Un nouveau test sanguin pourrait prédire le risque de décès d’une personne au cours des 10 prochaines années
Une nouvelle étude suggère qu’un test sanguin de suivi de 14 biomarqueurs (caractéristique biologique mesurable) différents peut prédire le risque de décès d’une personne au cours des 10 prochaines années mieux que tout autre modèle conventionnel. La recherche est encore loin d’être déployée à grande échelle en milieu clinique et le test pourrait être plus utile dans les essais de médicaments chez l’humain comme un substitut du paramètre de la mortalité.
Une équipe de chercheurs néerlandais de l’université de Leyde, dirigée par Eline Slagboom, a trouvé 14 biomarqueurs qui sont indépendamment associés à la mortalité chez les personnes de tout âge. Lorsqu’ils sont combinés, ils révèlent un indice ou une cote de risque qui reflète la probabilité qu’une personne décède dans un proche avenir.
Selon les chercheurs dans leur étude :
De solides prédicteurs de la mortalité à moyen et à long terme peuvent être des instruments précieux pour les essais cliniques et la prise de décisions médicales.
Les associations de ces biomarqueurs étaient constantes chez les hommes et les femmes et dans toutes les tranches d’âge. Les biomarqueurs identifiés représentent l’état de santé général jusqu’aux âges les plus élevés plutôt que les causes spécifiques de décès liées à une maladie. Ensemble, ces biomarqueurs améliorent nettement la prédiction du risque de mortalité sur 5 et 10 ans par rapport aux facteurs de risque conventionnels à tous les âges.
Les résultats sont basés sur des données provenant de biobanques du monde entier, impliquant plus de 44 000 personnes âgées de 18 à 109 ans. Au cours du suivi de l’étude, près de 5 500 participants sont décédés.
En examinant les données, les chercheurs ont été en mesure de déterminer quels biomarqueurs étaient les plus fortement associés à une potentielle mortalité, un excellent exemple est le glucose. Cependant, certains de ces marqueurs peuvent être utilisés pour évaluer l’état de santé général. Par exemple, le rapport entre les acides gras poly-insaturés et les acides gras est associé à une diminution de la mortalité.
En fin de compte, les chercheurs ont testé la capacité prédictive de ces biomarqueurs sur des personnes de différents groupes d’âge. Leur modèle suggère que les 14 biomarqueurs permettent de prédire avec plus de précision le risque de mortalité sur 5 à 10 ans que les autres méthodes.
Découvrir qu’il y a de bonnes chances que vous mouriez dans les 5 prochaines années semble horrible. Pour cette raison, il est compréhensible que beaucoup choisissent de rester à l’écart de ce genre de test. Cependant, dans un contexte médical, une analyse sanguine du risque de mortalité pourrait faire la différence entre la réalisation d’une intervention chirurgicale à risque et le recours à une autre méthode de traitement pour les patients fragiles.
A l’avenir, les chercheurs néerlandais aimeraient tester l’influence du score de leurs biomarqueurs sur les résultats des patients.
Les chercheurs de conclure :
La plateforme métabolomique actuellement utilisée peut être intégrée aux études cliniques en cours afin d’explorer sa valeur, ouvrant ainsi de nouvelles pistes de recherche pour établir l’utilité des biomarqueurs métaboliques en milieu clinique.
L’étude publiée dans Nature Communications : A metabolic profile of all-cause mortality risk identified in an observational study of 44,168 individuals et présentée sur le site du Max Planck Institute for Biology of Ageing : Biomarkers indicate health in old age.