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EmDrive : le propulseur de l’espace qui défie les lois de la physique fonctionne dans le vide

2 Mai 2015 | 12 commentaires

Emdrive

Il faut croire que votre Guru perd la tête, mais il était sûr d’avoir évoqué dans un précèdent article le propulseur qui défient les lois de la physique, qui marche à l’électricité (solaire ou nucléaire, par exemple) et sur lequel s’est penché la NASA… peut-être que sa nature controversée à finalement fait faire marche arrière à votre serviteur ? Enfin…

Donc, l’année dernière, le département de recherche de propulsion avancée de la NASA (NASA Eagleworks) a fait les gros titres en annonçant le test réussi d’un propulseur à cavité résonnante électromagnétique, ou EmDrive. Maintenant, ce moteur futuriste pourrait, en théorie, propulser des objets dans l’espace pour atteindre des vitesses presque relativistes, a été démonté comme fonctionnant à l’intérieur d’un vide semblable à l’espace.

L’EmDrive est controversée en ce qu’il semble violer la physique classique et le principe de conservation de la quantité de mouvement; le moteur, inventé par le scientifique britannique Roger Sawyer, convertit l’énergie électrique en poussée sans avoir besoin de produit de propulsion, en faisant rebondir des micro-ondes dans un conteneur fermé.

EmDrive1

Donc, sans expulsion de gaz propulseur, il n’y a rien pour équilibrer le changement dans la dynamique de l’engin spatial pendant l’accélération, d’où le scepticisme. Mais, comme il est indiqué par le scientifique Harold White du NASA Eagleworks :

La poussée de l’EmDrive était due au vide quantique (l’état quantique avec la plus faible énergie possible) se comportant comme les ions de gaz propulseur se comportent dans un accélérateur magnétohydrodynamique (une méthode électrisant un fluide conducteur pour ensuite être dirigé avec des champs magnétiques afin de pousser un vaisseau spatial dans la direction opposée) pour la propulsion des satellites.

Toutefois, le problème avec cette théorie, c’est que cela pourrait ne pas fonctionner dans un vide fermé. Après les essais du moteur l’an dernier, qui ne se sont pas effectué dans le vide, les sceptiques ont fait valoir que la poussée mesurée devait être attribuable aux conditions environnementales extérieures au propulseur, comme les courants de convection thermique naturelle découlant de la chaleur des micro-ondes.

Cependant, l’expérience récente a pris en compte ces préoccupations, tout en démontrant le potentiel du moteur pour fonctionner dans l’espace.

Après des rapports cohérents sur les mesures de poussée à partir d’expériences avec l’EmDrive aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Chine, à des niveaux de poussée plusieurs milliers de fois supérieures à une fusée photon, et maintenant sous vide, la question de l’endroit d’où vient la poussée mérite une sérieuse enquête.

La distribution de surface du Champ magnétique (NASA Eagleworks).EmDrive3

Il est crucial maintenant que ces tests soient analysés, reproduits et confirmés ailleurs sous la forme d’une étude revue par les pairs. S’il s’avérait aussi performant, ces implications seraient pour le moins ahurissantes. Un Emdrive pourrait être utilisé sur des satellites fonctionnant en orbite basse autour de la Terre, dans des missions vers la Lune, Mars et le système solaire externe.

Il pourrait également être utilisé sur des vaisseaux spatiaux pour un voyage interstellaire sur plusieurs générations. Une virée vers Alpha du Centaure, qui est à “seulement” 4,3 années-lumière, semblerait tout à coup moins impossible. Un Emdrive fonctionnant sous une accélération constante de l’ordre d’un milli-g (10-3 g) propulserait un vaisseau à environ 9,4% de la vitesse de la lumière, résultant en un voyage total de 92 ans. Mais cela sans avoir besoin de décélérer; si nous voulions faire un arrêt à Alpha Centauri, nous aurions à ajouter 38 ans supplémentaires au voyage.

Sur le site NASASpaceflight.com : Evaluating NASA’s Futuristic EM Drive.

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