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Vin : un cépage français n’a pas changé génétiquement depuis au moins 900 ans

11 Juin 2019 | 1 commentaire

raisins-pinot-noir 19

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On soupçonne depuis longtemps que de nombreux cépages utilisés pour le vin aujourd’hui, en particulier le Pinot Noir, sont génétiquement identiques à ceux utilisés il y a des siècles ou même dans l’Antiquité. Des chercheurs ont testé cette idée en comparant une base de données moderne de la génétique du raisin avec 28 pépins de sites archéologiques français datant de l’âge du fer, de l’époque romaine et du Moyen Âge.

Image d’entête: raisins de Pinot noir. (Wikimédia)

La vigne européenne (Vitis vinifera) a été domestiquée pour la première fois il y a 6 000 ans, et elle est depuis devenue un produit de base. Les gens adorent manger du raisin, mais avouons-le, ce n’est pas pour cela que les vignes sont si chères : le vin.

Avant même la domestication de la vigne, on produisait déjà du vin, avec des vestiges archéologiques de viticulture découverts en Géorgie (8000 av. J.-C.), en Chine (7000 av. J.-C.), en Iran (5000 av. J.-C.) et en Grèce (environ 4500 av. J.-C.). La France, qui produit plusieurs des vins les plus populaires au monde, a mis un peu plus de temps à commencer à en produire. La vigne a été introduite en France par les Grecs au VIe siècle av. J.-C., mais ce n’est que 500 ans plus tard, sous l’occupation romaine, que la production viticole s’est répandue dans le sud de la France. Au fil des années, des milliers de variétés de vignes ont été découvertes ou décrites par écrit, mais l’analyse de leur patrimoine génétique et leur comparaison avec les cépages modernes fut un véritable défi.

Un vignoble du Pic Saint Loup dans le sud de la France

Cépage Pic Saint Loup 19

Maintenant, pour la première fois, des chercheurs de l’université de Copenhague (Danemark), de l’université d’York (Royaume-Uni), de l’université Montpellier et de l’université Paris-Saclay (INRA/ ISEM/ CNRS) ont été en mesure d’analyser d’anciens pépins de raisins et de les comparer avec des variétés modernes. L’auteur principal, le Dr Nathan Wales, de l’université d’York (Royaume-Uni), a analysé les pépins de raisin trouvés dans des sites datant de l’âge du fer (environ 500 av. J.-C.) jusqu’aux époques romaine et médiévale.

Selon Wales :

De notre échantillon de pépins de raisin, nous avons trouvé 18 signatures génétiques distinctes, dont une série de pépins génétiquement identiques provenant de deux sites romains séparés par plus de 600 km, et datant d’il y a 2 000 ans.

Ces liens génétiques, qui incluent une relation de  » jumelage  » avec des variétés cultivées aujourd’hui dans les régions alpines, démontrent les compétences des viticulteurs à travers l’histoire dans la gestion de leur vignoble avec des techniques modernes, telles que la reproduction asexuée par le prélèvement de boutures.

Les pépins de raisin romains génétiquement testés pour étudier les cépages du passé. (L. Bouby, CNRS/ ISEM)

pépins de raisin romains 19

Comme la vigne est généralement cultivée par clonage, elle permet aux scientifiques de retracer leur lignée assez loin dans le temps pour autant que les semences soient disponibles. Parmi les résultats, un cépage en particulier se distingue : un pépin de raisin extrait d’un site médiéval d’Orléans, dans le centre de la France, apparait comme génétiquement identique au Savagnin Blanc (à ne pas confondre avec le Sauvignon Blanc). Cela indique que ce cépage, qui est actuellement utilisé pour faire connaître des vins coûteux sous le nom de vin jaune en France ou de Traminer en Europe centrale, fut populaire pendant plus de 900 ans, survivant aux époques médiévales et modernes avec une remarquable réussite.

En ce qui concerne les vins romains, aucune correspondance génétique exacte n’a été trouvée avec un cépage moderne. Cependant, plusieurs cépages anciens étaient génétiquement très proches de deux grandes familles de raisin utilisées aujourd’hui : la famille SyrahMondeuse Blanche, qui est utilisée pour produire le vin Syrah, l’un des vins les plus populaires aujourd’hui, et la famille Pinot-Savagnin, utilisée pour produire le Pinot Noir.

En d’autres termes, le vin romain était très semblable à ceux que nous buvons aujourd’hui. Jazmín Ramos-Madrigal, chercheur postdoctoral à l’université de Copenhague, a déclaré :

D’après les écrits de l’auteur et naturaliste romain Pline l’Ancien et d’autres, nous savons que les Romains avaient une connaissance avancée de la vinification et qu’ils désignaient des noms spécifiques à différents cépages, mais il a été jusqu’à présent impossible de relier leurs noms latins aux variétés modernes. Maintenant nous avons l’opportunité d’utiliser la génétique pour savoir exactement ce que les Romains cultivaient dans leurs vignobles.

L’analyse suggère également que les raisins étaient probablement utilisés pour le vin, pas pour être mangé. Il n’est pas facile de retracer un héritage génétique à travers les siècles, mais grâce aux particularités de la viticulture et aux bases de données existantes sur les cépages, les chercheurs ont pu établir cette distinction.

Selon Ramos-Madrigal :

Nous soupçonnons que la majorité de ces graines archéologiques proviennent de baies domestiquées qui étaient potentiellement utilisées pour la vinification en raison de leurs solides liens génétiques avec la vigne.

Les baies des cépages utilisés pour le vin sont petites, à peau épaisse, pleines de graines et remplies de sucre et d’autres composés comme des acides, des phénols et des arômes, excellents pour faire du vin mais pas aussi bons pour manger directement de la vigne. Ces anciennes graines n’avaient pas de lien génétique fort avec le raisin de table moderne.

Quant aux vignerons et aux consommateurs, il ne s’agit pas que d’une simple anecdote : elle pourrait attirer davantage l’attention sur certaines variétés qui ne sont cultivées qu’à petite échelle et selon les chercheurs :

Pour l’industrie du vin aujourd’hui, ces résultats pourraient apporter un nouvel éclairage sur la valeur de certains cépages ; même si nous ne les voyons pas aujourd’hui en usage dans les vins, ils étaient autrefois très appréciés par les amateurs du passé et méritent donc peut-être une attention particulière.

L’étude publiée dans Nature Plants : Palaeogenomic insights into the origins of French grapevine diversity et présentée sur le site de l’université d’York : Ancient DNA from Roman and medieval grape seeds reveal ancestry of wine making.

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