Le cerveau de l’humain adulte serait encore capable de produire de nouveaux neurones… ou non
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Une étude récemment publiée suggère qu’un cerveau adulte d’humain peut produire autant de nouvelles cellules cérébrales que les cerveaux plus jeunes. Cette recherche tombe un mois seulement après qu’une autre étude controversée affirmait que notre cerveau ne produit probablement pas de nouveaux neurones après l’enfance.
Image d’entête, à partir de la dernière étude, un nouveau neurone dans le cerveau d’une personne âgée. (Maura Boldrini/ Université Columbia/ Vagelos College of Physicians and Surgeons)
Au début du mois de mars, une étude menée par des scientifiques de l’université de Californie à San Francisco a conclu que le cerveau humain ne produit probablement pas de nouveaux neurones après l’enfance. Les chercheurs ont examiné des spécimens de cerveau de 59 sujets, en se concentrant sur l’hippocampe, une structure qui a été proposée comme étant un endroit clé pour la neurogenèse, le processus de création de nouveaux neurones. Elle n’a trouvé aucune preuve de neurones immatures ou jeunes dans les cerveaux de plus de 13 ans.
Aujourd’hui, une nouvelle étude dirigée par des scientifiques de l’université Columbia (États-Unis), a riposté avec des recherches suggérant exactement le contraire. Des hippocampes de 28 sujets sains, âgés de 14 à 79 ans, ont été étudiés. Les sujets étaient tous morts subitement et n’étaient pas atteints de troubles cognitifs ou de dépression.
Selon Maura Boldrini, auteure principale de l’étude :
Nous avons découvert que les personnes âgées ont la même capacité que les plus jeunes à fabriquer des milliers de nouveaux neurones hippocampiques à partir de cellules progénitrices. Nous avons aussi trouvé des volumes équivalents de l’hippocampe (une structure cérébrale utilisée pour l’émotion et la cognition) à travers les âges.
La principale différence entre les cerveaux plus âgés et les cerveaux plus jeunes, identifiés dans cette nouvelle étude, fut une diminution de la vascularisation. Les anciens cerveaux présentaient une capacité réduite à générer de nouveaux vaisseaux sanguins et on suppose que ce déclin pourrait affecter la capacité des nouveaux neurones à établir des connexions.
L’équipe à l’origine de l’étude contradictoire du mois dernier a rapidement riposté, suggérant que si certaines parties de l’étude de Boldrini étaient intéressantes, en particulier les observations concernant un déclin de la vascularisation, la conclusion finale concernant la neurogenèse chez l’adulte était loin d’être convaincante.
Selon les auteurs de la précédente étude (du mois dernier) dans une réponse publiée par le Los Angeles Times :
Sur la base des images représentatives qu’ils présentent, les cellules qu’ils appellent nouveaux neurones dans l’hippocampe adulte ont une forme et une apparence très différentes de ce qui serait considéré comme un jeune neurone chez d’autres espèces, ou de ce que nous avons observé chez les humains chez les jeunes enfants.
Boldrini s’y est opposée en prétendant que l’étude de son équipe utilisait des échantillons de cerveau mieux entretenus et mieux prélevés, ainsi que des techniques d’analyse plus efficaces.
Selon Boldrini concernant la précédente étude :
Ils avaient des cerveaux provenant de quatre endroits différents dans le monde, comme l’Asie, l’Europe, les Etats-Unis. Et ils ont dit qu’ils ont analysé 3 à 5 sections de l’hippocampe. Ils n’avaient donc pas tout l’hippocampe, bien sûr. Ces cerveaux ont également été traités avec différents produits chimiques, et ils les ont comparés les uns aux autres. Et chacun de ces produits chimiques utilisés pour préserver le cerveau peut affecter les cellules que vous voyez, c’est comme comparer un poulet rôti avec un poulet frit.
Le débat est certainement destiné à se poursuivre… La découverte de l’existence ou non d’une neurogenèse chez l’adulte éclairera fondamentalement les futures recherches sur le traitement de maladies comme celle d’Alzheimer. Si nous savons que les cerveaux adultes produisent de nouveaux neurones, nous pourrons mieux comprendre et manipuler les mécanismes qui sous-tendent ce processus. Mais si la neurogenèse adulte n’a pas lieu, nous devons déterminer comment les neurones adultes s’adaptent et apprennent continuellement à combattre les maladies neurodégénératives.
La nouvelle étude, de l’université Columbia, publiée dans Cell : Human Hippocampal Neurogenesis Persists throughout Aging et présentée sur le site de l’université Columbia : Even Old Brains Can Make New Neurons, Study Finds.
La précédente étude, du mois dernier, de l’université de Californie à San Francisco publiée dans Nature : Human hippocampal neurogenesis drops sharply in children to undetectable levels in adults.