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Les chauves-souris vampires forment entre elles des liens durables "d’amitié“

4 Nov 2019 | 0 commentaires

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Un groupe de chercheurs a montré que les chauves-souris vampires (Desmodus rotundus) qui se sont liées d’amitié avec d’autres vampires en captivité conservaient souvent ces liens dans la nature.

Image d’entête : une chauve-souris vampire de l’étude portant un dispositif de suivi. (Simon P. Ripperger et Coll./ Current Biology)

Ces mammifères de la taille d’une tasse de thé, qui sont indigènes aux Amériques, ont un régime alimentaire très spécifique : Ils se nourrissent exclusivement du sang d’autres animaux sauvages, buvant quelques dizaines de millilitres de liquide à la fois, et peuvent mourir si elles restent deux ou trois jours sans nourriture. Ainsi, lorsqu’une chasse nocturne se déroule mal, les chauves-souris vampires comptent sur leurs amis et leur famille pour partager leurs collations sanguines, même si elles les ont déjà avalées.

Une chauve-souris vampire. (Wikimédia)

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Au cours de ces activités alimentaires, les chauves-souris deviennent étonnamment câlines, selon Gerald Carter, un écologiste du comportement à l’université d’état de l’Ohio, rajoutant :

Elles se rapprochent vraiment, ventre contre ventre. Puis elles ont l’air de s’embrasser.

Ces régurgitations rituelles sont en fait un moyen important pour les chauves-souris vampires de former et de renforcer les liens sociaux, ceux qui reposent sur un cycle de générosité et de réciprocité. Pour Carter, c’est un système, un peu comme l’amitié humaine.

Carter s’est bâti une carrière en jouant les entremetteurs platoniques pour ces chauves-souris souvent mal perçues. Dans sa dernière étude, avec ses collègues, ils rapportent que les relations entre chauves-souris vampires sont remarquablement durables, assez fortes pour survivre même à la transition stressante de la captivité à la vie sauvage. Les conclusions de l’équipe, publiées la semaine dernière, suggèrent que c’est plus que la circonstance qui rassemble (et maintient) ces petites siroteuses de sang.

Si leur nom est une indication, les chauves-souris vampires ont une très mauvaise réputation. Ce n’est peut-être pas surprenant, compte tenu de leur régime alimentaire inhabituel et de leur sourire étincelant, mais pour Carter c’est en fait l’une des espèces les plus sociales qui existent. Bien que les mâles quittent leur mère très tôt pour vivre une vie un peu solitaire, les femelles se perchent ensemble, et on peut souvent les trouver en train de se toiletter et d’échanger des crachats (et du sang) avec leur famille et des individus non apparentés.

Carter, lors de ses expériences a filmé une chauves-souris vampire nourrissant de sang une congénère affamée :

L’établissement et l’entretien de ce réseau offrent aux chauves-souris un filet de sécurité sociale lorsque les temps sont durs, dit M. Carter. Le plus grand prédicteur pour savoir si la chauve-souris A partagera de la nourriture avec la chauve-souris B est si la chauve-souris B a partagé de la nourriture avec la chauve-souris A. Mais il y a plus que de simples contreparties, dit-il. Les cadeaux et les faveurs peuvent être distribués sans que l’on s’attende à une rétribution immédiate. Les relations semblent se renforcer et évoluer avec le temps. Ce qui se passe entre les chauves-souris vampires, selon Carter, n’est pas une transaction commerciale froide et calculée. C’est de la vraie compagnie, des ambiances chaleureuses et tout.

Cette nouvelle étude, dirigée par Simon Ripperger du Musée d’histoire naturelle de Berlin, est la plus récente à élargir la connaissance des chercheurs sur l’amitié entre les chauves-souris vampires. Des années d’observations avaient montré à Carter et à son équipe que les chauves-souris captives semblaient toujours être à l’aise avec les mêmes individus. Mais il n’était pas clair si ces relations, forgées dans un environnement où les chauves-souris n’ont pas le luxe de choisir leurs compagnons de couchette, étaient nées de l’affection ou de la simple commodité.

Les chercheurs comparent cela à la dynamique sociale d’un dortoir universitaire. Certains font des pieds et des mains pour fréquenter des gens qu’ils aiment, d’autres trouvent plus facile de fréquenter les voisins d’à côté.

Pour tester les limites de ces liens bizarres, l’équipe de Ripperger et Carter a placé les résidents d’un dortoir vampire à l’épreuve : le jour du déménagement/ de la libération. Après avoir hébergé 23 chauves-souris vampires femelles capturées dans la nature dans une cage extérieure pendant 22 mois, les chercheurs les ont relâchées dans l’arbre panaméen où elles avaient été capturées à l’origine.

Pendant leur séjour en captivité, les chauves-souris recevaient régulièrement du sang à manger. Mais tous les mois environ, les scientifiques retenaient la nourriture d’une chauve-souris, ce qui leur donnait l’occasion de voir qui se précipitait pour aider lorsque l’animal affamé rejoignait le groupe.

Après près de 2 ans d’observations, il est apparu clairement quels étaient les liens d’allégeance. Pour voir si les sentiments resteraient, les chercheurs ont remis les chauves-souris à leur place et les ont relâchées.

Pendant les 8 jours suivants, l’équipe a surveillé le comportement des chauves-souris à l’aide de petits capteurs ultra-sensibles attachés à leur dos (image d’entête), des inventions de Ripperger. Toutes les deux secondes, les sacs à dos enregistraient la distance entre deux chauves-souris. Une rencontre dans un rayon de 50 cm était une  » rencontre  » ; moins de 2 cm signifiait un  » contact étroit « .

A partir de l’étude : preuve visuelle des liens entre les chauves-souris dans les graphiques du réseau et observation directe. Les graphiques de réseau montrent les associations (A) ou les associations à contact rapproché (B). Une photo de l’entrée du perchoir (C) montre un exemple de deux chauves-souris nées en captivité qui se perchent dans l’entrée du creux de l’arbre pendant la journée, où aucune autre chauve-souris ne se perche. Une photo prise à l’intérieur de l’arbre (D) montre trois individus du groupe d’essai (marqués avec du ruban réfléchissant) formant un touffe, tandis que la plupart des chauves-souris sauvages et témoins se reposent plus haut dans le creux de l’arbre. (Simon P. Ripperger et Coll./ Current Biology)

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Toutes les amitiés ne sont pas faites pour durer. La colonie autrefois captive a connu sa part de ruptures dans la semaine qui a suivi la libération, explique M. Ripperger. Mais en moyenne, plus les chauves-souris s’étaient associées dans le laboratoire, plus elles étaient susceptibles de se retrouver au perchoir. Cela suggère que les liens qu’elles avaient tissées en captivité étaient de véritables relations, suffisamment solides pour résister à un brusque changement de décor, et pas seulement aux conséquences d’un séjour en « prison » de presque deux ans.

Pour les amateurs de chauves-souris, cette découverte n’est peut-être pas une grande surprise. Parmi les chercheurs, les chauves-souris vampires sont déjà reconnues pour leur réciprocité. Cela dit, les petites et sanguinaires chauves-souris vampires, se distinguent toujours des autres animaux connus pour se lier d’amitié avec leurs congénères, une liste qui comprend une mégafaune charismatique et à gros cerveau comme les éléphants, les chimpanzés et les dauphins. Pour réussir un tel exploit filial, selon les chercheurs,  » il faut se souvenir de ce que vos partenaires coopératifs ont déjà fait et savoir distinguer les individus. Ça demande beaucoup de ressources mentales. »

Pour Marina Escalera Zamudio, une écologiste de l’université d’Oxford qui a étudié ces chauves-souris dans le cadre de cette étude, ce genre d’études pourraient aider à combattre la stigmatisation qui est souvent associée aux chauves-souris vampires, qui peuvent être porteuses de maladies qui ont le potentiel de se propager chez les humains. Les chauves-souris ont aussi une foule d’avantages, souligne-t-elle. Ce sont d’importants pollinisateurs et elles attaquent les insectes ravageurs comme les moustiques.

Et pour des chercheurs comme Carter, les chauves-souris représentent une ressource inexploitée pour l’étude des structures sociales complexes. Elles rappellent les primates, dit-il, mais elles sont beaucoup plus faciles à étudier dans leur environnement naturel.

Les chauves-souris vampires ont des comportements sociaux complexes, tout comme les humains. Peut-être que penser à ces chauves-souris comme ayant des amis peut faire réaliser aux gens qu’elles ne sont pas aussi horribles que ne le laisserait entendre la partie « vampire ».

L’étude publiée dans Current Biology : Vampire Bats that Cooperate in the Lab Maintain Their Social Networks in the Wild et présentée sur le site du Museum für Naturkunde : Social bonds of food-sharing vampire bats persist from the lab to the wild.

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