Sélectionner une page

Terre-lune

La Lune a longtemps été considérée comme une présence essentielle dans la stabilisation du développement de la vie sur Terre. Sans son satellite, la Terre se serait trop inclinée sur son axe, rendant la vie impossible. Mais peut-être que la Lune n’était pas nécessaire après tout…

Le consensus scientifique a jugé que, sans la Lune pour stabiliser l’inclinaison de l’axe de la Terre, connue comme son obliquité, notre planète aurait varié d’une inclinaison de 0 degré dans laquelle le Soleil brille directement sur l’équateur, à un 85 degrés où le soleil brille pratiquement définitivement vers le bas, sur l’un des pôles et pas plus. L’inclinaison de l’axe de la Terre actuelle, est de 23,4 degrés, ce qui lui permet de maintenir une variété de climats propices à la vie. Cette obliquité a très légèrement varié au fil des années, ce qui, même alors, a eu des conséquences dramatiques, des changements de seulement un ou deux degrés ont vraisemblablement joué un rôle énorme durant les récentes périodes glaciaires.

Obliquité plan écliptique (Wikipédia):Obliquite_plan_ecliptique
Il y a quelques facteurs impliqués dans la façon dont une planète tourne autour de son étoile. Alors que le centre de gravité reste constant, la direction de l’inclinaison et le plan orbital (orbite) de la planète se déplacent au fil du temps, ces derniers sont connus respectivement comme la rotation de précession et la précession de l’orbite de la planète (voir précession du périastreprécession des équinoxes). Si ces deux processus sont synchronisés en place, alors l’obliquité de la planète peut fortement fluctuer. L’astuce est d’avoir la rotation de précession, à une vitesse bien différente de celle de la précession de l’orbite de la planète. Merci à la Lune, c’est le cas pour la Terre et elle crée une obliquité plus stable qu’il ne le serait possible autrement.

Quelle stabilité ? Comme nous l’avons vu précédemment, les anciens modèles suggéraient que l’obliquité de la Terre se situerait dans la gamme des 85 degrés, en l’absence de la Lune. Or, selon des chercheurs de l’Université d’Idaho, la Lune ne joue qu’un petit rôle dans la stabilisation de l’obliquité de la Terre. Les autres planètes orbitant autour du Soleil, en particulier Jupiter, comme vous pouvez l’imaginer, sont en fait des objets essentiellement responsables pour déterminer l’inclinaison axiale de la Terre. Même si la Lune n’avait jamais été formée, la Terre se serait vraisemblablement inclinée d’environ 10 à 20 degrés, en plus d’un demi-milliard d’années.  

Évidemment, cela reste une inclinaison extrême, en considérant quelle est dix fois plus importantes que ce qui est nécessaire pour commencer une ère glaciaire. Mais même cette somme de variation de l’obliquité de la planète, n’aurait pas été un obstacle à l’évolution de la vie intelligente. Si la Lune n’avait pas été là, nous aurions probablement eu une ballade un peu plus chaotique, le long de notre chemin évolutif, mais il y aurait eu des chances que l’humanité puisse en émerger. Et, comme nous l’avons constaté, la Lune ne nous garantit pas d’une bonne stabilisation, si Jupiter avait été placé près de la Terre, son influence gravitationnelle combinée avec celle de la Lune, aurait augmenté l’obliquité de notre planète.

Terre-lune2Leur recherche suggère aussi, d’une autre façon, que la Terre pourrait avoir été plus stable, si elle avait tourné dans la direction opposée à la rotation du Soleil. Notre système solaire a deux de ces planètes rétrogrades : Vénus et Uranus. Les chercheurs pensent que la façon dont une planète tourne, est essentiellement aléatoire et que c’est simplement une question dans la manière dont elle a été frappée, lors de sa dernière collision cosmique, avant que sa rotation se stabilise.

Si tout cela se révèle exact (et c’est un assez gros «si»), alors les chercheurs estiment que plus de 75% de toutes les planètes rocheuses, dans la zone habitable d’une étoile, pourraient finir par être habitable. Ce sont des de fortes estimations, mais les chercheurs n’hésitent pas à souligner qu’il y a encore beaucoup de recherche à faire avant de pouvoir en être certain.

La recherche dirigée par  Jason W. Barnes du département de physique de l’université d’Idhao et publiée sur l’Astrobiology Magazine : The Odds for Life on a Moonless Earth.

Pin It on Pinterest

Share This