Aujourd’hui La semaine prochaine, en raison des conditions météo, décolle pour la dernière fois, la navette spatiale Endeavour et vous pourrez suivre sa montée, vers la station spatiale internationale, en live (en bas de cette page). Ce sera bien plus qu’un final hourra pour la navette, car elle cache en son sein une expérience de physique, fondamentale et controversée, qui pourrait aider à résoudre quelques-uns des mystères les plus confus de la science.
Photo entête : la navette spatiale Endeavour se déplace pour atteindre sa rampe de lancement au Centre spatial Kennedy en Floride, pour sa mission STS-134, ce jeudi. Elle mettra 8 heures pour l’atteindre (NASA/Terry Zaperac).
La navette va livrer le spectromètre magnétique Alpha (AMS-02) à la Station Spatiale International, où il sera installé sur un perchoir permanent lui permettant d’absorber les rayons cosmiques. L’AMS est conçue pour étudier les plus grands secrets de l’univers : ce qui est arrivé à toute l’antimatière et qu’est-ce que la matière noire ?
1ere image ci-dessous : L’AMS-02 dans la soute de la navette Endeavour – 2ém image représentation artistique de l’AMS deployé sur l’ISS :
L’AMS est un peu comme une version orbitale du détecteur de particules dans le grand collisionneur de hadrons (LHC). En son centre est placé un puissant aimant permanent, refroidi par cryogénie qui tordra les particules des rayons cosmiques, des rayons de matière de haute énergie éjecter vers la Terre à partir d’étoiles mourantes, de trous noirs et d’autres phénomènes cosmiques. La manière dont les particules se plient dans le champ magnétique, révèle leur charge. Le module AMS de 7 tonnes contient également, des détecteurs pour mesurer l’énergie des particules entrante et leur vitesse.
Le système est si sensible qu’il peut détecter un seul antinoyau, dans un océan de milliards de noyaux atomiques. Il peut mesurer les particules à des énergies de 100 millions de TeV; pour la comparaison, le LHC, envoie des particules à 7 trillions d’électrons-volts (TeV) pour mesurer leur collision.
Pourquoi faire cette expérience dans l’espace ? car l’atmosphère dépouille ces particules à très haute énergie,de leur qualité, alors les physiciens attendaient depuis longtemps de pouvoir les étudier à partir d’un détecteur spatial.
L’AMS 02 est donc le descendant de l’AMS 01, une version antérieure qui a volé sur la navette Discovery en 1998 et beaucoup moins perfectionnée, mais qui, en seulement 10 jours, a détecté des signatures très bizarres, y compris des strangelets, une particule élémentaire constituée de quarks étranges (quark strange) ainsi que des quarks up et down. Le modèle standard des particules et des forces défini six types de quarks (les blocs de construction de protons et de neutrons), mais les scientifiques jusqu’ici, ont constaté que tout est fait de seulement deux d’entre eux, les quarks up et down. Si ces strangelets existent dans le cosmos, l’AMS les verra.
l’AMS sera à la recherche de signatures de l’antimatière primordiale, le cas échéant de sa persistance dans l’univers, ce qui pourrait aider à résoudre la question, et qu’elle question, de savoir pourquoi tout existe.
Les explications des missions de l’AMS en vidéo :
Selon les simulations mathématiques, dans les premiers moments du Bigbang l’anti matière et la matière auraient du s’annihiler entre elles, ce qui ne s’est pas passé et l’univers a été laissé avec une prépondérance de la matière sur l’antimatière. L’AMS permettra de faire de meilleures mesures que celles obtenues sur Terre. Il sera capable de détecter l’antihélium ou l’antihydrogène, qui pourrait être une preuve pour l’existence de galaxies d’antimatière, ou même d’univers parallèles faits d’antimatière.
L’AMS a parcouru un long chemin tortueux pour atteindre la rampe de lancement, aujourd’hui. Il aura fallu près de deux décennies pour sa fabrication, qui comprend quelque 600 chercheurs de 60 institutions dans 16 pays. Il aura couté entre 1,5 et 2 millions de dollars. Il a presque été entièrement annulé par la NASA, après la catastrophe de Columbia, mais les scientifiques, notamment le lauréat du prix Nobel et principal chercheur Samuel Ting, a convaincu la NASA de continuer sa fabrication.
Dans une interview à la BBC, Ting a dit qu’il espérait que l’expérience irait aller au-delà même ses rêves : "Pour mes collaborateurs et moi, l’objectif le plus passionnant de l’AMS est de sonder l’inconnu, à la recherche de phénomènes qui existent dans la nature, mais nous n’avions pas, jusqu’à maintenant, les outils ou l’imagination pour les trouver.”
Le décollage en direct :
Pour regarder le live du décollage finale de la navette Endeavour, avec ces 6 astronautes, qui aura lieu aujourd’hui (29.04.20011) reporté à la semaine du 1 mai , si la météo incertaine le permet. Il se peut que cet horaire change donc n’hésitez pas à consulter le chronomètre sur le site de la NASA-AMS : ams.nasa.gov où vous pourrez d’ailleurs découvrir tous les détails de sa mission.