Naitre riche, mourir bête : l’aisance socioéconomique dans l’enfance liée à une accélération de la perte cognitive lors de la vieillesse
Une étude publiée fin janvier fait état d’une nouvelle analyse du Survey of Health, Aging, and Retirement in Europe (SHARE/ Enquête sur la santé, le vieillissement et la retraite en Europe), qui suit les résultats cognitifs de 24 066 personnes âgées de 50 à 96 ans (56% de femmes) depuis 2004.
Cette étude signale une forte corrélation entre » une aisance (socioéconomique) précoce (dans l’enfance) » et » une diminution cognitive rapide » en » maîtrise/ fluidité orale » (évalué par un test de dénomination animale). SHARE est la plus grande étude du genre, avec plus du double des sujets de projets similaires. Les personnes soupçonnées d’être atteintes de démence ont été exclues.
Dans l’ensemble, les données ont montré que les personnes dont l’enfance était caractérisée par une “aisance précoce” (statut socioéconomique mesurée par les conditions de vie du sujet à l’âge de 10 ans, comprenant l’emploi du principal soutien de famille, de la présence de livres à la maison, du surpeuplement et de la qualité du logement) ont connu une baisse cognitive 1,6 fois supérieure/ plus rapide au taux du groupe le moins favorisé dans cette étude.
La baisse ne concernait que la mesure de la « fluidité verbale ». Une autre mesure, celui du « rappel différé » (se souvenir d’éléments d’une liste de 10 mots) ne s’est pas aggravée avec le niveau d’aisance.
De plus, les niveaux globaux d’aisance verbale et de rappel différé ont augmenté avec les niveaux d’aisances précoces.
C’est-à-dire que plus vous étiez riche quand vous étiez enfant, plus vous aviez une certaine aisance pour parler et plus vous maitrisiez le rappel différé quand vous étiez adulte, mais lorsque vous commencez à perdre votre aisance verbale, le taux de perte est bien plus rapide que chez ceux qui étaient les plus pauvres lorsqu’ils étaient enfant.
Cette découverte est inattendue, car elle semble contredire la théorie dominante de la » réserve cognitive « , selon laquelle une enfance favorisée permet aux humains d’acquérir une certaine résistance, de constituer des » réserves cérébrales » qui sont utilisées pour réparer les dommages cognitifs plus tard dans la vie.
Deux explications possibles à cette découverte :
1. Biais du survivant : il se peut que les personnes pauvres qui perdent leur aisance verbale meurent plus jeunes, donc si vous perdez votre aisance verbale, mais ne mourez pas, vous êtes probablement riche…
2. Biais d’échantillonnage : il se peut que les personnes les plus pauvres soient moins susceptibles d’être incluses dans la cohorte de l’étude SHARE.
L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Advantaged socioeconomic conditions in childhood are associated with higher cognitive functioning but stronger cognitive decline in older age.
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