Votre Guru ne prend pas trop de risque en annonçant que 2016 sera torride, la plus torride jamais enregistrée par l’Homme. C’est d’ailleurs ce que conseille ironiquement Thomas Karl, le directeur de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) :

Si vous avez à parier, vous pouvez tout miser sur le fait que 2016 sera plus chaude que 2015.

Deux agences gouvernementales américaines, la NOAA et la NASA ont déclaré cette semaine que les températures de surface de la Terre en 2015 ont été les plus chaudes depuis le début de leurs enregistrements en 1880.

Cette visualisation (comme pour l’image d’entête figée sur 2015)  présente la tendance sur le long terme au réchauffement de la Terre, montrant les changements de température de 1880 à 2015. Les couleurs orange représentent les températures qui sont plus chaudes que la valeur de référence moyenne de 1951 à 1980, et le bleu représente les températures plus froides que la valeur de référence. (NASA GSFC Scientific Visualization Studio)

Même sans la tendance naturelle au réchauffement, comme avec El Nino, 2015 aurait été plus chaude que 2014, qui était elle-même la plus chaude à l’époque.

La plus grande partie du réchauffement est dû aux effets combinés de la déforestation avec l’utilisation de combustibles fossiles, laissant plus de dioxyde de carbone emmagasiner la chaleur et d’autres gaz à effet de serre dans l’atmosphère, selon Gavin Schmidt, directeur de l’Institut Goddard de la NASA.

Même sans El Nino, cela aurait été l’année la plus chaude jamais enregistrée.

El Nino, un système de courant côtier saisonnier chaud de l’océan Pacifique a débuté durant les trois derniers mois de 2015 et reste puissant, laissant présager d’une année 2016 encore plus chaude.

Les études indépendantes, réalisées par la NASA et la NOAA, correspondent à celles présentées précédemment par des scientifiques britanniques et japonais, montrant que la Terre a atteint des niveaux records de chaleur en 2015, poursuivant la tendance des quatre à cinq dernières décennies.

Carte globale des anomalies de températures sur Terre et à la surface de l’eau en décembre 2015 (NOAA)

 

Les températures peuvent influer sur la fréquence, l’intensité et la localisation des évènements météorologiques extrêmes, comme les inondations et les ouragans. Le réchauffement climatique est également lié à la fonte des glaces de l’Arctique et à la montée des eaux. Et selon les chercheurs, cette tendance va se poursuivre… parce que les facteurs qui sont à l’origine de cette tendance à long terme continuent d’accélérer.

Une carte annotée des différentes anomalies et évènements climatiques recensés pour l’année 2015 (NOAA)

Selon Schmidt :

Nous sommes des scientifiques principalement physiques, de sorte que nous sommes en train de voir ce qui se passe et de prédire ce qui est à venir. C’est vraiment à la société et aux responsables politiques de décider quoi faire avec cette information.

Les nouvelles études montrent que, en moyenne, la température de surface de la Terre a augmenté d’environ 1°C depuis la fin du 19e siècle.

Le plus gros de ce dérèglement est survenu au cours des 35 dernières années, avec 15 des 16 années les plus chaudes se produisant depuis 2001. Selon la NASA, pour la première fois l’année dernière, la moyenne des températures mondiales fut de 1 degré Celsius ou plus au-dessus de la moyenne de 1880 à 1899.

L’analyse est basée sur des mesures de température de surface à partir de 6300 stations météorologiques, navires, bouées qui relèvent les températures à la surface de la mer et stations de recherche en Antarctique.

Sur le site de la NASA : NASA, NOAA Analyses Reveal Record-Shattering Global Warm Temperatures in 2015 et sur le site de la NOAA : 2015 is Earth’s warmest year by widest margin on record.