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Camponotus schmitzi-Nepenthes bicalcarata

Les botanistes à l’université de Montpellier 2 (France) ont découvert une relation symbiotique entre une plante carnivore et une espèce de fourmi, où les fourmis qui vivent dans la plante luttent contre les ennemis et la nourrissent de leurs excréments.

Dans une étude publiée le 9 mai (lien plus bas), les chercheurs ont découvert une espèce de fourmi, Camponotus schmitzi, qui agit comme une sorte de factotum pour l’espèce de plante carnivore Nepenthes bicalcarata. La plante qui pousse dans le sol pauvre en éléments nutritifs des tourbières de Bornéo est en fait une carnivore relativement démunie. Ses “cruches ou pichets” n’ont pas les parois suffisamment glissantes, nécessaires pour maintenir des proies dans le fluide digestif, qui n’est pas en grande quantité comparée à celle d’autres espèces.

Toutefois, les vrilles renflées à la base de chaque plante fournissent le gite idéal pour de petites colonies de fourmis qui, en retour, fournissent à la plante des services d’entretien ménager essentiels.

Elles gardent les parois de la cruche aussi propres et glissantes que possible et débarrassent les restes de grands animaux qui tombent dans la plante et qu’elle ne pourrait pas digérer (et qui ne manquerait pas de pourrir). Ils combattent même les charançons qui, autrement, essayent de manger les plantes et en accomplissant tout cela, les fourmis libèrent leurs excréments nutritifs pour la plante, là où elles travaillent.

Ci-dessous, tirée de l’étude (lien plus bas) : la partie supérieure gauche montre une ouvrière de Camponotus schmitzi se nourrissant du nectar d’un des deux "crochets à venin" caractérisant la plante carnivore N. bicalcarata. La partie du milieu à gauche présente des ouvrières en embuscade au-dessous du péristome. Les inserts plus bas montrent des ouvriers et la couvée (en bas à droite) de C. schmitzi, respectivement, sur le péristome, dans le creux et la partie apicale gonflée du cirre, (le domatium). L’insert supérieur montre le charançon Nepenthes, Alcidodes sp.copulant et se nourrissant sur le bourgeon en pichet.

Camponotus schmitzi-Nepenthes bicalcarata2

L’existence de ce type de partenariats n’est pas rare, mais il y avait une ambigüité quant à savoir si les fourmis étaient les seuls bénéficiaires de cette configuration.

En comparant la santé des plantes avec et sans les colonies de fourmis, les chercheurs pouvaient montrer que c’était une véritable relation symbiotique avec des avantages pour les deux parties.

Les fourmis symbiotiques se sont révélées cruciales pour la nutrition et la survie de leur plante hôte

a déclaré le chercheur principal, Vincent Bazile, un écologiste de l’Université Montpellier 2 en France.

Ces exemples de Nepenthes bicalcarata qui avaient comme locataires des fourmis, se trouvaient pourvus de plus grandes feuilles, un feuillage qui était trois fois plus riche en azote, et ont grandi à des hauteurs beaucoup plus grandes (jusqu’à 20m) que les autres espèces du même genre. Quant à l’analyse des plantes sans fourmis, elle a montré qu’elles ont effectivement souffert de symptômes de carence en nutriments.

L’étude, consultable en intégralité, publiée sur PlosOne : A Carnivorous Plant Fed by Its Ant Symbiont: A Unique Multi-Faceted Nutritional Mutualism.

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