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Annual_Average_Temperature_Map

Et oui, encore…

Des spécialistes du climat ont fait la surprenante découverte qu’en raison de mesures inexactes et éparses réalisées avant 2004, nous avons gravement sous-estimé la vitesse à laquelle l’océan dans l’hémisphère sud se réchauffe. Et comme les scientifiques aiment à le préciser, le réchauffement des océans est le réchauffement climatique.

En utilisant des données satellitaires et une série de modèles climatiques, les scientifiques du Laboratoire national de Lawrence Livermore (LLNL,Département de l’Énergie des États-Unis) ont découvert que, sur le long terme, le réchauffement dans les premiers 700 mètres des océans de l’hémisphère sud a probablement été largement sous-estimé. L’équipe a analysé les données de relevés de températures océaniques recueillies entre 1970 et 2004 et elle a comparé les résultats aux modèles climatiques.

Les chercheurs ont également examiné la hauteur de la surface de la mer, un indicateur important du réchauffement climatique; alors que les océans se réchauffent, le niveau de la mer monte. Leurs modèles ont montré que la variation relative de la hauteur de la surface de la mer était compatible avec les observations satellitaires prises depuis 1993. Mais les modèles climatiques, estimant le réchauffement dans les 700 premiers mètres des océans de la planète, ne sont pas compatibles avec les données de température de l’océan extraites avant 2004.

Selon l’océanographe Paul Durack du LLNL  :

Avant 2004, la recherche était très limitée par la pauvre couverture des mesures. Nos résultats suggèrent que le réchauffement de l’océan mondial a été sous-estimé de 24 à 58 %. Cette conclusion s’accorde avec des études précédentes, mais c’est la première fois que les scientifiques ont cherché à estimer la quantité de chaleur que nous avons manqué.

Donc, s’il a raison, les océans dans le sud ont absorbé deux fois plus de chaleur, piégée par par notre un surplus de gaz à effet de serre, que calculé précédemment et donc le monde se réchauffe plus vite que nous le pensions.

En effet, le stockage de la chaleur par l’océan est un facteur très important. Il représente plus de 90% de l’excès de chaleur de la terre associée au réchauffement climatique, alors que les océans de l’hémisphère sud représentent 60% des océans de la planète. Cette étude a évidemment des implications sérieuses sur la façon dont les scientifiques considèrent le bilan énergétique global de la Terre.

Selon les chercheurs :

Notre étude est la première à tenter de quantifier l’ampleur de cette sous-estimation, en utilisant autant d’information que possible.

L’étude couvre la période allant de 1970 à 2003.

Alors que l’hémisphère nord a bien été échantillonné par des navires et des projets menés par les pays riches au nord de l’équateur, très peu de mesures directes ont été prises dans le sud. Il n’est donc pas surprenant que les mesures in situ aient tort. Mais c’est énorme.

Depuis 2004, des “flotteurs de profilage automatisé” (automated profiling floats), appelés ensemble le réseau Argo, ont été utilisés pour mesurer la température des océans mondiaux de la surface jusqu’à 2000 mètres.

ARGO

Les 3600 flotteurs Argo qui sondent actuellement les océans du monde offrent une couverture systématique sans précédent de l’hémisphère sud.

La distribution des balises flotteurs Argo fin février 2014, les codes couleur correspondent au pays qui possède le flotteur.
2014-03 ARGO

Ces résultats sont cohérents avec un document de recherche connexe. Les scientifiques du Jet Propulsion Laboratory de la NASA ont constaté que de 2005 à nos jours, des mesures ont enregistré un réchauffement continu de la partie supérieure de l’océan. Les dernières observations ont montré que le réchauffement des océans et les mesures des satellites sont compatibles.

Les études publiées sur Nature Climate Change : Quantifying underestimates of long-term upper-ocean warming et Deep-ocean contribution to sea level and energy budget not detectable over the past decade.

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