Le poisson, Nothobranchius kadleci, appartient à l’espèce de vertébrée (connut de la science) qui est la plus rapide à atteindre sa maturité. En un peu plus de deux semaines, ce poisson peut atteindre la maturité sexuelle et commencer à pondre des œufs et ceux-ci ont également besoin de seulement 15 jours avant qu’ils ne soient prêts à éclore et ce n’est pas leur seule particularité. Alors pourquoi tant de hâte à grandir et à pouvoir se reproduire ?
La raison en est que cette espèce, originaire du sud du Mozambique, ne peut pas compter sur un accès permanent à l’eau, ce qui a tendance à être un assez gros problème, notamment si vous êtes un poisson. Le N. kadleci et ses espèces cousines vivent dans des mares, dans la savane du Mozambique, qui n’existent pas toute l’année. Ces piscines se forment à la saison des pluies dans les différentes dépressions naturelles et peu profondes trouvées dans toute la région. C’est donc une espèce qui a évolué pour vivre dans ce qui peut être considéré comme de grandes flaques et cette existence précaire les a poussés à quelques adaptations assez incroyables.
Ci-dessous (tirées de l’étude), les espèces étudiées et leur habitat typique . (A) Une dépression peu profonde remplie d’eau pendant la saison des pluies dans l savane de la région Chefu (Mozambique) . (B) Mâle Nothobranchius kadleci. (C) Mâle Nothobranchius furzeri. (D) Femelle Nothobranchius kadleci.
Ces piscines ayant tendance à disparaitre dès la fin de la saison des pluies, les poissons ont besoin de traverser leurs différents cycles de vie aussi vite que possible.
Selon le Dr Martin Reichard et son équipe à l’Institut de biologie des vertébrés de République tchèque, les poissons sont capables de prendre 25 % de leur masse chaque jour, ce qui leur permet d’atteindre la maturité sexuelle après seulement 17 jours environ.
Bien sûr, même cette capacité à se reproduire si rapidement ne serait pas d’une grande utilité si le poisson ne pouvait survivre à la totale disparition des eaux. Alors que la fin de la saison des pluies fait planer une menace pour ces poissons, leurs œufs sont adaptés afin qu’ils puissent rester cachés dans le sol tout au long de la période sèche de l’année, tout en attendant le retour de l’eau pour éclore et recommencer leur rapide cycle de vie. Grâce à ces œufs en état de torpeur, les espèces peuvent même survivre des années entières sans pluie.
L’étude publiée sur EvoDevo : Rapid growth, early maturation and short generation time in African annual fishes.
Étonnant en effet !
Une petite remarque : on pourrait arguer qu’une génération dans la saison des pluies suffirait, de la même manière que les plantes annuelles. Aussi je penche plutôt pour cette explication :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Modèle_évolutif_r/K
Et en remontant de quelques crans dans la classification, donc insectes et autres bestioles comprises, je me demande quelle seraient les espèces au cycle de vie le plus rapide?
Quoiqu’il en soit, ce poisson a un rythme de vie me faisant penser à ce crustacé :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Triops
Bonjour,
Premièrement je tiens à signaler que j’apprécie beaucoup votre site, principalement pour la qualité de ses articles que je consulte très régulièrement. Ainsi je suis très surpris par celui-ci. Votre discours évolutif est ici vraiment finaliste, ce qui n’a au final plus rien à voir avec l’évolution.
En effet les êtres vivants n’évoluent pas « pour » quelque chose. Le hasard d’une mutation fais que celle-ci est préférentiellement sélectionnée dans son milieu plutôt qu’une autre, c’est tout. Ici si on suit votre discours on a l’impression que vos petits téléostéens ont eu la volonté de s’adapter … Ce n’est pas le cas ! L’évolution ne fonctionne pas comme ça. Je vous invite à lire les récents ouvrages traitant de l’évolution pour corriger cela.
Cordialement.
Bonjour R.,
Le Guru est désolé de vous avoir fait croire (suggérer ?) cela, mais ne l’enfermez pas si brutalement dans vos théories le concernant. Inutile, également, de l’envoyer consulter de « récents ouvrages »…