Ils ont localisé l’importante source de substance interdite appauvrissant la couche d’ozone
Jusqu’au début de l’année 2018, l’humain était satisfait de la mise en place du Protocole de Montréal qui interdisait les émissions de trichlorofluorométhane (CFC-11), une substance destructrice de la couche d’ozone, en constatant que le trou engendré diminuait.
… et, un peu plus tard, en mai 2018 des scientifiques américains prévenaient que des émissions de trichlorofluorométhane, semblaient augmenter depuis 2012, avec environ 40 000 tonnes encore émis chaque année :
Il s’agissait de localiser la source de ces émissions…
Aux côtés de collaborateurs de Corée du Sud, de Suisse, d’Australie et des États-Unis, des chercheurs de l’université de Bristol (Royaume-Uni) ont cherché à quantifier les émissions de l’Asie orientale.
Pour ce faire, ils ont utilisé des données sur les concentrations atmosphériques au sol et dans l’air près de la péninsule coréenne et deux modèles qui simulent le transport des gaz dans l’atmosphère. Leurs résultats montrent qu’environ la moitié des émissions mondiales » manquantes » de tétrachlorure de carbone provenaient de Chine orientale entre 2009 et 2016.
Selon l’auteur principal de l’étude, le Dr Mark Lunt, de l’École de chimie de l’université de Bristol :
Nos résultats montrent que les émissions de tétrachlorure de carbone de la région de l’Asie de l’Est représentent une grande partie des émissions mondiales et sont beaucoup plus importantes que certaines études antérieures ne l’ont suggéré.
De plus, malgré l’abandon progressif de la production de tétrachlorure de carbone pour utilisation émissive en 2010, nous n’avons trouvé aucune preuve d’une diminution ultérieure des émissions.
En fait, les émissions de certaines régions pourraient avoir légèrement augmenté depuis 2010. Les résultats de l’étude montrent l’émergence d’une nouvelle source d’émissions dans la province chinoise du Shandong après 2012.
Bien que les résultats de cette étude et d’études antérieures menées en Europe et aux États-Unis expliquent maintenant une grande partie de la répartition mondiale des émissions de tétrachlorure de carbone, il existe encore d’importantes lacunes dans nos connaissances. De plus, des rapports récents suggèrent que de très grandes quantités de ce gaz peuvent être émises par inadvertance lors de la production d’autres produits chimiques tels que le chlore.
Selon M. Matt Rigby, professeur de chimie atmosphérique à l’université de Bristol et coauteur de l’étude :
Notre travail montre l’emplacement des émissions de tétrachlorure de carbone. Cependant, nous ne connaissons pas encore les procédés ou les industries qui en sont responsables. C’est important parce que nous ne savons pas s’il est produit intentionnellement ou par inadvertance.
Il y a des régions du monde comme l’Inde, l’Amérique du Sud et d’autres parties de l’Asie, où les émissions de gaz appauvrissant la couche d’ozone sont peut-être en cours, mais où les mesures atmosphériques détaillées font défaut.
On espère que les scientifiques et les organismes de réglementation pourront maintenant utiliser ces travaux pour déterminer la cause de ces émissions en Asie de l’Est. En fin de compte, si ces émissions peuvent être évitées, cela accélérerait le rétablissement de la couche d’ozone stratosphérique.
Selon les chercheurs :
Des études comme celle-ci montrent l’importance d’une surveillance continue des gaz appauvrissant la couche d’ozone. La tentation est grande de considérer l’appauvrissement de la couche d’ozone comme un problème qui a été résolu. Mais la surveillance des gaz appauvrissant la couche d’ozone produits par l’homme dans l’atmosphère est essentielle pour assurer le succès continu de l’élimination progressive de ces composés.
L’étude publiée dans Geophysical research Letters : Continued Emissions of the Ozone‐Depleting Substance Carbon Tetrachloride From Eastern Asia et présentée sur le site de l’université de Bristol : Location of large ‘mystery’ source of banned ozone depleting substance uncovered.