Sélectionner une page

La découverte des fossiles des plus anciens homo sapiens remet en question le calendrier de notre évolution

8 Juin 2017 | 0 commentaires

crane-Jebel Irhoud2La découverte de restes humains vieux de 300 000 ans semble avoir pour effet de remettre en question les nombreux modèles actuels sur l’évolution et la migration de l’homo sapiens.

La datation d’os humains, trouvée au Maroc, a été réalisée par une équipe dirigée par Jean-Jacques Hublin de l’Institut Max Planck pour l’anthropologie évolutive en Allemagne et Abdelouahed Ben-Ncer de l’Institut national d’archéologie et du patrimoine à Rabat, au Maroc .

Les restes, estimés appartenir à cinq individus au moins, ont été trouvés sur le site archéologique de la grotte de Jebel Irhoud, situé près de Sidi Moktar, à environ 100 kilomètres de Marrakech.

En image d’entête, l’un des premiers membres connus d’Homo sapiens. L’image composite, basée sur les microtomodensitogrammes de fossiles d’un site au Maroc, montre que le visage humain moderne avait déjà évolué il y a 300 000 ans, remettant en question nos connaissances sur notre calendrier évolutif. (Philipp Gunz, MPI EVA Leipzig) et ci-dessous le site de Jebel Irhoud. (Shannon McPherron, MPI EVA Leipzig)
grotte-Jebel Irhoud

Le site était déjà connu comme étant la source de certains des plus anciens restes humains modernes jamais découverte, mais la dernière découverte fait reculer de 100 000 ans l’émergence de l’homo sapiens.

Les fossiles d’hominidés déterrés à Jebel Irhoud en 1991 ont été datés à il y a environ 160 000 ans et furent d’abord considérés comme des Néandertaliens. Cependant en 2007, une analyse plus approfondie a révélé qu’ils appartenaient à des humains anatomiquement moderne, les premiers de la sorte découvert.

Jusqu’à présent, le plus ancien reste d’humains modernes fut le crâne Omo 1 trouvé dans le sud-ouest de l’Éthiopie et vieux de 200 000 ans.

Une étude génomique de 2013, menées par Teresa Rito de l’université de porto au Portugal a suggéré que “l’Ève mitochondriale”, le dernier ancêtre commun des populations Khoe et San de l’Afrique australe et la lignée de l’Afrique de l’Est qui a semé les restes des humains modernes à travers le monde, vivait il y a environ 180 000 ans.

Les découvertes de Jebel Irhoud confondent maintenant cette conclusion. Elles reformulent également une des plus importantes questions sur l’émergence des humains modernes : l’Homo sapiens émergea-t-il relativement rapidement d’un stock ancestral ou fut-ce un processus beaucoup plus graduel ?

La question reste sans solution en raison de la nature sévèrement fragmentée des fossiles. Cependant, Hublin et ses collègues rapportent que les derniers spécimens de Jebel Irhoud ont des structures de visage, de mâchoire et de dents qui correspondent à celles des humains anatomiquement modernes, tandis que la forme des crânes est plus étroitement liée à des hominidés plus archaïques/ anciens.

En dépit de la structure faciale moderne de l’hominidé de 300 000 ans de Jebel Irhoud, la boite crânienne (en bleu) était plus primitive, ce qui suggère que la forme du cerveau et éventuellement les capacités cognitives ont continué à évoluer chez l’Homo sapiens après l’installation de l’espèce. (Philipp Gunz, MPI EVA Leipzig)
crane-Jebel Irhoud.

Les chercheurs suggèrent que cela s’oppose à l’idée que les humains modernes ont émergé dans un lieu géographique unique, suggérant plutôt que « les processus évolutifs derrière l’émergence de l’H. sapiens impliquaient tout le continent africain ».

Dans un deuxième document de recherche, des scientifiques dirigés par Daniel Richter, également de l’Institut Max Planck pour l’anthropologie évolutive, confirment les estimations de l’équipe de Hublin par la datation d’artefacts en silex trouvés dans la même excavation.

En utilisant des techniques se basant sur la thermoluminescence, l’équipe a daté les outils en silex à environ 315 000 ans. Une datation distincte d’une dent d’une des mâchoires d’hominidés, à l’aide de la résonance de spin électronique, a donné une date largement compatible de 286 000 ans (à 34 000 ans près).

Quelques outils en silex de l’Age de Pierre trouvés dans la grotte de Jebel Irhoud. (Mohammed Kamal, MPI EVA Leipzig)
Hsapiens-Jebel Irhoud

L’équipe de Richter suggère que l’émergence d’êtres humains modernes peut être liée aux changements climatiques il y a environ 330 000 ans, lorsqu’une grande partie de ce qui est maintenant le désert du Sahara était bien plus verte qu’elle ne l’est aujourd’hui, permettant « une continuité biologique entre l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne ».

En écho aux conclusions de la première étude, la seconde soulève également la possibilité que l’Homo sapiens ait émergé d’une vaste zone géographique, ce qui suggère un “processus panafricain complexe”.

Les chercheurs concluent :

Nous mettons en garde contre le fait de favoriser une région par rapport à l’autre dans la construction de modèles pour tenir compte de ces changements dans le comportement humain et la biologie.

L’étude de Jean-Jacques Hublin et ses collègues publiée dans Nature : New fossils from Jebel Irhoud, Morocco and the pan-African origin of Homo sapiens et celle de Daniel Richter et col. : The age of the hominin fossils from Jebel Irhoud, Morocco, and the origins of the Middle Stone Age.

Faire un Don !

Pourquoi ?

Parce qu’il n'y a aucune publicité ici et que le Guru compte sur la générosité de ses lecteurs(trices) pour continuer à faire vivre GuruMeditation (...et son créateur par la même occasion). D'autres méthodes vous seront proposées en plus de PayPal.

Le Guru fait une pause dans ses écrits, car il a besoin de votre soutien !

Le Guru lance un appel aux dons afin de l’aider à poursuivre son activité…

Un orang-outan est le premier non-humain à soigner des blessures à l’aide d’une plante médicinale

]Un orang-outan sauvage mâle de Sumatra a été observé en train d’appliquer les feuilles mâchées d’une plante aux propriétés médicinales connues sur une plaie de sa joue. Il s’agirait du premier cas documenté de traitement actif d’une plaie par un animal sauvage à l’aide d’une substance végétale biologiquement active connue.

Les chercheurs ont observé l’orang-outan, qu’ils ont baptisé Rakus, en juin 2022 dans la zone de recherche de Suaq Balimbing, dans le parc national de…

Des chercheurs reconstituent le visage d’une Néandertalienne à partir d’un crâne écrasé vieux de 75 000 ans

Une équipe de paléo-archéologues est présentée dans un nouveau documentaire dans lequel ces experts ont reconstitué le visage d’une femme néandertalienne ayant vécu il y a 75 000 ans.

Le crâne, écrasé en centaines de fragments probablement par un éboulement après la mort, a été déterré en 2018 dans la grotte de Shanidar, au Kurdistan irakien. Baptisés Shanidar Z, les restes du Néandertalien sont peut-être la partie supérieure d’un squelette découvert dans…

Des scientifiques créent des cerveaux hybrides souris-rat avec des neurones des deux espèces

Des chercheurs américains ont utilisé une technique spéciale pour éliminer les neurones de souris en développement, qu’ils ont remplacés par des cellules souches de rat. Ces cellules se sont transformées en neurones de rat dans le cerveau de la souris, qui est AINSI devenu un cerveau hybride. Chose remarquable, les rongeurs modifiés sont en bonne santé et se comportent normalement, ce qui est très prometteur pour les thérapies régénératives neuronales.

Les recherches ont été menées par deux équipes indépendantes, qui ont publié leurs résultats…

La vie s’est épanouie alors que le champ magnétique de la Terre a failli disparaître il y a 590 millions d’années

Le champ magnétique terrestre a failli s’effondrer il y a quelque 590 millions d’années, exposant vraisemblablement la vie à la surface de la planète à un risque d’augmentation du rayonnement cosmique.

Selon de nouvelles recherches, l’affaiblissement temporaire du bouclier magnétique aurait pu être tout sauf une catastrophe biologique. En fait, il pourrait avoir augmenté les niveaux d’oxygène, créant ainsi les conditions idéales pour l’épanouissement des premières formes de vie…

Les “rayures de tigre” de la lune de Saturne, Encelade, sont liées à ses spectaculaires geysers

Les mouvements des lignes de faille de la croûte gelée d’Encelade, une des lunes de Saturne, pourraient être à l’origine des panaches de matière glacée qui s’échappent du ventre aqueux de la lune, selon une équipe de chercheurs qui a récemment modélisé ces mouvements.

L’étude de l’équipe s’est concentrée sur les “rayures de tigre” d’Encelade, de longues fissures situées principalement dans les parties méridionales de la lune, que certains pensent avoir été causées par un ancien impact. D’autres chercheurs ont…

Plus de 90 % des oiseaux polaires sont contaminés par des microplastiques

Le plastique est pratiquement partout sur Terre. De la plus haute montagne aux plus grandes profondeurs des océans, des régions polaires à l’intérieur de notre corps, il n’y a plus moyen d’y échapper. Bien que la pollution plastique soit loin d’être un nouveau problème, l’ampleur de la pollution par les microplastiques n’est apparue que récemment.

La pollution plastique est généralement divisée en macroplastiques (>5 cm), microplastiques (0,1 µm-5 mm) et nanoplastiques (<0,1 µm). Plus le plastique est...

Le plus haut observatoire du monde entre en fonction au Chili

Pour le Livre Guinness des records, l’Observatoire d’Atacama de l’Université de Tokyo (TAO) est l’observatoire astronomique le plus haut du monde.

Le TAO se trouve à une altitude de 5 640 mètres au sommet d’une montagne dans le désert d’Atacama, au nord du Chili. Le télescope de 6,5 m optimisé pour les infrarouges est enfin opérationnel après 26 ans de planification et de construction…

La voile solaire avancée de la NASA s’est déployée sans encombre dans l’espace

La NASA a lancé son système de voile solaire composite avancé (Advanced Solar Sail) à bord d’une fusée Electron de RocketLab, déployant ainsi une voile de 9 mètres en orbite terrestre basse…

Des millions de joueurs du jeu vidéo Borderlands 3 font avancer la recherche biomédicale

Plus de 4 millions de joueurs jouant à un mini-jeu de science citoyenne dans le jeu vidéo Borderlands 3 ont aidé à reconstituer l’histoire de l’évolution microbienne des bactéries de l’intestin humain…

La vieille sonde Voyager 1 de la NASA rétablit la transmission de ses données après 5 mois de charabia

La sonde Voyager 1 a renvoyé des données exploitables pour la première fois depuis plus de 5 mois, ce qui laisse espérer que la mission, vieille de 46 ans, pourra enfin reprendre ses activités normales.

La sonde interstellaire préférée de la NASA a transmis samedi au centre de contrôle de la mission des données sur la santé et l’état de ses systèmes embarqués…

Photos : Lorsque deux satellites dans des directions opposées se croisent dans l’espace à 10 000 km/h

La sonde Lunar Reconnaissance Orbiter (LRO) de la NASA a pris une photo parfaitement synchronisée lorsqu’elle a croisé le chemin d’un autre engin spatial en orbite autour de la lune.

La sonde LRO, qui est en orbite autour de la lune depuis 15 ans, a pris plusieurs images de l’orbiteur lunaire Danuri de l’Institut de recherche aérospatiale de Corée, alors que les deux engins spatiaux, voyageant sur des orbites presque parallèles, se sont croisés dans des directions opposées au cours de trois orbites entre le 5 et le 6 mars…

Le professeur physicien Peter Higgs, célèbre pour avoir prédit l’existence du boson de Higgs, meurt à l’âge de 94 ans

Le professeur Peter Higgs, lauréat du prix Nobel, physicien théoricien britannique célèbre pour avoir prédit l’existence d’une nouvelle particule, le boson de Higgs, est décédé lundi 8 avril. L’université d’Édimbourg, où Higgs était professeur émérite, a annoncé mardi qu’il était « décédé paisiblement chez lui … à la suite d’une courte maladie ».

Les bosons de Higgs sont l’excitation quantique du champ de Higgs, un champ qui remplit tout l’univers et qui interagit avec les particules…

Voyager 1 : Les ingénieurs de la NASA ont repéré la puce défectueuse qui pourrait permettre de réparer l’ordinateur de la plus vieille sonde spatiale

L’une des plus anciennes (47 ans) et des plus lointaines sondes envoyées dans l’espace par l’humain, la sonde Voyager 1 souffre d’une importante défaillance qui l’empêche de transmettre des données scientifiques ou techniques vers la Terre. Les ingénieurs de la NASA ont réduit le problème de la sonde Voyager 1 à une seule puce défectueuse. Il pourrait désormais être possible de contourner la mémoire corrompue et de remettre la sonde interstellaire en état de marche…

Pin It on Pinterest

Share This