Des chiens peuvent désormais repérer les porteurs de la malaria par l’odeur de leurs chaussettes…
Les chiens ont une fois de plus démontré de leur étonnante capacité à flairer. Cette fois, en identifiant des cas de paludisme sur place et en aidant ou en remplaçant potentiellement des tests plus coûteux et plus longs à réaliser.
Image d’entête : Freya, un Springer anglais, fait partie des chiens qui ont été dressés pour sentir l’odeur du paludisme. (Medical Detection Dogs)
Le paludisme (ou malaria) reste l’une des maladies les plus dangereuses au monde. Selon le Rapport mondial sur le paludisme 2016 de l’OMS, il y a eu 212 millions de cas de paludisme dans le monde en 2015 et 429 000 décès de cette maladie. Ces chiffres sont restés relativement constants au cours des dernières années.
La lutte contre le paludisme a fait des progrès considérables entre 2000 et 2015, lorsque le nombre de décès a diminué de plus de 60 %, sauvant près de 7 millions de vies et évitant plus d’un milliard de cas de paludisme. Mais les choses ont quelque peu stagné. C’est là qu’intervient le meilleur ami de l’homme.
Il existe plusieurs tests de dépistage du paludisme, qui consistent généralement en une prise de sang. Récemment, des chercheurs ont démontré qu’un simple reniflement de chien pouvait tout aussi bien fonctionner, en simplifiant les choses et en offrant une alternative peu coûteuse. C’est également le premier diagnostic non invasif disponible pour le paludisme.
Selon Steven Lindsay, entomologiste en santé publique au Département des biosciences de l’université Durham (Royaume-Uni) et chercheur principal dans l’étude :
Les personnes atteintes de parasites du paludisme génèrent des odeurs distinctes sur leur peau et notre étude a révélé que les chiens, qui ont un odorat incroyablement sensible, peuvent être entraînés à détecter ces odeurs même lorsqu’elles se trouvent sur un vêtement porté par une personne infectée.
Le test a fonctionné en faisant renifler les chaussettes des enfants par les chiens, il a été généralement efficace, mais pas sans défaut. Au total, 175 échantillons de chaussettes provenaient de 30 enfants atteints de paludisme et 145 d’enfants non infectés (vérifiés par des tests conventionnels). Les chiens ont réussi à identifier 70% des échantillons infectés par le paludisme et 90% des échantillons sans parasites.
Lindsay ajoute également que le taux de précision des chiens a été légèrement réduit parce que certains enfants étaient porteurs de différents types de parasites du paludisme. Le taux de précision pourrait également être amélioré si les chiens étaient dressés avec des échantillons frais au lieu d’échantillons congelés pendant la durée de la formation (comme c’est le cas actuellement).
Dans l’ensemble, avec un entraînement un peu plus fin, les chiens pourraient finalement atteindre un niveau comparable à celui des tests médicaux existants.
Selon déclare le professeur Steve Lindsay, auteur principal :
Bien que nos résultats n’en soient qu’à leurs débuts, nous avons en principe montré que les chiens pouvaient être entraînés pour détecter les personnes infectées par le paludisme par leur odeur avec un degré crédible de précision. Cela pourrait fournir un moyen non invasif de dépistage de la maladie aux points d’entrée de la même façon que les chiens renifleurs sont couramment utilisés pour détecter les fruits et légumes ou les drogues dans les aéroports.
Cela pourrait contribuer à prévenir la propagation du paludisme dans les pays qui ont été déclarés exempts de paludisme et à faire en sorte que les gens, dont beaucoup ignorent peut-être qu’ils sont infectés par le parasite du paludisme, reçoivent un traitement antipaludique pour cette maladie.
Même si les chiens sont un peu moins précis que les tests médicaux, Lindsay a déclaré que les chiens de détection pourraient être utilisés pour diminuer l’objectif des essais cliniques et des efforts de traitement. Les chiens de détection fonctionneraient mieux aux points d’entrée des pays qui ont éliminé le paludisme ou qui sont sur le point de l’éliminer, comme une sorte de barrière de sécurité. Dans la lutte contre le paludisme, nous avons besoin de toute l’aide possible.
Les résultats seront présentés à la 67e réunion annuelle de l’American Society of Tropical Medicine and Hygiene (ASTMH) et annoncées sur le site du Medical Detection Dog : Early results from our research show that dogs can accurately identify the odour of malaria opening up the potential to help fight the disease.