Comment notre cerveau nous évite de vivre dans la peur constante de la mort ?
C’est une réalité indéniable de la vie qui pourrait faire sombrer pratiquement n’importe qui dans une spirale de désespoir permanent où rien ne compte et où tout est inutile. Pourtant, même si nous savons au fond de nous-mêmes que nos jours sont comptés, la plupart d’entre nous continuent de vivre la vie.
Une étude qui sera publiée en novembre pourrait expliquer pourquoi nous ne sommes pas constamment en pleine crise existentielle : nos cerveaux fonctionnent à la perfection pour nous empêcher de songer à notre mort.
Selon le chercheur Yair Dor-Ziderman
Le cerveau n’accepte pas que la mort nous soit liée. Nous avons ce mécanisme primitif qui signifie que quand le cerveau reçoit des informations qui le relient à la mort, quelque chose nous dit que ce n’est pas fiable, donc nous ne devrions pas le croire.
Dor-Ziderman et ses collègues de l’université Bar Ilan (Israël) et du Centre de recherche en neurosciences de Lyon sont arrivés à cette conclusion en développant un test conçu pour produire des signaux cérébraux liés à la surprise.
Pour le test, des volontaires ont regardé un écran pendant que les scientifiques surveillaient l’activité de leur cerveau. Ils ont ensuite projeté des images d’un visage, parfois le leur, à plusieurs reprises sur l’écran avant de changer l’image pour un autre visage.
Lorsque le nouveau visage clignotait, le cerveau produisait des signaux de surprise parce que ce n’était pas l’image que le bénévole avait prévu mentalement qu’il verrait ensuite.
Les chercheurs ont également fait apparaître des mots sur l’écran à côté des visages, et la moitié du temps les mots étaient liés à la mort, comme « funérailles » ou « enterrement ». Lorsqu’une personne voyait son propre visage avec un de ces mots liés à la mort à l’écran, le système de prédiction de son cerveau s’arrêtait et ne présentait aucun signal de surprise.
Selon le chercheur Avi Goldstein :
Cela suggère que nous nous protégeons des menaces existentielles, ou que nous pensons consciemment à l’idée que nous allons mourir, en mettant fin aux prédictions sur nous-mêmes, ou en catégorisant l’information comme concernant d’autres personnes plutôt que nous.
Évidemment, le cerveau ne rend pas impossible la contemplation de sa propre mortalité, comme peut en témoigner toute personne qui est restée éveillée la nuit à réfléchir au sens de la vie. Mais au moins notre biologie semble savoir que rien de bon ne peut venir d’une personne qui se fixe sur l’imminence de sa mort.
L’étude publiée dans la revue NeuroImage : Prediction-based neural mechanisms for shielding the self from existential threat et les chercheurs présentent leurs travaux dans un article du Guardian : Doubting death: how our brains shield us from mortal truth.
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