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P. endroedyi

Un genre de bousier sud-africain a opté pour une démarche qui semble assez inefficace.
La plupart des insectes pratiquent la marche tripode, en gardant au moins trois pieds sur le sol, tandis que les autres se déplacent. Ce type de marche est la plus courante dans le règne animal, sauf que trois espèces de bousier ont décidé de ne pas pratiquer la jambe alternante, en développant le seul galop connu dans le monde des insectes. Au lieu de déplacer les pattes de chaque côté séparément, le Pachysoma endroedyi, le P. Hippocrate et le P. glentoni déplacent chaque paire de pattes en phase, comme un lapin bondissant ou un cheval en course.

La raison pour laquelle ces insectes emploient cette démarche n’est pas très claire. Elle est très inefficace. L’allure utilise seulement les pattes avant et celles du milieu, les pattes arrières trainent derrière et “ne semblent guère contribuer à la propulsion", selon l’étude qui décrit le phénomène (lien plus bas). Il ne va pas plus vite que la marche tripode du bousier typique, qui reste la plus rapide. Mais malgré le fait que ces espèces de coléoptères soient biologiquement capables de marcher en tripode, elles semblent préférer le galop.

Vidéo tirée de l’étude :
L’avantage évolutif du lent galop de ce coléoptère est inconnu. Les chercheurs suggèrent qu’il pourrait consommer moins d’énergie ou qu’il permettrait de transporter plus facilement des charges dans le sable des déserts d’Afrique du Sud et de Namibie. Pour la plupart des bousiers, une fois qu’ils ont constitué leur boule de bouse, c’est toujours un aller simple. Ils fuient, pour ne jamais revenir en arrière et certains utilisent même les étoiles pour ne pas tourner en rond. Le rythme très marqué du galop d’un Pachysoma pourrait également lui donner une meilleur estimation de la distance aller-retour, de la nourriture à son nid. Marcus Byrne, l’un des auteurs de l’étude et professeur d’entomologie à l’Université du Witwatersrand à Johannesburg, en Afrique du Sud, suggère aussi que : “Quand il galope, il s’enfonce moins dans le sable mou.”
L’étude (Université de Lund, Suède – Université du Witwatersrand et Université de Pretoria, Afrique du Sud) publiée sur Current Biology : A new galloping gait in an insect.

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