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Bahamas-MODIS-Aqua

Voici un  exemple vraiment fascinant de l’interdépendance de la vie et de l’importance de voir les choses comme des systèmes, plutôt que comme des évènements spécifiques. Les Bahamas sont, sous l’eau, des monticules géants de carbonate de calcium, faisant partie du grand Banc des Bahamas. Il s’avère que ce banc n’est pas le résultat de la croissance du corail local mais, au contraire, il doit son existence à un processus chimique qui commence dans le désert du Sahara, en Afrique.

En résumé, les auteurs d’une nouvelle étude menée par l’université de Miami et de l’université d’Amsterdam montrent que lorsque la poussière du Sahara arrive dans les Bahamas, des cyanobactéries, ce que nous appelons des algues vertes, prolifèrent.

Animation réalisée par la NOAA à partir de données satellites (2013) présentant le panache de poussière se déplaçant au large des côtes de l’Afrique.
Saharan Dust Cloud Travels Across Atlantic@GuruMeditation
Image obtenue à partir de la Station Spatiale International en 1994. Elle présente le front de poussière du désert du Sahara qui s’avance sur les Bahamas.
STS065-75-47

Alors qu’elles “fleurissent”, la photosynthèse des cyanobactéries élimine le CO2 de l’eau augmentant le pH localement, atténuant l’acidification globale des océans. Cette hausse du pH de l’océan lui confère un état plus alcalin, ce que les Bahamiens ont longtemps appelé "Ocean Whitings" où l’océan devient blanc comme du lait.

Le blanchiment de la mer est le résultat de la précipitation du carbonate de calcium blanc qui ressort de la solution en tant que minéral solide qui coule au fond de la mer et s’accumule en quantités massives. Sur le lit de la mer, cela ressemble à de minuscules boulettes, car il a été retraité par des vers marins.

La quantité de CO2, lié dans la roche de carbonate de calcium et qui coule dans l’océan, est  énorme. Étant donné la taille du banc des Bahamas, la quantité de CO2 piégé dans les roches carbonatées est d’environ 2 000 000 milliards de tonnes. Il aura quand même fallu environ 100 millions d’années pour former le Banc des Bahamas mais, malgré cela, il semble que ce processus photo-synthétique séquestre des dizaines de millions de tonnes de CO2 chaque année. Tout cela dépendant de la poussière du vent saharien.

L’étude publiée dans Geology : The fertilization of the Bahamas by Saharan dust: A trigger for the geologic sinking of CO2 via carbonate precipitation?

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