Sélectionner une page

drongo brillant

Ce bel oiseau de 25 cm, à l’allure démoniaque avec sa robe noire, ses yeux rouges et l’extrémité recourbée de son bec, est LE menteur pathologique du règne animal.

Le drongo brillant ne cesse de tromper son entourage, en imitant le cri d’alarme de nombreuses espèces d’oiseaux et même du Suricate. Ainsi, il profite de la fausse alarme qu’il déclenche pour voler la nourriture abandonnée par les animaux dans leur fuite.

Le biologiste Tom Flower de l’université de Cape Town et ses collègues ont récemment suivi 64 drongos brillant, durant 850 heures, dans le désert du Khalari en Afrique du Sud. Selon leurs observations, le drongo est plutôt agressif et il est notamment connu pour ne pas avoir peur des aigles et des faucons qu’il n’hésitera pas à attaquer. Habituellement, ces oiseaux communs en Afrique se nourrissent d’insectes qu’ils attrapent en plein vol, chose pour laquelle ils sont plutôt doués. Mais à d’autres moments, comme par un matin froid où ne s’aventurent dans les airs que très peu d’insectes, les drongos passent du côté obscur.

A la base, ces oiseaux se comportent essentiellement comme des sentinelles en prévenant, par leur propre et véritable cri d’alarme qu’ils emploient lorsqu’ils repèrent un prédateur en approche, d’autres animaux, comme le Suricate. Ceux-ci sont donc amenés à croire que cet appel signale un réel danger. Mais le drongo brillant lance parfois son cri d’alarme en l’absence de danger afin de tromper les autres animaux qui abandonneront leur nourriture en s’enfuyant. Ainsi, ils profitent d’un repas gratuit.

Les scientifiques ont remarqué que, parfois, les autres animaux ne tiennent pas compte des faux cris d’alarme répétés. Mais c’est sans connaitre la profondeur du sac à malice des drongos. Ils emploient ainsi une autre ruse qui consiste à imiter les cris d’alarme d’autres animaux afin de mieux subtiliser leur repas qu’ils venaient de trouver avant de le laisser sur place pour s’enfuir.

Ils sont capables d’imiter les sons émis par les différentes espèces qui peuplent leur environnement désertique, comme les cratéropes, les lamprotornis, les Républicains sociaux (tous appartenant à l’espèce des passereaux), Les Autours chanteur et aussi des mammifères, comme les suricates. Tom Flower a observé les drongos imitant plus de 50 appels différents.

Lorsqu’ils volent la nourriture à d’autres animaux, les drongos sont capables de récupérer des proies plus grosses qu’ils n’auraient été normalement en mesure de saisir par leur propre moyen, comme les scorpions, les grosses larves de coléoptères et même des geckos. Le chercheur note que, apparemment, le “Crime paie”…  les larcins représentaient environ un quart de la nourriture consommée par les drongos. Les chercheurs le définissent donc comme étant un cleptoparasite.

Tom Flower précise qu’il existe de nombreux exemples de mimétisme et de tromperie dans le règne animal. Environ 20 % des oiseaux chanteurs imitent les appels d’autres oiseaux.

Cependant, les drongos sont les seuls à produire, de manière flexible, des signaux spécifiques qui trompent le mieux leurs différents hôtes et à maintenir leur raquette par la  tromperie en changeant de signal lorsque le précédent a échoué.

Même si pour l’humain, le Drongo pourrait n’avoir aucune fierté, nous ne pouvons pas nous empêcher d’admirer l’adaptabilité de ce petit oiseau très intelligent.

L’étude publiée ce mois-ci dans Science : Deception by Flexible Alarm Mimicry in an African Bird.

Pin It on Pinterest

Share This