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Bousier-botte-silicone

Les bousiers roulent leur festin de bouse plus loin du tas de fumier d’où il a été prélevé, pour éviter les hordes d’autres concurrents affamées. Mais maintenant, une équipe de chercheurs d’Afrique du Sud et de Suède ont découvert qu’ils utilisent aussi leurs boules d’une autre manière, plutôt intelligente. Les boules humides gardent les insectes au frais, même en poussant un poids sur le sable chaud, pouvant être 50 fois plus lourd que leur propre corps.

D’après le professeur Marcus Byrne de l’Université de Wits :

Les coléoptères montent au-dessus de leurs boules humides lorsque leurs pattes avant et leur tête surchauffent. Nous sommes tombés sur ce comportement par accident tout en regardant une “danse d’orientation” que les coléoptères effectuent au-dessus de leurs boules pour déterminer leur chemin. Nous avons remarqué qu’ils montaient sur leurs sphères beaucoup plus souvent dans la chaleur du soleil du midi.

D’autres expériences ont montré que ce phénomène de milieu de journée est uniquement jugé vrai lorsque les bousiers traversaient un sol brulant. En fait, les coléoptères sur le sol chaud grimpent sur leurs boules sept fois plus souvent que ceux sur un sol plus frais.

Pour montrer que c’était les pattes chaudes des coléoptères qui les incitaient à gravir leur boule, les chercheurs ont appliqué des bottes fraiches de silicone sur les pattes de devant comme une protection alternative contre la chaleur et selon le Dr Jochen Smolka de l’Université de Lund, qui a collaboré à la recherche :

A notre grande surprise, cela a effectivement fonctionné et les scarabées avec des bottes ont gravi les boules moins souvent

La découverte marque ainsi le premier exemple d’un insecte utilisant un refuge thermique mobile de cette façon. C’est aussi une démonstration des stratégies remarquablement sophistiquées que les insectes et d’autres créatures à sang froid emploient pour maintenir leur température corporelle.

Une fois en haut d’une boule en milieu de journée, les coléoptères ont été souvent observés "essuyer leur visage”, un comportement de lissage que les chercheurs soupçonnent de propager du liquide régurgité sur leurs pattes et leur tête pour les refroidir davantage. C’est quelque chose que les insectes ne font jamais à d’autres moments de la journée.

Ci-dessous : le bousier lors de son activité préférée, faire rouler sa boule. Il s’interrompt pour déterminer sa direction et s’enduire, de liquide qu’il régurgite, la face et les pattes pour se maintenir au frais.
La thermographie infrarouge montre que pendant chaque phase roulante, la température de surface des pattes de devant des scarabées (protibia) augmente de 10°C et diminue ensuite de nouveau quand le scarabée est sur sa boule.

Les résultats sont également une autre démonstration des nombreuses solutions créatives employées dans la nature.

Selon Smolka :

L’évolution a une étonnante capacité pour utiliser les structures existantes à de nouvelles fins. Dans ce cas, en utilisant une source de nourriture pour la thermorégulation.

L’étude publiée sur Current Biology : Dung beetles use their dung ball as a mobile thermal refuge.

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