliter la compréhension, j’ai fait un calcul. La bombe atomique d’Hiroshima a explosé avec une énergie d’environ 63 000 000 000 000 joules. La quantité de chaleur que nous avons mise dans les océans du monde au cours des 25 dernières années équivaut à 3,6 milliards d’explosions de la bombe atomique Hiroshima. Ce réchauffement mesuré des océans est irréfutable et constitue une preuve supplémentaire du réchauffement de la planète. Il n’y a pas d’autres alternatives raisonnables, à part les émissions humaines de gaz piégeant la chaleur, pour expliquer ce réchauffement.
Les scientifiques ont également examiné les quelque 6 dernières décennies de réchauffement des océans, en comparant la période 1955-1986 aux années 1987-2019. Les données ont révélé que la période récente était environ 450 % plus sévère, illustrant non seulement la façon dont les océans (et la planète) continuent de se réchauffer, mais aussi la façon dont ils le font à un rythme accéléré.
Selon John Abraham, coauteur de l’étude et professeur de génie mécanique à l’université de St Thomas aux États-Unis
Il est essentiel de comprendre à quel point les choses changent rapidement. La clé pour répondre à cette question se trouve dans les océans, c’est là que se trouve la grande majorité de la chaleur. Si vous voulez comprendre le réchauffement climatique, vous devez mesurer le réchauffement des océans.
Depuis 1970, plus de 90 % du réchauffement a été absorbé par les océans, selon l’équipe. Cela a des implications sur la sévérité des tempêtes tropicales, la météo, l’élévation du niveau de la mer et la vie marine. La Grande Barrière de corail d’Australie, qui a récemment subi une série d’épisodes de blanchissement et de mort de coraux, en est un exemple.
Selon Cheng :
Le prix que nous payons est la réduction de l’oxygène dissous dans les océans, les vies marines endommagées, le renforcement des tempêtes et la réduction des pêches et des économies liées aux océans. « Toutefois, plus nous réduisons les gaz à effet de serre, moins l’océan se réchauffera. La réduction, la réutilisation et le recyclage, ainsi que le transfert vers une société d’énergie propre sont toujours la principale voie à suivre.
L’étude publiée dans Advances in Atmospheric Sciences : Record-Setting Ocean Warmth Continued in 2019 et présentée sur le site de l’Académie chinoise des sciences : Académie chinoise des sciences : Record-setting Ocean Warmth Continued in 2019.
Il semble que les feux de brousse australiens aient été favorisés par les nouvelles règles interdisant aux aborigènes les brûlis maîtrisés qui limitaient les extensions de feux.
Les anciens accès aux zones ont été gênés ou empêchés par des obstacles (rochers et barrières), ce qui freine l’avance des pompiers.