Sélectionner une page

Un ancien virus caché dans nos gènes pourrait jouer un rôle important dans certaines dépendances

30 Sep 2018 | 0 commentaires

Addiction rétrovirus 18

Une version inhabituelle d’un rétrovirus, niché entre des gènes impliqués dans la chimie du cerveau, est plus courante chez les personnes ayant une dépendance aux drogues que dans le reste de la population.

Une équipe internationale de chercheurs a récemment publié une étude qui suggère qu’un ancien rétrovirus présent en plus forte proportion chez les personnes aux prises avec une dépendance à la drogue peut être la preuve d’une cause physique de dépendance.

Bien que de nombreux rétrovirus aient disparu, il y a des centaines de milliers ou des millions d’années, ils continuent de subsister dans notre ADN. Les rétrovirus infectent les cellules et se répliquent en insérant leur ADN dans le génome de leur cellule hôte. Parfois, cette dernière peut être une cellule germinale, comme un spermatozoïde ou un ovule, de sorte que l’ADN rétroviral est hérité par la descendance tout comme un gène normal. Les scientifiques appellent ces éléments des rétrovirus endogènes humains (HERV).

Les scientifiques estiment que 8 % de l’ADN humain est composé de séquences rétrovirales.

Des chercheurs de plusieurs institutions, dont l’université d’Oxford et l’université nationale et capodistrienne d’Athènes, ont étudié des personnes qui s’injectaient des drogues en Grèce et en Écosse. Après un examen génétique de base des participants à l’étude, les chercheurs ont constaté que les consommateurs de drogue étaient environ 3 fois plus susceptibles d’avoir des restes du rétrovirus HK2 dans un gène particulier de leur ADN que les personnes qui ne consommaient pas de drogue. Le virus a été identifié chez 34 % des utilisateurs de drogue testés à Glasgow, en Écosse, comparativement à 9,5 % de la population locale, et chez 14 % des patients grecs, comparativement à 6 % de la population de ce pays.

L’intégration de HK2 n’est présente que dans 5 à 10% de la population, où il peut affecter le gène RASGRF2, qui est impliqué dans la régulation des niveaux de dopamine dans le cerveau. Le neurotransmetteur dopamine aide à contrôler les centres de récompense et du plaisir du cerveau, mais il est également impliqué dans le comportement de dépendance lorsqu’il est généré en grande quantité à la suite de la consommation de drogues.

Déjà, en 2012, les scientifiques avaient lié le même gène à la consommation excessive d’alcool.

Selon le professeur Katzourakis, de l’université d’Oxford, qui a codirigé l’étude :

Nous connaissons des rôles biologiques clairs pour un petit nombre de rétrovirus endogènes humains. Cependant, il n’y a jamais eu auparavant de preuves solides à l’appui d’un rôle dans la biologie humaine d’un rétrovirus endogène non fixé, c’est-à-dire non partagé par tous les individus dans la population. Notre étude montre pour la première fois que des variantes rares de HK2 peuvent affecter un caractère humain complexe. La reproduction de ce résultat dans les cohortes distinctes d’Athènes et de Glasgow est particulièrement importante.

Bien qu’ils n’aient pas établi de relation de cause à effet, la corrélation identifiée dans l’étude est forte. Les auteurs soupçonnent que HK2 peut prédisposer une fraction de la population à un comportement de dépendance.

Auparavant, des études ont établi un lien entre les HERV et les maladies auto-immunes, ainsi que d’autres effets nocifs.

Selon le Dr Magiorkinis, de l’université d’Athènes, qui a dirigé cette étude :

La plupart des gens pensent que ces anciens virus sont inoffensifs. De temps en temps, des individus ont montré une surexpression de HK2 dans le cancer, mais il a été difficile de distinguer la cause de l’effet. En 2012, à la suite d’une controverse de 20 ans concernant leur rôle pathogène chez l’homme, nous avons cherché à tester l’hypothèse que les HERV peuvent être responsables de maladies humaines. Notre proposition a été appuyée par le Conseil de recherches médicales, et nous avons maintenant de solides preuves que les HERV peuvent être pathogènes. Pour la première fois, nous sommes en mesure de faire une distinction entre la cause et l’effet de la pathogénicité du HERV.

Les nouveaux résultats peuvent constituer des preuves d’une cause physique de dépendance. Si c’est effectivement le cas, la manière dont la toxicomanie est traitée tant médicalement que dans la société, où elle est fortement stigmatisée, pourrait être bouleversée.

De nombreux utilisateurs de drogue sont incapables d’obtenir de l’aide à cause de la stigmatisation associée à leur dépendance. Un lien entre un caractère génétique et la dépendance pourrait mener à une révolution dans la façon dont la toxicomanie est perçue par le public.

L’étape suivante consiste à trouver un mécanisme réel par lequel HK2 manipule le système dopaminergique dans le cerveau. Comprendre le fonctionnement interne de ce potentiel mécanisme moléculaire pourrait également permettre aux scientifiques de mettre au point de meilleurs traitements contre la toxicomanie.

Pour le Dr Magiorkinis :

L’examen de cette partie « sombre » du génome permettra de percer d’autres secrets génomiques.

L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Human Endogenous Retrovirus-K HML-2 integration within RASGRF2 is associated with intravenous drug abuse and modulates transcription in a cell-line model.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This