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Si les avertissements menaçants du pape ne vous ont pas suffi, des scientifiques mettent en cause l’humanité pour une imminente sixième extinction massive sur Terre. La recherche, menée par des scientifiques de l’Université nationale autonome du Mexique et de Stanford, adopte une approche prudente du taux d’extinction, mais conclut que, même alors, la biodiversité subit un dramatique déclin à un rythme beaucoup plus soutenu qu’au naturel. Il y a bien une possibilité d’un revirement, mais la fenêtre d’opportunité se referme.

Les chercheurs ont supposé un taux de base (naturel) de deux extinctions de mammifères pour 10 000 espèces sur des périodes de 100 ans, ce qui, selon l’équipe, est “deux fois plus élevé" que les estimations les plus couramment utilisées. Cela a été comparé avec le taux actuel d’extinction des mammifères et des vertébrés, un chiffre également prudent (l’estimation la plus conservatrice) en raison de la difficulté à déclarer de façon certaine que l’espèce n’est plus.

Gerardo Ceballos et ses collègues chercheurs soulignent :

Même selon nos hypothèses, qui tendraient à minimiser la preuve d’une extinction massive naissante, le taux moyen de perte d’espèces de vertébrés au cours du siècle dernier est jusqu’à 114 fois plus élevé que le taux de base.

A partir de l’étude : Les graphiques montrent le pourcentage du nombre d’espèces évaluées chez les mammifères (5513; 100% de ceux décrits), les oiseaux (10 425; 100%), les reptiles (4414; 44%), les amphibiens (6414; 88%), les poissons (12 457; 38%), et tous les vertébrés combinés (39 223; 59%). La courbe noire en pointillé représente le nombre d’extinctions attendues à un taux de base (background) standard constant de 2 E / PME. (A) estimation très conservatrice. (B) Estimation conservatrice. (Gerardo Ceballos et coll)

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En fait, pour une extinction au taux présumé de base (“background”), il aurait pris à la nature entre 800 et 10 000 ans pour éliminer le même nombre d’espèces qui ont effectivement disparu le siècle dernier.

Nous parlons de milliers et de milliers d’espèces en voie d’extinction, ce qui conduira à une perte de la biodiversité. Sans cette diversité plus que nécessaire dans un écosystème, le risque est que les sources alimentaires s’amenuisent et dans la continuité de la chaine alimentaire l’humain, entre autres, en subira forcément les conséquences.

Ce graphique montre l’énorme augmentation de la perte d’espèces durant le siècle dernier. (université de Stanford)
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L’équipe de conclure :

Ces estimations révèlent une perte exceptionnellement rapide de la biodiversité au cours des derniers siècles, indiquant qu’une sixième extinction massive est déjà en cours.

Une précédente étude avait mis en cause le changement climatique qui, à lui seul, pourrait anéantir 16 % des espèces.

Ce ne sont pas que de mauvaises nouvelles, mais notre chance d’avoir connaissance de ce fait ne sera pas éternelle.

Éviter une dramatique décroissante de la biodiversité et la perte subséquente de “services écosystémiques” est encore possible grâce à l’intensification des efforts de conservation, mais cette fenêtre d’opportunité se referme rapidement.

Trois facteurs sont cités comme étant essentiel à traiter : la perte e l’habitat, la surexploitation pour le gain économique et le changement climatique. Si aucune action n’est prise dans ce sens, l’étude prévoit qu’il ne faudrait que trois vies humaines pour un manque important dans des bénéfices de la biodiversité qui seraient irréversibles.

Le biologiste Paul Ehrlich de l’université Stanford, qui a participé à l’étude, présente leurs conclusions :

 

L’étude publiée dans Science : Accelerated modern human–induced species losses: Entering the sixth mass extinction, présentée sur le site de l’université de Stanford : Stanford researcher declares that the sixth mass extinction is here.

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