Des scientifiques combinent édition génétique et pharmacothérapie pour guérir des souris du SIDA
Bien que les progrès de la médecine aient grandement amélioré la vie des personnes vivant avec le VIH et rendu le virus beaucoup plus gérable, une cure permanente demeure insaisissable. Les scientifiques ont maintenant fait une percée significative dans ce domaine, en utilisant l’outil d’édition génétique CRISPR-Cas9 pour éliminer complètement le virus de génomes d’animaux vivants.
Image d’entête : une illustration de la stratégie d’élimination virale est présentée pour chaque groupe de souris testé par injection LASER ART, AAV9-CRISPR-Cas9 et les groupes à double traitement. (Prasanta K. Dash et coll./ Nature Communications)
Si le VIH a été si difficile à guérir, c’est en partie parce que lorsqu’il n’est pas occupé à se répliquer et à se propager dans le corps, il peut rester en dormance et rester invisible pour le système immunitaire de son hôte. Une fois que les défenses immunitaires sont calmées, il peut sortir du bois, commencer à se répliquer et à infecter à nouveau.
Les médicaments antirétroviraux actuels sont efficaces pour contrôler ces astucieuses manœuvres visant à prévenir les attaques et la transmission. Mais il va sans dire que débarrasser l’organisme du virus serait un bien meilleur résultat, et dernièrement, il y a des progrès intéressants vers cet objectif.
À la fine pointe de ces progrès, il y a les chercheurs de l’École de médecine de l’université Temple (États-Unis) qui, en 2014, ont découvert comment utiliser l’édition génétique pour éliminer définitivement le virus du VIH de cellules humaines cultivées. Ils ont maintenant utilisé ce type de technologie pour étudier les génomes d’animaux vivants et, en collaboration avec des scientifiques du centre médical de l’université du Nebraska, ils ont obtenu des résultats intéressants.
Les chercheurs tentent de trouver un remède permanent au VIH grâce à l’outil CRISPR-Cas9, une technologie d’édition génétique qui peut être utilisée pour éliminer certaines séquences d’ADN de l’organisme. La stratégie de réplication du VIH repose sur sa capacité à infiltrer les cellules immunitaires avec sa propre séquence d’ADN.
Cette percée est le résultat de l’association de CRISPR-Cas9 et d’un nouveau type de thérapie antirétrovirale (ARV) appelée LASER ART, qui permet aux médicaments antirétroviraux d’être libérés lentement pendant des semaines, maintenant la réplication du VIH à un bas niveau pendant de longues périodes. Les chercheurs voulaient savoir si cela pourrait freiner la réplication du VIH assez longtemps pour que CRISPR-Cas9 puisse s’en débarrasser complètement.
Ils ont étudié cette théorie chez des souris conçues pour être vulnérables à l’infection au VIH. Ils ont ensuite traité les souris avec le LASER ART pour réduire le virus à de très faibles niveaux et ils ont utilisé CRISPR-Cas9 pour ensuite couper les séquences d’ADN pertinentes dans les cellules infectées. Une analyse de suivi a révélé que le VIH avait été complètement éliminé chez environ un tiers des souris.
Selon le Dr Khalili :
Le grand message de ce travail est qu’il faut à la fois CRISPR-Cas9 et la suppression du virus par une méthode telle que LASER ART, administrés ensemble, pour produire un remède à l’infection à VIH. Nous avons maintenant une voie claire pour aller de l’avant vers des essais sur des primates non humains et éventuellement des essais cliniques sur des patients humains dans l’année.
L’étude publiée dans Nature Communications : Sequential LASER ART and CRISPR Treatments Eliminate HIV-1 in a Subset of Infected Humanized Mice et présentée par l’université Temple via MedicalXpress : HIV eliminated from the genomes of living animals.