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Sepia plangon

Une équipe de biologistes marins a publié un document révélant que certaines seiches mâles affichent simultanément des modèles de couleur masculins et féminins pour parer à la concurrence d’un côté, tout en attirant l’attention des femelles de l’autre.

Le document, publié le 4 juillet (lien plus bas), montre comment les mâles, Plangon Sepia, sont parfaitement heureux en “trichant” de la sorte pour obtenir ce qu’ils veulent. Ils se positionnent entre un autre prétendant potentiel et leur cible féminine, en affichant une peau zébrée d’un mâle natif à cette derniere et une féminine tachetée de jaune à ce dernier.

Image tirée de l’étude, à droite un mâle présentant, à la femelle sur la gauche, une peau zébrée de mâle typique, tandis que présentant une peau tachetée de femelle sur son autre face, certainement à un mâle que l’on ne peut voir sur la photo. (Culum Brown, université Macquarie)

Plangon Sepia

L’accouplement est notoirement difficile chez la seiche, avec des femelles faisant fuir la plupart des prétendants. Dans le cas de la seiche qui se travestit, cependant, l’équipe a constaté qu’employer des tactiques trompeuses l’emporte 39 % du temps.

Selon Martin Garwood, l’un des biologistes marins de l’Université Macquarie qui ont étudié les comportements sociaux de cette seiche dans le port de Sydney, au cours d’une période de six ans :

En trompant le mâle rival, le mâle tricheur peut vaquer à sa petite affaire sans être interrompu ou remis en question.

Afin d’éviter d’être pris en flagrant délit, toujours selon l’étude, le poisson n’emploie cette ruse que lorsqu’un autre mâle est présent; s’il le faisait plus souvent, leur costume se passerait de mode… ils seraient démasqués et ne susciteraient plus l’intérêt .

Le recours à ce genre de comportement complexe, dans un tel scénario spécifique, indique un niveau élevé d’intelligence sophistiquée chez la seiche. Les chercheurs pensent que ces résultats indiquent que, tout comme chez l’homme, être capable de naviguer avec succès dans une vie sociale complexe est la réponse à l’évolution cognitive, seules les seiches les plus intelligentes, socialement averties et adaptables engendreront une descendance.

Toutefois, selon l’étude, ce système "devrait être intrinsèquement honnête, sinon il risque de disparaitre". Les intrus qui choisissent de tromper leur compagnon poisson ont appris à utiliser ces capacités pour contourner le système.

Une tactique similaire a été identifiée parmi les seiches australiennes géantes en 2005. Dans ce cas, les plus petits et faibles mâles, qui tendaient à perdre dans les concours de séduction, ont été observés en plein changement de couleurs pour imiter les poissons femelles. Par l’utilisation de ce déguisement, ils pouvaient se faufiler entre les autres concurrents masculins, qui étaient plus nombreux que les femelles (4 pour une), en passant inaperçus et se rapprocher des femelles. La femelle de la seiche géante australienne est aussi particulièrement pointilleuse, en rejetant 70 % de toutes les avances masculine.

Le gros point négatif : la seiche géante, qui emploie ces ruses, attire également l’attention des indésirables prétendants dans le processus. Les biologistes ont enregistré 41 tentatives faites par la plus grande seiche pour s’accoupler avec leurs nouveaux copains travestis…

La nouvelle étude publiée sur Biology Letters : It pays to cheat: tactical deception in a cephalopod social signalling system.

L’étude de 2005 publiée sur Nature : Cuttlefish win mates with transvestite antics.

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