Selon deux récentes études, il se pourrait bien qu’en nous il y ait quelque chose de martien
La vie pourrait avoir commencé sur Mars avant d’apparaitre sur la Terre, c’est ce qui a été annoncé lors d’une grande conférence scientifique et décrite dans une autre étude.
Ces deux nouvelles recherches soutiennent l’idée que la planète rouge était un bien meilleur endroit pour lancer le programme de biologie, il y a des milliards d’années, alors que la Terre était encore trop primitive.
La théorie du support minéral
Cette théorie est basée sur la façon dont les premières molécules nécessaires à la vie ont été assemblées. Elle conduit à la lithopanspermie, une idée selon laquelle la vie aurait débuté sur Mars et serait arrivée sur Terre via un rocher de l’espaccceee…
Le professeur Steven Benner de l’Institut Westheimer pour la science et la technologie
a présenté les détails de sa théorie à la conférence Goldschmidt 2013 à Florence, en Italie (organisée par l’European Association of Geochemistry).
Les scientifiques se sont longtemps demandé comment les atomes se réunirent d’abord pour former les trois composants moléculaires essentielles aux organismes vivants : l’ARN, l’ADN et les protéines. Les molécules qui se sont combinées pour former le matériel génétique sont beaucoup plus complexes que la soupe primitive prébiotique de chimie organique (à base de carbone) qui aurait existé sur Terre, il y a plus de trois milliards d’années, et l’ARN (acide ribonucléique) est censé avoir été le premier à apparaitre.
Il ne suffit pas d’ajouter de l’énergie, comme de la chaleur ou de la lumière, aux molécules organiques fondamentales dans la « soupe » pour générer l’ARN. Au lieu de cela, ils génèrent du goudron. L’ARN a besoin d’être “mis en forme” par un gabarit d’atomes sur les surfaces cristallines de certains minéraux et les plus efficaces pour modeler l’ARN se seraient dissous dans les océans de la Terre primitive, mais auraient été plus abondants sur Mars, selon le professeur Benner.
Toujours selon lui, ceci pourrait suggérer que la vie a commencé sur la planète rouge avant d’être transportée sur Terre à bord de météorites, la fameuse lithopanspermie. Cette idée a déjà été évoquée, mais celles du professeur Benner ajoutent une autre dimension à la théorie d’une origine martienne pour la biosphère terrestre.
Il a présenté des résultats qui suggèrent que les minéraux contenant du bore et du molybdène sont essentiels à l’assemblage des atomes en molécules pour former la vie. Le chercheur souligne que les minéraux de bore aident des anneaux d’hydrate de carbone à se former à partir de la matière chimique prébiotique, puis le molybdène prend cette molécule intermédiaire et la réorganise pour former le ribose et l’ARN.
Il y a un problème avec l’apparition de la vie sur Terre, il est estimé qu’elle n’était pas adaptée à la formation des minéraux de bore et de molybdène nécessaires. On pense que les minéraux de bore nécessaires à la formation d’ARN à partir de soupes prébiotiques n’étaient pas disponibles, en quantité suffisante, sur la Terre primitive et les minerais de molybdène n’étaient pas sous la bonne forme chimique. Les météorites martiennes, dites shergottites, ont déposé leurs cargaisons sur la Terre tout au long de son histoire.
Selon les explications du Prof Benner :
C’est seulement quand le molybdène devient très oxydé qu’il est en mesure d’influencer la vitesse avec laquelle la vie s’est formée. Cette forme de molybdène n’aurait pas pu être disponible sur Terre au moment où la vie a commencé car, il y a trois milliards d’années, la surface de la Terre contenait très peu d’oxygène, à la différence de Mars. C’est une preuve qui rend plus probable le fait que la vie est venu sur Terre dans une météorite martienne, plutôt que de démarrer sur cette planète.
La théorie des phosphates
Dans le même temps, une autre étude (lien plus bas) réalisée par un groupe de géologues et de chimistes de l’Université de Las Vegas, Nevada, mettent en avant les phosphates qui auraient été beaucoup plus disponibles pour la “protovie martienne” qu’ils ne l’étaient sur la Terre. Ils ont découvert ceci en recréant les conditions qui auraient existé sur Mars, où l’eau souterraine a rongé les phosphates à dissolution rapide comme la merrillite (phosphate de calcium).
Ci-dessous, une partie de la merrillite minérale qu’ils ont concoctée en laboratoire.
Les phosphates sont également des minéraux essentiels pour la construction de l’ADN, des membranes cellulaires et de nombreuses autres parties de notre corps. Sur la Terre primitive, ces minéraux ont été enfermés dans les roches. Au cours des millénaires, l’eau a rongé ces roches, pour finalement dissoudre assez de phosphates pour qu’ils flottent librement dans les océans, pour devenir les éléments constitutifs de la vie.
Mais Mars possède un ensemble différent de phosphates dans ses rochers. Ces phosphates, tels que la merrillite, n’existent pas sur Terre, sauf dans les météorites provenant de Mars. Les phosphates martiens se dissolvent environ 45 fois plus vite que ceux de la terre. Ainsi, il y aurait eu beaucoup plus de phosphates flottant dans les océans martiens.
Ils ont conclu que ces types de réactions chimiques pourraient avoir accéléré l’abiogenèse : la vie émergeant à partir de matière non vivante.
À certains égards et au vu de ces deux études, il aurait été en fait plus facile pour la vie d’émerger sur Mars que sur Terre. Cela soulève également la question de savoir si les blocs constitutifs de la vie (à la différence de celle du GIF d’entête du Guru, qui semble nous dire “mais nous sommes parents…” Mars Attack) sont arrivés directement de Mars via des météorites…
L’étude publiée sur Nature : Readily available phosphate from minerals in early aqueous environments on Mars.
Hé oui, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ».
De tout temps l’homme a voulu connaître l’origine de la création de l’univers, probablement que le problème dans le fond c’est juste qu’on s’évertue à comprendre une création fabuleuse qui a peut-être, toujours existé.
Loin de moi l’idée de faire de la philosophie, mais bon on se rend bien compte que plus on en découvre, moins on en sait et qu’à chaque réponse trouvée on déplace LA question à une autre question.
Tout dans la nature fonctionne de manière circulaire, si l’existence d’un être vivant est elle pas éternelle, son passage a servi à ce que la vie prospère et c’est justement ce processus qui est peut être éternel. Je ne parle pas que des êtres vivants mais de ce tout qui ne cesse de s’agrandir et disparaître en même temps. Ainsi il n’y aurait pas donc d’origine à ça et la bonne nouvelle c’est qu’il n’y aurait pas de fin non plus alors.
Argh, ça retourne le cerveau mais c’est tellement plaisant. Merci pour tous ces articles qui nourrissent tant de curieux !