Mnyamawamtuka : un nouveau titanosaure tanzanien qui fait la lumière sur l’évolution des dinosaures
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Des chercheurs ont révélé une nouvelle espèce de dinosaure qui, selon eux, révèle l’évolution des sauropodes, le groupe de grands herbivores qui comprend le brontosaurus, le brachiosaurus, le diplodocus et le titanosaure.
Une équipe dirigée par Eric Gorscak de la Midwestern University (Illinois, États-Unis), décrit le dino, Mnyamawamtuka moyowamkia, comme un spécimen « exceptionnel » de titanosaure du milieu du Crétacé, il y a plus de 100 millions d’années.
Image d’entête : Illustration représentant le Mnyamawamtuka dans son environnement. (Mark Witton)
Le fossile a été trouvé dans le bassin du Rift de Rukwa dans le sud-ouest de la Tanzanie.
Emplacement des fossiles du Mnyamawamtuka découverts. (Eric Gorscak et coll./ PLOS ONE)
Pour les chercheurs, sa structure osseuse unique « ajoute la preuve d’une relation étroite entre les titanosaures d’Afrique australe et d’Amérique du Sud, un lien qui a probablement joué un rôle important dans l’évolution des écosystèmes du Crétacé sur les continents australs ».
Selon Gorscak :
Bien que les titanosaures soient devenus l’un des groupes de dinosaures les plus prospères avant la tristement célèbre extinction massive qui a bouclé la période des dinosaures, leur histoire évolutionnaire reste obscure et le Mnyamawamtuka aide à raconter ces débuts, surtout pour leur côté africain de l’histoire.
Gorscak et son collègue Patrick O’Connor, de l’université de l’Ohio, aux États-Unis, ont annoncé leurs résultats dans une étude publiée la semaine dernière (lien plus bas). Le spécimen comprend des parties de « toutes les principales régions du corps », comprenant des dents, des vertèbres, des côtes et des membres, ce qui en fait l’un des spécimens de titanosaure les plus complets de la littérature scientifique. Selon l’étude, il présente des traits vertébraux distinctifs et « une plaque sternale (du sternum) exceptionnellement petite », ce qui le distingue des autres espèces de son groupe.
Illustration représentant la » queue en cœur » du Mnyamawamtuka moyowamkia et une sélection des os récupérés sur son squelette. (Mark Witton)
Les titanosaures étaient les plus répandus des sauropodes, devenant de nombreuses sous-espèces à la fin du Crétacé (il y a 100 à 66 millions d’années), après la disparition d’autres types de sauropodes. Des restes de ce groupe, dont les membres mesuraient jusqu’à 37 mètres de long, ont été retrouvés sur les sept continents.
Le spécimen de Mnyamawamtuka moyowamkia n’était pas si grand. Du pied jusqu’en haut des hanches, il fait à peu près la taille d’une personne moyenne et il pesait probablement environ une tonne. Cependant, d’après certains os, c’était un jeune et on ne sait pas s’il aurait été beaucoup plus gros.
Le spécimen, dont le nom vient des mots swahilis pour « bête de la Mtuka » et « queue en cœur » en raison de la forme de ses vertèbres de la queue, est un des titanosaures les plus complets jamais trouvés en Afrique.
L’étude publiée dans PLOS ONE : A new African Titanosaurian Sauropod Dinosaur from the middle Cretaceous Galula Formation (Mtuka Member), Rukwa Rift Basin, Southwestern Tanzania et présentée sur le site de l’université d’Ohio : New dinosaur with heart-shaped tail provides evolutionary clues for African continent.