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elephantopus Chelonoidis

Une tortue géante, qui a contribué à façonner les idées de Charles Darwin sur l’évolution et que l’on pensait s’être éteinte depuis 150 ans, pourrait vivre une vie secrète dans les îles des Galapagos.

Des indices génétiques suggèrent que des membres de race pure de l’espèce, se seraient récemment croisés avec certaines de leurs cousines. Des scientifiques ont découvert l’empreinte génétique de l’espèce Chelonoidis elephantopus dans l’ADN de 84 tortues de l’ile d’Isabela, une partie de la chaîne d’îles des Galapagos.

Image d’entête : Cette tortue géante des Galápagos, porterait l’empreinte génétique d’une tortue disparue 150 ans auparavant.

Chacun de ces hybrides doit avoir eu un parent qui était de l’une des espèces disparues.

Dans 30 cas, la reproduction avait eu lieu dans les 15 dernières années. Depuis que la durée de vie des tortues peut dépasser 100 ans, il y a de fortes chances pour que de nombreux individus elephantopus C soient encore vivants, selon les scientifiques.

A notre connaissance, c’est le premier rapport de la redécouverte d’une espèce par le biais du suivi des empreintes génétiques laissées dans le génome (codes génétiques) de sa progéniture hybride, a déclaré le chercheur principal, le Dr Ryan Garrick, de l’Université du Mississippi aux États-Unis.

Les preuves génétiques, rapportées cette semaine dans la revue Current Biology (lien plus bas), suggèrent que les tortues peuplent les pentes du volcan Wolf sur l’île Isabela, à 320 km de leur maison ancestrale, l’île Floreana.

Au cours de son voyage historique aux Galapagos en 1835, Charles Darwin avait remarqué que les carapaces de tortues, vivant sur différentes îles, ont des formes différentes. Les carapaces de C. elephantopus de Floreana étaient en forme de selle tandis que les tortues sur d’autres îles ont des carapaces en forme de dôme. C’est en partie ce constat qui a inspiré la théorie de Darwin sur la sélection naturelle.

Peu de temps après, Darwin visita les îles Galapagos, C. elephantopus est supposé avoir été chassé jusqu’à l’extinction par les baleiniers et les ouvriers dans une usine d’huile de chauffage établi sur Floreana.

Les récentes traces de l’ADN de la tortue disparue ont d’abord été découvertes chez 11 membres de l’espèce C. becki vivant sur l’île Isabela. Puis en 2008, les scientifiques ont prélevé des échantillons sanguins provenant de plus de 1600 tortues de l’île et ont comparé leur ADN avec une base de données génétique des espèces de tortues vivantes et éteintes. L’analyse a révélé une preuve génétique de C. elephantopus dans 84 tortues du volcan Wolf. Les tortues géantes pourraient avoir été transportées sur l’île d’Isabela par des navires baleiniers (L’étude publiée sur PNAS : Historical DNA analysis reveals living descendants of an extinct species of Galápagos tortoise).

Si nous pouvons trouver ces individus, nous pouvons les ramener sur leur île d’origine, a déclaré la coauteure Dr Gisella Caccone, de l’Université de Yale aux États-Unis. Ceci est important, car ces animaux sont des espèces clés jouant un rôle crucial dans le maintien de l’intégrité écologique des communautés insulaires.

Même si un nombre insuffisant de tortues de pures races peuvent être trouvées, l’élevage intensif des hybrides pourrait permettre de ressusciter l’espèce de C. elephantopus, d’après les scientifiques.

L’étude publiée sur Current Biology : Genetic rediscovery of an ‘extinct’ Galápagos giant tortoise species.

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