Elles sont sur toutes les lèvres, et parfois sur un lambeau de preuve dans un procès d’assassinat, et parfois dans le titre d’un rapport scientifique. Les empreintes de lèvres sont devenues l’objet d’études formelles. Cette étude formelle a un nom officiel : la cheiloscopie et des questions fondamentales continuent de harceler les cheiloscopistes.
Une étude sur des modèles d’empreintes de lèvres d’une population portugaise (Morphologic Patterns of Lip Prints in a Portuguese Population: A Preliminary Analysis), écrit par Virginia Costa et Ines Caldas de l’Université de Porto, montre comment les scientifiques ont travaillé dur pour classer la multitude de motifs de lèvres en un ensemble de catégories standards. Ils déplorent le peu d’existence de normes concurrentes, ce champ étant trop récent pour que ses experts la règlent en une seule taxonomie.
Ils sont également ennuyés par l’énigme concernant la façon dont les lèvres changent après la mort. Les enquêteurs se trouvent hantés par un problème de manque de modèle de lèvre d’avant et après la mort. "Très peu de" cadavres arrivent avec un ensemble d’empreintes de lèvres pré et post-mortem, “ce qui porte atteinte, de toute évidence, à une étude comparative", selon Costa et Caldes.
Est-ce que chacune des 7 000 000 000 de personnes sur terre (et chacun de leurs ancêtres) ont un unique ensemble d’empreintes de lèvres ? Jerzy Kasprzak de l’école de police militaire à Minsk Mazowiecki, Pologne, à étudier la question en 1990 (Possibilities of cheiloscopy). “La Cheiloscopie traite de l’étude des systèmes de sillons sur la partie rouge des lèvres de l’homme”, a-t-il précisé, puis expliquant que Yasuo Tsuchihashi et Tazuo Suzuki à l’Université de Tokyo avaient examiné les lèvres de 1 364 personnes et que c’est grâce à celles-ci que Tsuchihashi et Suzuki "ont établi que l’agencement des lignes sur la partie rouge des lèvres de l’homme est individuel et unique pour chaque être humain".
Quelques exemples des formes communes que l’ont peut retrouver dans les empreintes de lèvres (Université de Nantes)
Est-ce qu’il en est de même pour les lèvres des femmes ? En 2009, une équipe au Collège dentaire Subharti à Meerut, en Inde, s’est attaquée à cette question, en utilisant "du rouge à lèvres, du papier, du ruban adhésif, une brosse pour appliquer le rouge à lèvres, et une lentille grossissante". Leur papier qui en résulte, “cheiloscopie : L’étude des empreintes de lèvres dans l’identification du sexe” (Cheiloscopy: The study of lip prints in sex identification), indique la réussite dans l’identification du sexe de 18 de 20 femmes et de 17 hommes sur 20. Donc une forte probabilité de trouver le sex correspondant à d’éventuelles empreintes de lèvres laissées sur une scène de crime.
Les lèvres étant souvent associées à la romance, du glamour émane parfois de la cheiloscopie. Ana Castelló, Mercedes Alvarez-Seguí et Fernando Verdú de l’Université de Valence, en Espagne, ont remarqué que les développements, dans le secteur de la mode, avaient forcé les combattants de la criminalité à venir avec leur propre compensateurs d’avancée technologique. En 2002, ils ont publié une étude intitulée les “Rouges à lèvres durables et les empreintes latentes” (Long-Lasting Lipsticks and Latent Prints), dans laquelle ils se plaignaient que l’industrie cosmétique ait développé des rouges à lèvres de longue durée/résistants qui, souvent, ne laissent pas d’empreintes visibles.
L’équipe de Valence, pour ces expérimentations, a utilisé des produits chimiques, en particulier un colorant appelé rouge Nil, qui a contribué à révéler les impressions presque invisibles laissées par de tels rouges à lèvres. Cela les a conduits, trois ans plus tard, a publié l’un des rapports les plus romantique de l’histoire de la médecine légale, intitulé : “Les empreintes lumineuses de lèvres comme preuves criminelle” (Luminous lip-prints as criminal evidence).
Il vaudra donc mieux éviter d’embrasser l’arme avec laquelle vous allez effectuer un crime…