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Le Guru vous a récemment décrit une étude concernant les moustiques porteurs du paludisme qui, selon les conclusions de chercheurs des Pays-Bas, semblaient être manipulés par les parasites qu’ils transportent, les rendant plus sensibles à l’odeur humaine. Le Guru vous invite donc à la découvrir, si ce n’est déjà fait, pour pouvoir comprendre la suite : “Comment le paludisme a-t-il rendu son moustique encore plus sensible à l’odeur humaine ?”.

Donc, une nouvelle étude vient répondre et contredire la précédente et comme le Guru dans sa multitude de qualités (…) est également consciencieux, il vous la rapporte. Selon des entomologistes de l’Université Penn State, cette manipulation pourrait simplement être une partie de la réponse immunitaire des moustiques.

Selon Lauren J. Cator, de l’université Penn State :

Normalement, après qu’une femelle moustique ait ingéré un repas de sang, elle laisse murir ses œufs et n’en prend pas d’autre jusqu’à ce que le repas soit digéré. En cas d’infection, cependant, les moustiques vont attendre que les parasites arrivent à maturité dans l’intestin et migrent vers les glandes salivaires pour manger.

Image d’entête : Sporozoites, les parasites du paludisme trouvés dans les glandes salivaires des moustiques. (Université Penn State)

On pensait que le jeûne, jusqu’à ce que la maladie puisse être transmise, était bénéfique au parasite du paludisme, car si la femelle moustique ne se nourrissait pas, elle n’était pas écrasée. Le retour de la faim semble être en corrélation avec la migration des parasites dans les glandes salivaires. Plus les moustiques ont faim, plus ils se nourrissent et plus ils auront de chances de trouver de nouveaux hôtes.

Cator et ses collègues entomologistes ont utilisé la souris comme modèle et ont montré qu’effectivement les moustiques femelles se sont comportés de cette façon. On ne sait pas si le parasite du paludisme a induit la réaction des moustiques ou si quelque chose d’autre rentrait en jeu. Les chercheurs ont également examiné comment les moustiques infectés recherchaient leur repas et comment ils réagissaient à l’odeur humaine. Bien que les moustiques utilisés ont piqué des souris, ils cherchaient également l’homme pour en faire leur repas.

Ils ont effectué les expériences en testant le sens de l’odorat des moustiques à divers stades de maturité des parasites et ont constaté que les moustiques répondaient beaucoup plus facilement à l’odeur humaine une fois que les parasites étaient prêts à se transférer dans leurs hôtes. Ils ont disséqué les insectes pour déterminer le stade exact du parasite dans chaque moustique qu’ils ont testé et ce qu’ils ont trouvé les a surpris.

Selon Cator :

Il y avait des moustiques qui ont eu un repas de sang infecté, mais ils n’ont pas été inoculés ou ils ont vaincu l’infection. Ces moustiques se sont comportés de la même manière que les moustiques infectés.

Les chercheurs ont ensuite injecté des bactéries E. coli tués dans les moustiques pour observer la réponse. Bien que le degré de jeûne et de recherche de nourriture était plus faible, les moustiques non infectés, transportant la bactérie E. coli, se sont comportés de la même manière. Ils ont jeuné durant une période de temps similaire et sont ensuite allés chercher un repas. Leurs réponses à l’odeur humaine et le comportement de recherche de leur proie étaient également similaires à celui des moustiques infectés par le paludisme.

Toujours selon Cator :

Récemment, un groupe de chercheurs des Pays-Bas a publié une étude et alors qu’ils ne cherchaient que les parasites matures dans les glandes salivaires, ils ont trouvé la même réponse à l’odeur humaine. Cela confirme que la réponse est une réponse généralisée à un défi plutôt qu’à une manipulation par le parasite du paludisme et que nos résultats sont probablement révélateurs dans la transmission du paludisme humain.

L’étude publiée le 22 mai et accessible gratuitement sur The Proceedings of the Royal Society B : ‘Manipulation’ without the parasite: altered feeding behaviour of mosquitoes is not dependent on infection with malaria parasites.

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