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Copperhead

Les naissances virginales, chez les animaux en captivité, ont été décrites comme une tentative désespérée des femelles qui n’ont pas accès à des mâles, pour procréer, mais une nouvelle étude documente plusieurs cas de naissance de serpents femelles sauvages qui n’avaient pas l’aide de mâles.

C’est la première fois que des naissances vierges ont été détectées à l’état sauvage et elles ont été décrites dans une étude, publiée cette semaine (lien plus bas). Celle-ci suggère également que l’absence des mâles ne suscite pas toujours le phénomène, qui se produit chez les poulets, les dindes, les lézards, les requins, les insectes et d’autres animaux.

Pour cette dernière étude, les chercheurs se sont concentrés sur deux espèces étroitement liées aux serpents vipères nord-américaine : le copperhead (Agkistrodon contortrix) et le Cottonmouth (Agkistrodon contortrix mokasen).

Selon l’auteur principal Warren Booth, professeur adjoint en biologie moléculaire à l’Université de Tulsa, Département des sciences biologiques :

Dans ces populations, les mâles sont relativement fréquents où les femelles n’ont pas été interdites d’accès aux mâles et donc l’isolement des mâles n’est pas un facteur déterminant pour la reproduction parthénogénétique (naissances virginales) ici.

Booth et ses collègues ont étudié et recueilli sur le terrain des serpents enceintes.

Ci-dessous : une mère copperhead et son petit.

Agkistrodon contortrix

Sur un total de 59 portées de serpents, les chercheurs en ont sélectionné deux pour des analyses génétiques. Ces deux ont déjà montré des signes de conception virginale, puisque les œufs avaient de multiples jaunes et les litières contenaient juste un seul petit mâle.

L’analyse génétique conforte le manque présumé de la contribution de l’ADN paternel. Booth a expliqué que, dans chaque cas, l’ovule de la femelle "a fusionné à une partie d’elle-même et ses chromosomes ont doublé." La progéniture finit par avoir deux exemplaires de son jeu de chromosomes et donc la moitié du matériel génétique.

Cela signifie qu’elle a beaucoup réduit la diversité dans son génome, il s’agit essentiellement d’une forme extrême de consanguinité.

La perte de diversité génétique peut être un problème, ce qui conduit à des gènes délétères dans la population. D’autre part, le processus de certaines espèces peut parfois purger ces mauvais gènes.

Par exemple, selon Booth :

Nous constatons une consanguinité extrême dans de nombreuses espèces d’insectes, tels que les punaises de lit et les cafards et ils prospèrent. Ainsi, alors que la consanguinité n’est jamais idéale, ce n’est pas nécessairement une mauvaise chose dans tous les cas.

Jusqu’à présent, la progéniture des serpents étudiés est apparemment saine et sur le chemin de la maturité sexuelle.

Ces derniers résultats suggèrent que cette forme de naissance peut être beaucoup plus fréquente chez certains animaux, qu’il n’avait été évalué précédemment. Booth dit que, d’après son propre passé de recherche sur les serpents boas et Cottonmouths, les naissances virginales se produisent sur, environ, 2,5 à 5 % des portées.

Maintenant, les raisons pour lesquelles ces naissances se produisent et ce qui les déclenchent restent mystérieuses. La copperhead qui a donné une naissance virginale était petite, dit Booth.

Si elle ne s’est jamais accouplée, il est possible qu’elle ait été négligée par les mâles en faveur de femelles plus grandes et plus fécondes.

Une autre théorie est que les femelles produisent une progéniture uniquement mâle afin qu’elles puissent établir, plus tard, une population avec leur fils par consanguinité. Une autre, est que des bactéries où des maladies peuvent déclencher des naissances virginales.

Une chose est certaine, du moins jusqu’à présent : les mammifères, dont l’homme, ne peuvent pas réaliser cet exploit sans une intervention scientifique significative… Booth a expliqué que le processus semble exiger un manque d’empreinte génomique (par lequel les différents gènes d’origine parentale  doivent interagir). La reproduction chez tous les mammifères, sauf pour l’ornithorynque et l’échidné, implique l’empreinte génomique.

L’étude publiée sur Biology Letters : Facultative parthenogenesis discovered in wild vertebrates.

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