Finalement, des simulations montrent que les exoplanètes recouvertes d’eau restent suffisamment longtemps stables pour que la vie s’y installe
Dans le sillage de récentes recherches (lien ci-dessous) suggérant que les « mondes d’eau » peuvent être abondants à travers l’univers, une nouvelle étude conclut qu’environ 10% d’entre eux sont capables d’abriter la vie.
Précédemment (08.18) :
Les travaux, dirigés par le géophysicien Edwin Kite de l’université de Chicago aux États-Unis, interrogent l’une des principales objections soulevées concernant la possibilité que la vie se développe sur des mondes aquatiques qui comprennent des océans souterrains profonds, avec ou sans croûtes scellées, comme celle trouvée sur la lune de Saturne, Encelade.
Image d’entête : Cette vue en coupe de la lune de Saturne Encelade est une représentation artistique de l’océan caché sous une couche de glace scellée et l’activité hydrothermale qui pourrait avoir lieu sur et sous le plancher océanique de l’océan de la lune. (NASA-JPL-Caltech-Space Science Institute)
La présence d’eau sur Terre, bien qu’elle soit généralement considérée comme essentielle au développement de la vie, n’est pas suffisante en soi pour que le processus démarre et se poursuive. Un climat stable ou, plus exactement, un climat qui fluctue sur de longues périodes à l’intérieur d’une zone restreinte est d’une très grande importance.
Au fil du temps, notre planète recycle les minéraux et les gaz, se refroidissant en attirant les gaz à effet de serre et en les séquestrant dans les minéraux, puis en les libérant dans l’atmosphère par des éruptions volcaniques. On a longtemps supposé qu’il s’agissait du seul type de modèle qui assurerait la stabilité sur le long terme nécessaire à l’évolution de la vie.
M. Kite et ses collègues ont effectué plus de 1 000 simulations informatiques pour tester la stabilité climatique de mondes aquatiques situés à des distances différentes de celles d’étoiles hôtes. Les simulations ont porté sur l’équivalent de milliards d’années. Les résultats furent une surprise.
Selon Kite :
Cela va vraiment à l’encontre de l’idée que vous avez besoin d’un clone de la Terre, c’est-à-dire une planète avec un peu de terre et un océan peu profond.
Les chercheurs ont découvert que certains types de planètes ont atteint un » point idéal » de conditions climatiques qui se sont traduites par une stabilité pendant plus d’un milliard d’années.
La distance par rapport à leur étoile était un facteur important, mais aussi la quantité de carbone présente dans le système. Il était également essentiel que l’hypothétique planète ne contienne pas trop de minéraux ou d’éléments qui rendraient le carbone indisponible en le séquestrant, de sorte que le cycle du carbone ne se produise principalement qu’entre l’océan et l’atmosphère.
toujours selon Kite :
La surprise, c’est que la plupart (du carbone) est restée stable pendant plus d’un milliard d’années. Notre meilleure supposition est que c’est de l’ordre de 10%.
Bien que l’équipe de Kite ait utilisé des étoiles modèles largement similaires au soleil, les résultats indiquent également des résultats potentiellement similaires pour les planètes en orbite autour des étoiles naines rouges, en partie parce que ces étoiles changent très lentement en luminosité, fournissant des apports d’énergie stables sur une période extrêmement longue.
Le temps dont dispose une planète dépend essentiellement du dioxyde de carbone et de la façon dont il est réparti entre l’océan, l’atmosphère et les roches au cours de ses premières années.
Il semble qu’il existe un moyen de garder une planète habitable à long terme sans le cycle géochimique que nous voyons sur Terre.
L’étude publiée dans The Astrophysical Journal : Habitability of Exoplanet Waterworlds.
Alors on le sip !….