Peu de chance que l’on trouve de la vie dans des flaques de saumure martiennes
Les saumures liquides (eau à très forte concentration en sel) sur Mars sont peut-être plus courantes et plus durables qu’on ne le pensait, mais leurs propriétés et leurs températures les rendent inhospitalières pour les micro-organismes terrestres, selon une étude publiée cette semaine (lien plus bas).
Et cela signifie, selon les chercheurs, qu’elles ne peuvent pas être classées en tant que régions spéciales selon les politiques de protection planétaire visant à éviter que l’on ne contamine de micro-organisme d’autre planète.
Image des supports du module de sonde Phoenix de la NASA présentant d’éventuelles gouttelettes de saumure. (Marco Di Lorenzo/ Kenneth Kremer/ Mission Phoenix/ NASA/ UA/ Max Planck Inst)
Les “régions spéciales” sont définies comme des environnements capables d’accueillir de l’eau liquide qui répondent simultanément à certaines exigences de température et d’activité de l’eau permettant à des organismes terrestres connus de se reproduire.
L’eau liquide stable ne peut pas persister à la surface de Mars, car l’atmosphère de la planète est trop mince et trop froide, mais on sait que la présence de sels peut créer des substances liquides, comme des saumures, qui peuvent demeurer stables pendant un certain temps.
Pour avoir un meilleur aperçu de la situation, Edgard Rivera-Valentín, de l’Universities Space Research Association, au Texas, Vincent Chevrier, de l’université de l’Arkansas, et ses collègues ont combiné un modèle thermodynamique avec un modèle climatique pour étudier où les saumures pourraient se former sur Mars et pendant combien de temps.
Selon les chercheurs :
Nos résultats montrent que la métastabilité élargit les emplacements et la durée des saumures sur Mars, au-delà de ce que l’on pensait auparavant, en incluant certaines régions équatoriales.
Ils ont en effet découvert que jusqu’à 40 % de la surface martienne, à toutes les latitudes jusqu’à l’équateur, pouvait accueillir des saumures stables, et qu’elles pouvaient persister jusqu’à 6 heures consécutives et jusqu’à 2 % de l’année martienne.
A partir de l’étude : distribution des saumures sur Mars, avec des couleurs indiquant le pourcentage de l’année où un liquide peut subsister à la surface. (Rivera-Valentín et col./ Nature Astronomy)
Les saumures du sous-sol pourraient durer jusqu’à 10 % de l’année martienne à une profondeur de 8 centimètres.
L’emplacement des saumures stables pourrait être la cible de futures explorations martiennes, notent les chercheurs, car le risque de contamination biologique par la Terre est négligeable. Mais elles ne sont pas officiellement « spéciales ».
Selon l’étude :
Cela est dû aux conditions hyperarides de Mars, qui nécessitent des températures plus basses pour atteindre une humidité relative élevée et une activité hydrique tolérable.
L’étude publiée dans Nature Astronomy : Distribution and habitability of (meta)stable brines on present-day Mars et présentée sur le site de l’Universities Space Research Association : Salty Liquids on Mars – Present, but not habitable ?