Beresheet : la première mission privée à tenter d’atterrir sur la Lune s’est soldée par un échec
Près de deux mois après son lancement avec une fusée de SpaceX, la première mission privée à tenter d’atterrir sur la Lune s’est soldée par un échec.
Le robot de la taille d’un lave-vaisselle, appelé Beresheet (une référence biblique qui signifie « au début »), a tenté le premier alunissage privé jeudi.
Image d’entête : représentation de la sonde Beresheet. (SpaceIL)
La sonde à quatre pieds, d’environ 590 kg, a été conçue et construite par un organisme israélien à but non lucratif, SpaceIL, avec un financement privé d’environ 100 millions de dollars.
L’autre particularité de cette mission, à des fins d’économie, est que c’est la sonde qui utilisera son propre carburant pour atteindre la Lune. Ainsi, l’atterrisseur a été lancé dans la nuit du 21 février, s’élançant en orbite terrestre au sommet d’une fusée SpaceX Falcon 9. Beresheet a continué à faire le tour de notre planète pendant les 6 semaines suivantes, activant ses propulseurs de temps en temps pour pousser son orbite elliptique de plus en plus près de la lune.
Beresheet a parcouru environ 6,5 millions de kilomètres pendant cette phase de la mission, ont indiqué les membres de l’équipe. Aucun autre vaisseau spatial n’a parcouru une aussi longue trajectoire jusqu’à la lune.
Si la mission avait été couronnée de succès, Israël aurait été la quatrième nation à atterrir sur la Lune avec une sonde spatiale.
Un point de vue sur la Terre à partir de la sonde Beresheet. (SpaceIL)
Cependant, son moteur principal est tombé en panne pendant sa descente vers la Lune. Au moment où les contrôleurs de mission ont relancé l’engin spatial pour essayer de redémarrer le moteur, d’après une diffusion en direct de l’événement, il était déjà trop tard.
Beresheet s’est écrasé à la surface de la Lune après la panne du moteur principal.
Beresheet a transmis une dernière photo à environ 22 km au-dessus de la surface lunaire, montrée ci-dessous, avant le crash.
(SpaceIL)
Thomas Zurbuchen, administrateur associé pour la direction de la mission scientifique de la NASA, a commenté l’échec sur Twitter peu après :
L’espace est dur, mais ça vaut le coup. Si nous réussissions à chaque fois, il n’y aurait pas de récompense. C’est quand nous continuons d’essayer que nous inspirons les autres et que nous atteignons la grandeur. Merci de nous inspirer @TeamSpaceIL. Nous attendons avec impatience les futures opportunités d’explorer la Lune ensemble.
SpaceIL a annoncé son intention de faire atterrir un engin spatial développé et financé par le secteur privé sur la Lune en 2011, lors d’une conférence spatiale internationale en Israël.
L’audace des trois jeunes ingénieurs à l’origine de l’équipe, Yariv Bash, Kfir Damari et Yonatan Winetraub, a attiré l’attention d’un milliardaire sud-africain nommé Morris Kahn. Ils participaient ainsi à un concours Google, le concours Google Lunar XPrize pour mettre un robot sur la Lune et gagner un prix de 20 millions de dollars.
Bien que la mission ait échoué, elle a été relativement peu coûteuse par rapport aux tentatives précédentes d’alunissage.
Le site d’atterrissage prévu pour Beresheet était Mare Serenitatis, ou la « Mer de la Sérénité« , dans l’hémisphère nord de la Lune. C’est un site sombre recouvert de lave d’une ancienne éruption volcanique, source d’anomalies magnétiques et gravitationnelles.
Beresheet a été conçu pour mesurer le champ magnétique de la Lune à cet endroit à l’aide d’un instrument fourni par l’université de Californie à Los Angeles. SpaceIL prévoyait également de partager ses données avec la NASA et d’autres agences spatiales et de « faire bondir » Beresheet à un autre endroit en utilisant ses propulseurs.
Mais tout cela ne s’est pas produit.
La sonde utilisait neuf moteurs pour freiner sa descente vers la surface lunaire : un gros moteur principal central et 8 petits propulseurs. Toutefois, le moteur principal est tombé brièvement en panne pendant la manœuvre. Quelques instants plus tard, SpaceIL a perdu la communication avec la sonde, ce qui indique qu’elle s’était probablement écrasé sur la surface lunaire.
Mais la mission est loin d’être un échec total. Beresheet a non seulement passé 7 semaines dans l’espace, mais elle a également comblé l’écart de 385 000 kilomètres entre la Terre et la Lune et elle est entré dans son orbite, faisant d’Israël le septième pays à l’avoir réalisé et elle a réussi une série d’activation de ses propulseurs pour l’immobiliser et tenter un atterrissage.
Ci-dessous le lancement de la sonde à partir d’une fusée Falcon 9, avec une petite présentation de sa mission (SpaceX) :
A partir du Twitter Israel To The Moon (SpaceIL).
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