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À l’intérieur d’une installation médicale néerlandaise, se trouve une arme potentiellement dévastatrice qui pourrait tuer des millions de personnes : une version génétiquement modifiée de la grippe aviaire H5N1, conçue pour être facilement transmise entre les furets (qui pour la plupart simulent étroitement la réponse immunitaire humaine à la grippe). Et les chercheurs, qui ont compris comment la fabriquer, tiennent à partager leur travail avec le monde entier.

Des Experts américains en biosécurité débattent maintenant pour savoir si la publication de ces recherches sur la grippe modifiée pourrait être utilisée comme un modèle pour une arme biologique. Mais les chercheurs affirment que les virologues ont besoin de toutes les armes qu’ils peuvent trouver pour lutter contre la grippe, comprenant l’étude des moyens avec lesquelles, elle pourrait se transmettre aux mammifères. Les National Institutes of Health (NIH – institutions gouvernementales des États-Unis qui s’occupent de la recherche médicale et biomédicale) ont financé les travaux.

Influenzavirus A sous-type H5N1
H5N1

Le document principal est de Ron Fouchier, un virologue du Centre médical Erasmus à Rotterdam, aux Pays-Bas, qui étudiait la façon dont le virus de la grippe aviaire pourrait muter pour se transmettre facilement dans la population. Il a conçu le génome du virus H5N1, pour en faire un virus qui se propage facilement parmi les furets, le meilleur modèle animal pour la réponse humaine à la grippe, affirmant qu’il prouve que la grippe aviaire peut muter pour se répandre parmi la population humaine, selon un article dans Science insider (lien en bas de cet article). Il a transmis un virus chez différents furets à plusieurs reprises, essentiellement en l’amenant à s’adapter. Après 10 générations de virus, il est devenu aéroporté (transmissible par l’air), infectant les furets en bonne santé qui étaient simplement logés à côté d’un animal malade.

C’est une perspective terrifiante. Fouchier lui-même précise que c’est “probablement l’un des virus les plus dangereux que vous pouvez faire". La grippe aviaire a tué des élevages entiers de volailles depuis les années 1990, mais il n’y a eu que 570 cas humains reconnus, avec 335 morts. Les virologues pensaient que la grippe aviaire ne pouvait pas facilement s’adapter aux mammifères, car cela exigerait des changements drastiques dans la constitution génétique du virus, qui entraineraient une incapacité pour celui-ci à se reproduire. Mais Fouchier affirme que son travail prouve que c’est faux.

Il a préparé un document décrivant ses méthodes et l’a soumis pour publication. L’étude sera tout d’abord examinée par le Conseil consultatif américain de sécurité sur la biosécurité (National Science Advisory Board for Biosecurity – NSABB), qui précise déjà qu’il n’existe pas d’organisme pathogène aussi effrayant que celui-ci, faisant passé l’anthrax pour un simple rhume des foins…

En attendant, il y a un deuxième document avec des résultats similaires, préparé par le virologue Yoshihiro Kawaoka de l’Université du Wisconsin et l’Université de Tokyo. Et deux autres études américaines concernant des mutations induites du H5N1 ont déjà été récemment publiés, où deux virus crée de toutes pièces contiennent certains gènes du virus H5N1, mais qui n’ont pas la même dangerosité que la recherche du professeur Fouchier. Malgré la future décision du NSABB qui examine toujours les études et s’ils décidaient d’interdire leur diffusion, rien n’empêcherait la mortelle notice d’être publié.

À partir de Science Insider : Scientists Brace for Media Storm Around Controversial Flu Studies.

Image d’entête : Mr. Flibble.

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