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Cette semaine, un groupe de paléontologues a annoncé les résultats d’une étude approfondie de plusieurs plumes de dinosaures bien préservées, enfermées dans de l’ambre. Leur travail, sur des échantillons correspondants à différentes étapes dans l’évolution de la plume, soutient les résultats d’autres scientifiques qui suggéraient que les dinosaures (ailés et autres) avaient des plumes multicolores et transparentes, similaires à celles que nous pouvons observer aujourd’hui sur les oiseaux. Les chercheurs ont également présenté des preuves, basées sur la pigmentation et la structure, que les plumes d’oiseaux d’aujourd’hui pourraient être issues de l’évolution de celles des dinosaures.

Image d’entête : une barbe d’une plume dans de l’ambre de la fin du crétacé, au Canada qui présente une indication de la coloration originale, brun foncé.
Ci-dessous, une barbe d’une plume isolée, piégée avec un enchevêtrement de toile d’araignée dans de l’ambre de la fin du crétacé, au Canada. La distribution de pigments, dans ce fragment de plume, suggère que l’ardillon pourrait avoir été gris ou noir.

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Le principal chercheur et auteur de l’étude, Ryan McKellar, précise :

Ces spécimens représentent des étapes distinctes dans l’évolution des plumes, d’un stade précoce, des "protoplumes" à filament unique, à des structures beaucoup plus complexes associées à nos modernes oiseaux plongeurs…

Ils ne peuvent pas déterminer si ces plumes appartenaient à des oiseaux ou encore à des dinosaures, mais ils ont pu observer des structures de filaments similaires, à celles observées, dans d’autres fossiles de dinosaures non-aviaires.

Ci-dessous, vue d’ensemble de 16 barbes de plumes agglutinées dans de l’ambre du crétacé supérieur du Canada.

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Aperçu de six barbes de plumes pigmentées dans de l’ambre du Crétacé supérieur du Canada :

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Malheureusement (ou heureusement), la possibilité d’un éventuel scénario à la Jurassic Parc n’est pas possible. Les spécimens examinés sont extrêmement petits et ne devraient pas contenir de matériel ADN. D’ailleurs, le seul matériel génétique qui a été récupéré de l’ambre est issu de tissu musculaire d’insectes momifiés dans de l’ambre beaucoup plus récent, datant d’environ 17 millions d’années et bien après l’époque des dinosaures. Donc un dinosaure à plumes dans votre salon n’est pas pour tout de suite.

Ci-dessous, Vue d’ensemble de barbes isolées dans une plume non pigmentée et un acarien dans de l’ambre du Crétacé supérieur du Canada :

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Les chercheurs mettent l’accent sur deux éléments de comparaison : la similarité de la coloration des plumes d’oiseaux d’aujourd’hui et la similitude des formes. Certaines de ces plumes ressemblent fortement à celles des oiseaux marins d’aujourd’hui (et les chercheurs ont inclus un exemple d’une plume d’oiseau marin moderne afin que vous puissiez les comparer, ci-dessous).

Coupe transversale à travers une plume avec des barbules frisées à leurs extrémités, accompagnées d’une punaise microphysid. L’enroulement hélicoïdal, observé au sein de ces barbules, sont directement comparable à celles se trouvant dans les plumes des oiseaux modernes spécialisées pour l’absorption d’eau. Le nombre élevé de spires dans la plume est évocateur d’un comportement de plongée, mais des structures similaires sont aussi utilisées par certains oiseaux modernes pour le transport de l’eau au nid.

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Une barbe d’une plume isolée du ventre blanc d’un oiseau moderne, les grèbes (Aechmophorus occidentalis), les barbules en spirales sont comparables à celles de l’échantillon du Crétacé. Dans les deux cas, ce bobinage est une adaptation structurelle qui permet à la plume d’absorber l’eau.

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D’autres structures, cependant, ne ressemblent en rien aux plumes d’aujourd’hui. selon McKellar :

Dans un cas, l’ambre contient des filaments creux, régulièrement espacés, qui font chacun environ 16 micromètres de diamètre, soit environ la taille d’un cheveu humain. Les filaments n’ont apparemment pas de parois cellulaires, de sorte qu’ils ne sont pas des fibres végétales ou des filaments fongiques. Et ils n’ont pas les caractéristiques des poils des mammifères.

"Nous ne sommes pas absolument sûr de savoir ce qu’elles/ils sont, mais nous sommes assez sûr de ce qu’elles/ils ne sont pas". Elles pourraient être “protoplumes”, d’après McKellar.

L’étude publiée sur Science AAAS : A Diverse Assemblage of Late Cretaceous Dinosaur and Bird Feathers from Canadian Amber.

Source

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