Après plus de vingt années de développement, une équipe internationale d’astronomes a dévoilé un nouveau système d’optique pour télescope, capable de produire les meilleurs images en haute résolution de l’espace. Il permet d’obtenir des images en lumière visible avec plus de deux fois la netteté de celles capturées par le télescope spatial Hubble.
Pour Laird Close de l’Université d’Arizona, responsable scientifique du projet, dans un communiqué :
C’était très excitant de voir ce nouvel appareil photo rendre le ciel nocturne plus nette qu’il ne l’a jamais été possible. Nous avons put réaliser pour la première fois des images profondes qui permettent de distinguer des objets de seulement 0,02 secondes d’arc de travers, c’est un très petit angle, c’est comme la résolution de la largeur d’un centime observé à partir de 160 km de distance, ou comme la résolution d’un convoi de trois bus scolaire parcourant ensemble la surface de la Lune.
Hubble a longtemps été LE télescope d’imagerie en lumière visible. La raison ? il est dans l’espace. Même les plus puissants télescopes basés sur terre, qui ont tendance à être beaucoup plus grands que ceux envoyés dans l’espace, doivent composer avec l’interférence de notre atmosphère, une sorte de turbulence qui a un effet de flou sur les images. Il fait, par exemple, scintiller les étoiles lorsque nous regardons un ciel de nuit.
Pour remédier à cette interférence atmosphérique, les astronomes s’appuient sur une technique appelée l’optique adaptative (AO). Elle est utilisée depuis des décennies sur de nombreux télescopes basés au sol, mais l’équipe de Close a grandement amélioré l’efficacité de la technique.
Leur nouveau système d’optique adaptative utilise un fin miroir incurvé en verre (1,600 mm d’épaisseur) mesurant 2,8 mètres de diamètre et flottant sur un champ magnétique à 9 mètres au-dessus du miroir primaire de 6,5 m de diamètre du télescope géant Magellan enfermé dan son container bleu (En image d’entête). Ce miroir secondaire Adaptif (ASM pour Adaptive Secondary Mirror) peut vibrer, changeant de forme sur près de 600 points à travers sa surface, à une vitesse de 1000 fois par seconde, contrecarrant ainsi les effets de flou engendrés par l’atmosphère.
Selon close :
En conséquence, nous pouvons voir le ciel visible plus clairement qu’il ne l’a jamais été possible jusqu’à maintenant. C’est presque comme avoir un télescope avec un miroir de 6 m dans l’espace.
L’équipe appelle son nouveau système le Magellan Adaptive Optics (Magao) et l’appareil optique réalise déjà des prouesses comme, par exemple, ces trois images ci-dessous de Theta 1 Ori C1 et Theta 1 Ori C2. Les astronomes savent depuis un certain temps que les étoiles peuvent se mettre en couple pour former ce que l’on appel une étoile binaire. Elles sont si proches l’une de l’autre qu’ils n’ont jamais été en mesure de les résoudre de façon indépendante, en raison de l’effet de flou de l’interférence atmosphérique. Mais quand L’équipe de Laird Close a activé le Magao, les effets de l’atmosphère ont été éliminés et les deux étoiles ont été clairement visibles.
Il aura fallu 20 ans pour déterminer que Theta 1 Ori C n’était pas une, mais deux étoiles et ceci grâce au système Magao.
La mosaïque ci-dessous, de la nébuleuse d’Orion, donne d’autres exemples des capacités du Magao décrites dans 3 études (lien plus bas). Les images de fond ont été prises avec le télescope spatial Hubble, et montrent, en rose, l’amas ouvert de jeunes étoiles en formation continue du Trapèze. Les encarts, capturés avec le Magao, soulignent le pouvoir de résolution sans précédent du nouvel instrument. Au centre, la nature binaire de Theta Ori C et l’insert du bas présente un jeune couple d’étoiles binaire façonné par le vent stellaire de Theta 1 Ori C. 
La partie du site de l’université d’Arizona consacrée au système Magellan AO (Magao).
Les 3 études publiées et en accès libre qui ont déjà été réalisé avec l’aide des nouvelles données obtenue par le Magao et sommairement décrites ci-dessus :
