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88 % de perte : près d’un tiers des manchots royaux du monde ont disparu

2 Août 2018 | 0 commentaires

manchots royaux colonies 2-18

Jusqu’à la fin des années 1980, les manchots royaux (Aptenodytes patagonicus) qui se reproduisaient dans les îles de l’océan Austral formaient la plus grande colonie de l’espèce et la deuxième plus grande colonie de manchots au monde. Une récente étude aérienne de la région a toutefois mis en évidence un effondrement spectaculaire, les couples nicheurs sont passés de près de 500 000 membres à seulement 60 000 en 35 ans.

Image d’entête : plus de 2 millions de manchots royaux vivaient sur l’île aux Cochons (archipel Crozet) lorsque cette photo a été prise en 1982. (Henri Weimerskirch)

La colonie formée sur les îles de l’archipel Crozet, dans le sud de l’océan Indien, a été découverte et photographiée par une équipe de cartographes en 1962. À l’époque, on estimait, d’après les mesures de surface de la colonie et les densités de reproduction, qu’il y avait plus de 300 000 couples de manchots royaux, un nombre qui est passé à 500 000 en 1982-1988. Cette augmentation a été interprétée comme une reprise suite à leur exploitation historique au XIXe siècle et des changements dans le fonctionnement des réseaux trophiques (alimentaires).

Mais tout aussi facilement la colonie s’est développée, elle s’est effondrée de façon inattendue. Selon les images par hélicoptère et satellite des îles de l’océan Austral recueillies entre 2015 et 2017, les chercheurs du Centre d’Etudes Biologiques de Chizé (CEBC/ CNRS/ France) ont constaté que le nombre d’habitants de la colonie a chuté de 88 % en 35 ans. En conséquence, près d’un tiers des manchots royaux du monde ont disparu.

La nouvelle estimation est considérée comme étant assez précise. Contrairement aux manchots empereurs (Aptenodytes forsteri), pour lesquels les colonies peuvent être détectées à partir des dépôts de guano sur la glace et les estimations de population sont difficiles, les manchots royaux se reproduisent sur un terrain plat nu, à des densités relativement constantes, ce qui rend la détection et les recensements faciles à réaliser.

Le déclin de la colonie de manchots semble s’être produit progressivement, la superficie occupée par la colonie a progressivement diminué, comme en témoigne le rétablissement progressif de la végétation en périphérie de la colonie.

La taille des aires de reproduction en 1982, 2005 et 2015. (Henry Weimerskirch)

manchots royaux colonies 1-18

L’étude de conclure :

La cause du déclin massif de la colonie reste un mystère et doit être résolue. Bien que le déclin ait commencé il y a au moins 20 ans, il semble se poursuivre, et les causes du déclin peuvent encore être actives.

On ne sait pas précisément ce qui a conduit à l’effondrement de cette colonie, mais les chercheurs français, dirigés par Henri Weimerskirch, ont quelques hypothèses. Un facteur important semble être le fort événement du Dipôle de l’Océan Indien (IOD) de 1997, un phénomène d’interaction entre l’océan et l’atmosphère avec une alternance d’évènements positifs et négatifs, qui a affecté la capacité à nourrir les manchots royaux sur l’île de la Possession, la deuxième île la plus importante de l’archipel Crozet pour l’élevage des manchots royaux.

Bien que les chats sauvages et les souris domestiques ne soient pas des prédateurs connus des poussins de manchots royaux, leur comportement envers la faune indigène a changé. De précédentes études ont montré que tous deux s’attaquent maintenant aux poussins d’albatros et aux adultes, engendrant un déclin d’au moins certaines populations, et peut-être qu’ils peuvent aussi avoir un impact sur les manchots royaux.

Les maladies et les parasites peuvent également affecter les oiseaux de mer, réduisant le potentiel de reproduction et la capacité de survie des adultes. Il n’existe pas encore de données sur l’apparition de maladies sur l’île aux Cochons, mais on sait que les tiques, qui sont un vecteur de la maladie de Lyme, affectent les populations d’oiseaux de mer. De plus, le choléra aviaire (ou peste aviaire) ravage actuellement les populations d’oiseaux de mer sur d’autres îles de l’océan Indien, comme l’albatros d’Amsterdam et les manchots de l’île Marion.

Un événement catastrophique semble être peu probable : il n’y a aucune preuve qu’un tsunami aurait frappé l’île ni d’une éruption volcanique. De plus, le déclin progressif de la colonie suggère une diminution graduelle et à long terme de la colonie plutôt qu’un brusque coup porté à la population.

Le changement climatique est un autre facteur important qui pourrait contribuer à l’effondrement de la colonie de manchots royaux. Une grande partie du déclin semble avoir commencé à la fin des années 1990, période qui coïncide avec un violent phénomène météorologique d’El Niño qui a réchauffé le sud de l’océan Indien et qui a eu un impact sur l’approvisionnement alimentaire de la colonie. Depuis lors, il y a eu plusieurs autres événements El Niño. Une étude précédente a révélé que, compte tenu de la tendance actuelle au réchauffement, 70 % des manchots royaux du monde pourraient être forcés de déménager ailleurs d’ici 2100 au risque de périr.

L’étude publiée dans Antarctic Science : Massive decline of the world’s largest king penguin colony at Ile aux Cochons, Crozet.

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