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Des chercheurs de l’université de Cambridge affirment avoir conçu le premier animal avec des informations artificielles intégrées dans son code génétique, de telle façon qu’il génère des molécules biologiques qui n’ont jamais été vues auparavant dans la nature. Autrement dit, il produit en série un acide aminé qui est totalement nouveau, plutôt que l’un des 20 habituellement trouvés dans les êtres vivants naturels.

Image d’entête : les protéines artificielles incluses dans et fabriquées par le nématode (Caenorhabditis elegans), contiennent un colorant qui rougeoie sous la lumière UV.

Petit rappel biologique :
Toutes les créatures vivantes contiennent de l’ADN dans chacune de leurs cellules, qui agit comme un modèle pour déterminer les caractéristiques de l’organisme. Cet ADN est constitué de chaînes de blocs de construction plus simples appelées acides aminés, qui, selon leurs combinaisons, font les différentes protéines nécessaires pour maintenir la vie. Il y a seulement 20 différents acides aminés dans tous les organismes vivants, mais leurs différentes combinaisons entraînent des dizaines de milliers de protéines différentes.

L’équipe de Cambridge a créé des vers nématodes qui génèrent un 21e acide aminé jamais vu. C’est énorme, car elle permet essentiellement une nouvelle résolution de la manipulation génétique, une sorte de "contrôle atome par atome» sur les molécules biologiques, comme un biologiste l’évoque dans l’article de la BBC (lien plus bas).

La protéine artificielle produite par leurs nématodes artificiellement améliorés, contient simplement un colorant fluorescent, qui s’allume en rouge sous la lumière ultra-violette, un test pour s’assurer que leur manipulation génétique a fonctionné. Mais apparemment les scientifiques pourraient faire toutes sortes de choses avec cette technique en produisant toutes sortes de nouveaux acides aminés et des protéines. S’apparentant à la vie synthétique, ces nématodes représentent la création de quelque chose de totalement nouveau et il faudra garder un oeil sur cette manipulation, qui pourrait conduire à des innovations scientifiques très bonnes ou très mauvaises…

En attendant, les deux scientifiques prévoient maintenant de collaborer à une étude des cellules nerveuses dans le cerveau des nématodes, visant à activer ou désactiver les neurones avec de minuscules impulsions laser.

La recherche a été publié ce 8 aout, sur le JACS (Journal of the american chemical society) : Expanding the Genetic Code of an Animal. À partir de l’information publiée sur le site de la BBC : Animal’s genetic code redesigned.

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