Seuil planétaire : La Terre pourrait bien devenir inhospitalière aux sociétés humaines actuelles
Croyez bien qu’il y a plus de 8 ans maintenant, votre Guru ne s’attendait pas vraiment encore à annoncer ou à lire autant de mauvaises nouvelles concernant l’état de la Terre et de ses occupants. Il souhaitait et encore maintenant, vous faire découvrir tout un tas de merveilles que la nature peut offrir et ne pas se transformer en blog scientifique dépressif… et croyez bien (une nouvelle fois) que le Guru se retient, car il pourrait ne s’orienter que dans le domaine de l’impact de l’humain sur son environnement… il y a très largement matière.
Le monde pourrait s’approcher d’un « seuil planétaire » qui, s’il est franchi, le transformera en serre, les températures se stabilisant à 4 ou 5 °C au-dessus des niveaux préindustriels et les océans s’élevant jusqu’à 60 mètres au-dessus des niveaux actuels.
C’est la triste conclusion d’une équipe de scientifiques dirigée par Will Steffen de la Fenner School of Environment and Society de l’Université nationale australienne dans une étude publiée cette semaine (lien plus bas).
Steffen et 15 de ses collègues utilisent de nombreuses données de modélisation pour explorer la possibilité que l’atteinte des objectifs de l’Accord de Paris sur le climat visant à limiter le réchauffement planétaire à 1,5 à 2°C des niveaux préindustriels ne sera pas suffisante pour éviter de déclencher des boucles de rétroaction et des seuils de basculement qui pourraient induire un puissant ensemble de cycles de réchauffement.
Selon les chercheurs :
Franchir le seuil conduirait à une température moyenne globale beaucoup plus élevée que n’importe quel interglaciaire au cours des 1,2 million d’années passées, et à des niveaux de la mer significativement plus élevés qu’à n’importe quel moment de l’Holocène.
Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs développent, autant que possible, une » intégration profonde » de données biogéophysiques et d’informations décrivant le développement et le fonctionnement des sociétés humaines. La clé de cette approche est la reconnaissance du fait que l’humanité exerce maintenant une influence, quoiqu’inégale, qui rivalise avec celle des forces géophysiques sur ce qu’ils appellent le système terrestre.
L’impact de l’activité humaine est si grand, suggèrent-ils, que le temps qui reste pour éviter une catastrophe environnementale est extrêmement court.
Les tendances et les décisions sociales et technologiques qui se produiront au cours de la prochaine décennie ou des deux prochaines pourraient influencer considérablement la trajectoire du système terrestre pendant des dizaines à des centaines de milliers d’années et pourraient conduire à des conditions qui ressemblent à des conditions ressemblant à des situations planétaires qui ont été observées il y a plusieurs millions d’années, des conditions qui seraient inhospitalières pour les sociétés humaines actuelles et pour de nombreuses autres espèces contemporaines.
Le scénario le plus pessimiste, dans lequel les températures moyennes augmentent de 5°C, bien plus que le niveau actuel de 1°C au-dessus du niveau de référence, et le niveau de l’océan s’élève de plusieurs mètres, sera continuellement alimenté et réapprovisionné par des cycles de rétroaction d’emballement.
Le résultat, disent-ils :
…est susceptible d’être incontrôlable et dangereux pour beaucoup, surtout si nous y entrons dans un siècle ou deux, et il pose de graves risques pour la santé, l’économie, la stabilité politique (surtout pour les plus vulnérables au climat) et, en fin de compte, l’habitabilité de la planète pour les humains.
L’objectif de réduction des émissions pour freiner le réchauffement climatique (stratégie inscrite dans l’Accord de Paris) est louable, mais pas nécessairement efficace. Les scientifiques concluent plutôt qu’il est basé sur des modélisations et des prédictions simplistes.
Selon Will Steffen :
Les émissions humaines de gaz à effet de serre ne sont pas la seule cause des changements de température sur Terre .
Notre étude indique que le réchauffement planétaire de deux degrés Celsius causé par l’homme peut déclencher d’autres processus du système terrestre, souvent appelés rétroactions, qui peuvent déclencher un réchauffement supplémentaire – même si nous cessons d’émettre des gaz à effet de serre.
Steffen et ses collègues concluent qu’une modélisation plus approfondie est nécessaire pour mieux comprendre les risques de voir le monde franchir le seuil crucial. Il est tout aussi important, cependant, de travailler sur des stratégies urgentes pour stabiliser le climat et limiter les dommages à long terme.
Étant donné l’intérêt qu’il y a à maintenir l’adhésion aux idées de croissance et d’utilisation des ressources, toute stratégie de ce genre risque de se heurter à une opposition considérable.
Nous suggérons qu’une transformation profonde basée sur une réorientation fondamentale des valeurs humaines, de l’équité, du comportement, des institutions, des économies et des technologies est nécessaire.
Le Guru va faire son pessimiste, mais il est bien obligé de constater que les pires estimations réalisées chaque année se révèlent devenir la norme l’année suivante…
L’étude publiée dans The Proceedings of the National Academy of Sciences : Trajectories of the Earth System in the Anthropocene et présentée sur le site de l’Université nationale australienne : Earth at risk of entering a hothouse climate.
De tout les objectifs qu’une espèce peut avoir, il semble évident que la survie est le premier d’entre eux. Le problème doit effectivement être abordé sous cet angle, car aucun autre argument ne peut valoir face à l’extinction. Plus vite on intégrera cela, plus vite on agira. Mieux vaut être pessimiste pour s’en sortir, que fataliste pour ne pas l’avoir fait.
Courage, Guru.
FAKE NEWS !
Désolé pour cette blague satirique…
Par contre, y a t il des publis sur la régulation de la température?
Comme par exemple les cyclones plus important car la mer est plus chaude mais, apres son passage la mer à température « normale ».
Cordialement,
C’est simple , il faut diviser par au moins 6 le niveau de vie des pays les plus riches de la planète
vu que cela ne sera jamais fait , on va se prendre un bon gros collapse général , avec des guerres pour les dernièeres ressources et une hécatombe forcée du fait de notre incapacité à prendre des décisions collectives ( à part les gaz pour le trou de la couche d’ozone , c’est simple c’est le seul exemple et en plus on as vu dernièrement que c’ets pas respecté partout )
c’est simple si en 2100 on est encore 1 milliards on aura peut etre reussi à prendre de bonnes décisions dans la décénnie qui vient
Ce sera avant 2100, 2050 le peak du caos et 2035 le déballancement.
Vraiment triste. Ce sujet est très préoccupant, nous sommes une des dernières générations a vivre correctement sur Terre je pense. Au final seul les plus aisés vont survivre. Les inégalitées vont s’intensifier. Réfugiés climatiques et économiques en nombre, sans parler de possibles guerres pour le contrôle des ressources. Nos enfants petits enfants vont devoir supporter tout les dégâts fait en un siècle depuis 1950. Chacun doit agir a son niveau, consomer mieux et recycler sont les premières choses a faires facilement.
Ce n’est pas être pessimistes que d’aborder les sujets graves et de très hautes importances comme (et surtout) celui de l’environnement et de ce qu’on en fait : le role de la science est (entre autres) d’avoir une vision la plus réaliste et avérée possible du monde. Malheureusement le fait qu’on mette l’humanité en très grave danger pour les décennies à venir n’est plus (depuis longtemps) dans le domaine de la fiction apocalyptique, mais bel et bien celui du monde réel.
Donc continue à tenir ton blog Guru, tout impacts et efforts pour mettre le problème sous le nez des gens est important 😉