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Il y a plus de 2 ans, le télescope spatial Kepler lancé en 2009 est tombé en panne, interrompant sa chasse aux exoplanètes. Puis, par le biais d’une ingénieuse astuce, il put être réaffecté dans une mission nommée K2 qui, selon l’annonce de scientifiques lors de la 227e réunion de l’American Astronomical Society le 5 janvier dernier, a permis de découvrir plus de 100 planètes confirmées.

Image d’entête : une étoile (ou étoile binaire ?) hébergeant une planète à proximité. La grille de rectangle représente le champ de vision dans le ciel de Kepler. (Science AAS/G. Perez/ IAC/ SMM)

Ce télescope doit déterminer si des planètes similaires à la Terre sont courantes dans la Voie lactée. Kepler a surpassé les attentes en trouvant plus de 1000 mondes étrangers à ce jour, plus de la moitié de toutes les exoplanètes découvertes jusqu’à maintenant.

Le vaisseau spatial détecte les planètes par la "méthode du transit", en détectant les petites baisses de luminosité causées lorsqu’une planète traverse la face de son étoile du point de vue de Kepler.

Cette technique nécessite un ciblage extrêmement précis, une capacité que Kepler a perdus en mai 2013 quand le deuxième de ses quatre volants/roues d’inertie et d’orientation est tombé en panne. A l’époque, le télescope avait détecté plus de 4600 planètes candidates dont 1918 ont été validés à ce jour.

Mais l’équipe de Kepler a rapidement trouvé un moyen de stabiliser le télescope, en utilisant la pression de la radiation solaire comme une sorte de troisième roue. kepler-k2 2

Ainsi le vaisseau spatial pouvait de nouveau observer différentes zones du ciel pendant environ 80 jours de suite, à la recherche de planètes, corps et phénomènes célestes. Voilà ce que Kepler a accompli au cours de sa mission K2, que la NASA a acceptée en mai 2014.

Illustration du télescope spatial Kepler recherchant des planètes lors de sa mission K2. (NASA Ames/JPL-Caltech/T Pyle)
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Les chercheurs espéraient que K2 puisse détecter quelques exoplanètes supplémentaires et des structures intéressantes dans le ciel. La mission prolongée a surpassé leurs espérances en trouvant d’abord quelques dizaines de planètes confirmées et récemment, le décompte a fait un bond spectaculaire.

Selon Ian Crossfield, un astronome à l’université d’Arizona, lors d’une présentation de leur découverte à la dernière réunion de l’American Astronomical Society :

Les cinq premières campagnes de K2, qui chacune regarda une partie différente du ciel, ont produit plus de 100 planètes confirmées. C’est une validation de la capacité de l’ensemble du programme K2 à trouver un grand nombre de véritables planètes.

L’astronome a également déclaré que Kepler a scruté plus de 60 000 étoiles et qu’il a trouvé 7 000 signaux similaires à des transits pendant les cinq premières campagnes d’observation de 80 jours. Un processus de validation a éliminé certaines candidates (au statut de planète) et a validé les autres qui ont désormais 1% de chance d’être des faux positifs.

Le ”tableau d’honneur” du télescope spatial Kepler :  sur les plus de 1000 planètes confirmées, 8 font au moins deux fois la taille de la Terre et sont dans la zone habitable de leurs étoiles qui sont plus “fraiches” et plus petites que notre Soleil. (NASA)
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Il a également noté que la mission K2 a trouvé plus de faux positifs parmi les grandes planètes, que les petites, et que plus de la moitié des faux positifs étaient dans des systèmes aux multiples planètes. Désormais, la mission en a accumulé plus de 100 et de nombreux et passionnants autres systèmes extrasolaires seront probablement repérés à l’avenir.

Vous trouverez, à travers ce lien, un tableau interactif présentant plus de 250 planètes (candidates, confirmés ou faux positifs) détectées lors de la mission K2.

Ces mondes sont beaucoup, beaucoup plus proches de la Terre que les planètes identifiées lors de la principale mission Kepler. Cela en fait des cibles prometteuses pour les futures études qui commenceront avec le télescope spatial James Webb, en 2018.

En effet, les planètes K2 sont parmi les premiers mondes extrasolaires dont on pourra étudier en détail l’atmosphère. Une fois leur chimie atmosphérique décodée, nous serons en mesure d’affirmer si l’un des très nombreux mondes au-delà de notre système solaire est habitable.

Sur le site Kepler de la NASA : K2 and Kepler at AAS.

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