Les abeilles, dans un acte désespéré de survie, ont pris des mesures d’urgence pour protéger la ruche des pesticides. À présent, elles encapsulent le pollen contenant les pesticides dans des alvéoles de la ruche qui sont ensuite scellées. Elles sont mises hors d’usage afin de protéger le reste de la ruche de leurs contenus.
Le scientifique Jeff Pettis, entomologiste du ministère de l’Agriculture aux États-Unis a découverts que ces alvéoles contiennent des niveaux considérablement plus élevés de pesticides et d’autres produits chimiques nocifs que le pollen stocké dans les cellules voisines, qui est utilisé pour nourrir les jeunes abeilles.
Les alvéoles toxiques, enduite de cire, au milieu des cellules normales, non scellées :
Les abeilles, qui enfouissent le pollen nocif, s’occupent uniquement de l’entretien de la ruche, à la différence du travail des abeilles butineuses qui sortent recueillir le pollen des plantes. Selon Pettis il semble que les abeilles butineuses ne puissent pas détecter les niveaux élevés de pesticides, mais que le pollen subisse des changements subtils lorsqu’il est stocké. Ces changements, un manque d’activité microbienne par rapport au pollen qui a moins de résidus de pesticides, semblaient être impliqués dans le déclenchement d’ensevelissement. Le pollen nocif est ensevelis, dans les alvéoles, à l’aide de propolis, une substance que les abeilles accumulent naturellement à partir de plantes, une sorte de résine collante avec des qualités naturelles antibactériennes et antifongiques.
Malheureusement, ce comportement d’ensevelissement ne les maintient pas en vie, généralement il est trop tard et elles se meurent. Selon Jeff Pettis, la présence d’alvéoles scellés est le plus grand prédicateur de la perte de la colonie. Il s’agit d’un mécanisme de défense qui a échoué.
Les pesticides ne sont qu’un des nombreux facteurs provoquant la disparition des abeilles, amaigrie par les zones de cultures, par rapport aux abeilles avec une alimentation variée et sans compter les parasites et autres envahisseurs découlant de l’activité humaine.