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Les mères ne sont pas juste connectées émotionnellement à leurs fils. Une nouvelle étude montre comment le matériel génétique peut être transmis à partir du fœtus pendant la grossesse, traversant la barrière humaine qui protège le sang du cerveau et en s’y installant, et tout cela pourrait être relativement normal.

Une nouvelle étude publiée cette semaine constate que quelques cerveaux féminins contiennent pas mal d’ADN masculin. Ce matériel génétique passe vraisemblablement dans une mère alors qu’elle est enceinte d’un fœtus de sexe masculin. Bien que nous savions déjà que les cellules fœtales peuvent entrer dans le corps de la mère, jusqu’à présent, on ignorait si les cellules pouvaient également passer dans le cerveau, parce que la barrière hémato-encéphalique empêche, normalement, de grosses molécules et des substances étrangères d’entrer dans le cerveau.

Pour explorer la possibilité d’un microchimérisme pour le cerveau (la présence de cellules génétiquement distinctes dans un corps hôte), des chercheurs ont examiné des échantillons d’autopsie de 59 sujets féminins décédés, qui n’avaient pas de maladie neurologique ou qui souffraient de la maladie d’Alzheimer. Les scientifiques ont constaté que 63 % des cerveaux contenait des cellules masculines distribuées tout le long de l’organe et que ce microchimérisme ne disparaissait pas au fil du temps : le cerveau d’une femme de 94 ans contenait encore des cellules mâles. Et curieusement, le cerveau des sujets atteints de la maladie d’Alzheimer étaient moins susceptibles de contenir de l’ADN mâle et quand ils en contenaient, ils en avaient généralement moins que dans des cerveaux sains.

Ces résultats suggèrent que, pendant la grossesse, la barrière hémato-encéphalique devient plus perméable et permet aux cellules fœtales d’entrer dans le cerveau de la mère. Les cellules fœtales masculines ont posé l’ADN masculin dans les cerveaux féminins et les cellules fœtales féminines seraient sans doute entrées dans le cerveau de la mère. Cette analyse particulière des échantillons, cependant, n’était pas en mesure de révéler leur présence. Mais les chercheurs possédaient peu d’informations sur le déroulement des grossesses de leurs sujets. Seulement 9, de tous les sujets, étaient connus pour avoir des enfants et au moins 2 n’avaient pas d’enfants mâles. Les chercheurs suggèrent que l’ADN masculin dans le cerveau peut aussi provenir d’un fœtus mâle avorté ou abandonné. Ou, après tout, les cellules mâles pourraient ne pas avoir pénétré dans le corps pendant la grossesse. Certaines femmes pourraient avoir acquis le matériel génétique étranger à partir d’un jumeau qui aurait laissé son ADN dans l’utérus. Même une transfusion sanguine pourrait avoir transféré des cellules mâles dans le sang, puis au cerveau.

Bien que cette étude n’a examiné qu’environ 60 cerveaux, ce qui représente un échantillon assez faible, la présence certaine d’ADN mâle montre que les cellules fœtales peuvent se faufiler à travers la barrière hémato-encéphalique de la mère. Mais pour clarifier que ce sont en effet des cellules fœtales, plutôt qu’une autre source, les chercheurs souhaiteraient pratiquer d’autres autopsies pour récupérer des échantillons de femmes ayant des antécédents de grossesse connus. Ensuite, nous pourrons savoir si les cellules fœtales ont une incidence sur le risque de développer la maladie d’Alzheimer.

L’étude publiée sur Plos One : Male Microchimerism in the Human Female Brain.

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