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Phintella piantensis

C’est le genre de face à face à 16 yeux (8+2+6), qui ressemblent également à une course à l’armement, dans lequel se mêle de dangereux partenariats où la victime doit aussi se méfier de son protecteur et que votre Guru apprécie tout particulièrement à cette échelle.

Une araignée sauteuse (Salticidae), utilise l’odeur de fourmis comme une arme secrète contre le crachat d’une autre espèce d’araignée. L’inconvénient de ce plan est que les araignées sauteuses sont aussi le casse-croute préféré de leurs propres gardes du corps.

Image d’entête : la fourmi Oecophylla smaragdina, dévorant une araignée sauteuse Phintella piatensis. (de l’étude, Robert Jackson)

Pour remédier à ce risque supplémentaire, l’araignée a une autre astuce qui prend la forme d’un nid à l’épreuve des fourmis, selon l’étude de Ximena Nelson et Robert Jackson, de l’Université de Canterbury et de l’International Centre of Insect Physiology and Ecology (ICIPE) au Kenya.

Les chercheurs ont donc réalisé donc un travail expérimental afin d’examiner la dynamique entre la victime, un type d’araignée sauteuse, Phintella piatensis, qui ne construit pas de toile, mais, comme sa désignation l’indique, saute sur ces proies; le garde du corps, la fourmi tisserande (Oecophylla smaragdina) et une prédatrice, l’araignée cracheuse (Scytodes sp., dans l’image ci-dessous) qui construit une toile et crache à distance un venin sur ses victimes.

L’araignée cracheuse, Scytodes thoracica :SONY DSC
Cette dernière vie aux Philippines, sur ​​les mêmes grandes feuilles cireuses que l’araignée sauteuse. Normalement, elle fabrique sa toile juste au-dessus du nid de l’araignée sauteuse afin de rendre la chasse un peu plus facile. Cependant, les chercheurs ont constaté que l’araignée cracheuse ne s’approche pas d’une araignée sauteuse quand cette dernière installe son nid près de celui des fourmis tisserandes. C’est parce que l’araignée cracheuse ne supporte pas les composés olfactifs atmosphériques et spécifiques que ces fourmis libèrent.
Les chercheurs ont découvert que les araignées sauteuses choisissent leurs sites de nidification si elles peuvent voir les fourmis en pleine activité, si elles en détectent l’odeur ou si elles peuvent voir des tas constitués de fourmis tisserandes mortes. Cependant, il lui reste un léger problème à résoudre, étant donné qu’elle est aussi l’un des casse-croutes préférés de son sauveur, la fourmi tisserande. Ainsi, les araignées sauteuses construisent des nids à l’épreuve des fourmis, une sorte d’armure de soie dense tissée, particulièrement résistante, qu’il est difficile de déchirer pour les insectes. Le nid est composé de volets articulés de soie à chaque extrémité, fonctionnant comme des portes battantes. L’araignée les soulève rapidement quand elle entre ou quitte le nid.
Ximena Nelson conclut :
Les associations de nidifications avec des fourmis territoriales, dans lesquels la fourmi n’en tire pas de bénéfice, peuvent être plus fréquente chez les arthropodes qu’il l’a été apprécié jusqu’à présent. Nous prévoyons que de plus profondes observations des relations entre les arthropodes et d’autres fourmis apporteront de nombreux exemples similaires au nôtre et fourniront une meilleure compréhension de la complexité des choix du micro habitat et de ses ramifications écologiques.

L’étude publiée dans la revue Behavioral Ecology and Sociobiology : Timid spider uses odor and visual cues to actively select protected nesting sites near ants.

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