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La découverte de ce grand dinosaure fait reculer l’apparition du gigantisme chez ces derniers

12 Juil 2018 | 0 commentaires

Ingentia prima 2

Chez les dinosaures, nous pouvons trouver les plus grandes et les plus puissantes créatures qui aient jamais crapahuté sur Terre. Tous les deux ans, un nouveau fossile est trouvé qui remet en jeu le titre du plus grand dinosaure jamais découvert. Il est donc facile d’oublier qu’il a fallu des millions d’années pour que ces sauriens surdimensionnés évoluent, en sachant que les premières créatures que nous appelons dinosaures avaient à peu près la taille d’un berger allemand.

En raison de la nature incomplète des fossiles, les scientifiques se demandent encore quand et pourquoi les dinosaures géants sont apparus pour la première fois. Maintenant, les restes d’un dinosaure exceptionnellement grand pour son temps, trouvé en Argentine, donnent un nouvel aperçu de l’évolution du gigantisme et suggèrent que la façon dont les dinos, comme le brontosaure, sont devenus grands n’était pas la seule façon d’y arriver.

En 2015, alors qu’il explorait le bassin Marayes-El Carrizal, au nord-ouest de l’Argentine, le chercheur de fossiles Diego Abelín de l’Universidad Nacional de San Juan a découvert les ossements d’un dinosaure étonnamment grand. Le fossile comprenait six vertèbres cervicales, une partie de l’omoplate droite et la plupart des membres antérieurs droits.

Apaldetti et ses collègues déterrant les fossiles de l’Ingentia prima. (Agencia CTyS)

Ingentia prima 3

En les examinant en laboratoire, Abelín et ses collègues ont déterminé que ces os appartenaient à un animal qui avait déjà été repéré. Dans leur récente étude (lien plus bas), la paléontologue Cecilia Apaldetti également de l’Universidad Nacional de San Juan, Abelín et ses collègues ont nommé l’animal Ingentia prima.

Comme pour l’image d’entête, représentation artistique de l’Ingentia prima. (Jorge A. González)

Ingentia prima 1

Parmi les nombreuses branches et ramifications de l’arbre généalogique des dinosaures, l’Ingentia est classée comme un sauropodomorphe, le large groupe qui contient non seulement des géants familiers comme le brontosaure, mais aussi leurs cousins et ancêtres de la période du trias. Les sauropodomorphes triasiques étaient en fait très différents de leurs parents plus célèbres et plus tardifs. Certains étaient minuscules, bon nombre étaient bipèdes. Ils n’avaient pas encore développé les colonnes de soutien associées aux corps massifs.

C’est ce qui rend l’Ingentia si remarquable. En supposant des proportions normales de sauropodomorphe, Apaldetti estime que l’animal vivant mesurait entre 8 et 10 m de long et pesait environ 10 tonnes, soit 2 ou 3 éléphants d’Afrique. Pour la période du trias , c’est énorme, l’Ingentia dépassant de 3 fois la taille des plus grands dinosaures de cette période connus à ce jour.

Malgré le fait que le trias est souvent appelé « l’aube des dinosaures », la plupart à cette époque n’étaient pas si grand. Les dinosaures carnivores étaient de la taille d’une dinde, tandis que les ancêtres, comme le Stégosaure et le Tricératops, étaient tout aussi petits. Ce n’est que dans la dernière partie du trias que les sauropodomorphes ont commencé à repousser les limites des corps de plus grande taille, se diversifiant dans un large éventail de formes qui ont provoqué un changement évolutif majeur : de petits ancêtres bipèdes, des sauropodomorphes comme l’Ingentina sont devenus des géants quadrupèdes.

La nouvelle découverte repousse l’émergence de ces corps géant. Jusqu’à présent, selon Jonah Choiniere, paléontologue à l’université de Witwatersrand, le plus grand sauropodomorphe connu était un animal du Jurassique appelé Antetonitrus.

Nous savons maintenant que les sauropodomorphes ont atteint au moins 2 fois la taille d’un géant. Et il est intéressant de constater que les géants du trias pourraient révéler une autre façon de devenir énorme.

Jusqu’à présent, selon Apaldetti, on pensait que les dinosaures géants n’avaient pas évolué jusqu’à il y a 180 millions d’années. C’est à ce moment-là que les quadrupèdes à colonnes ont commencé à grossir/ grandir, avec le Brachiosaure et l’Apatosaure comme exemples du jurassique supérieur pour ce type de corps. Mais l’Ingentia prima vivait à la fin du Trias, il y a entre 210 et 205 millions d’années.

Ce qui est fascinant pour les paléontologues, ce n’est pas seulement quand ces sauriens ont eu leur poussée de croissance dans la frise chronologique de l’évolution, c’est comment ils ont grandi dans la durée de vie des dinosaures. Comme presque tous les dinosaures, les sauropodomorphes comme l’Ingentia sont issus d’œufs relativement petits. Quand Apaldetti et ses collègues ont analysé l’Ingentia et les dinosaures apparentés appelés Lessemsauridae, ils ont découvert que ces dinosaures ne grandissaient pas de la même façon que leurs parents plus anciens.

Les études précédentes ont montré que les dinosaures, comme le Diplodocus, se sont développés rapidement et de manière continue pour atteindre des tailles énormes. Les géants du Trias ont procédé différemment. Leur croissance était saisonnière : ils prenaient du poids rapidement lorsque les saisons étaient favorables et arrêtaient leur croissance lorsque les conditions changeaient, comme les arbres. En fait, cela les a aidés à augmenter leur taille « à une vitesse encore plus élevée que celle des géants qui grandissaient continuellement », note Apaldetti.

Il y avait plus à cette stratégie. Les lessemsaurides inclus dans l’étude disposaient d’un système respiratoire semblable à celui des oiseaux, comprenant des poches d’air qui envahissaient les os pour alléger les squelettes sans compromettre la résistance (tout en rendant la respiration plus efficace et en agissant comme un système de refroidissement interne). Les paléontologues savent depuis longtemps que les sauropodes ultérieurs ont bénéficié de ces structures, mais les nouvelles recherches indiquent qu’ils ont également joué un rôle essentiel dans la biologie des sauropodormophes du trias.

Selon Apaldetti :

L’Ingentia et ses plus proches parents montrent qu’une croissance extrêmement rapide et un système respiratoire de type aviaire amélioré étaient nécessaires pour atteindre une grande taille corporelle à un moment précoce de leur histoire évolutionnaire.

Les os peuvent aider à mettre en lumière les caractéristiques biologiques qui ont permis aux dinosaures de grossir, comme les poches d’air et les taux de croissance rapide. Mais les raisons environnementales qui faisaient du Triasique une bonne période pour devenir grand sont encore floues. Il n’y avait probablement pas une seule raison, pour Apaldetti, mais plusieurs, comme des températures plus élevées et des plantes plus nutritives.

Je dirais que c’est probablement l’augmentation des températures mondiales et la productivité primaire des plantes qui ont entraîné l’évolution de la taille corporelle, mais à ce stade, cette hypothèse doit encore être testée.

Pour l’instant, la découverte d’Ingentia ajoute à la portée profonde du trias. Ce n’était pas seulement l’époque des premiers dinosaures géants et autres étranges créatures, mais aussi celle où les ancêtres des animaux vivants d’aujourd’hui (oiseaux, crocodiles, mammifères) se sont épanouis. C’était une époque de vie exubérante et variée qui a mis en place les 200 millions d’années suivantes, avec des créatures comme l’Ingentia, soulignant comment l’ancienne diversité a mis en place ce qui allait être plus tard.

Toujours selon Apaldetti :

Évidemment, la période du Trias était un laboratoire pour les vertébrés, le moment où la plupart des groupes de vertébrés actuels ont été conçus et redessinés par les caprices chaotiques de l’évolution.


L’étude publiée dans Nature Ecology & Evolution : An early trend towards gigantism in Triassic sauropodomorph dinosaurs et présentée sur le site de l’Universidad Nacional de San Juan : Un fósil que cambia la historia de los dinosaurios gigantes.

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