Mission réussie : la sonde DART de la NASA percute un astéroïde lors d’un test de défense planétaire
L’audacieuse mission de défense planétaire DART a atteint cette nuit son apogée historique : une sonde de la NASA s’est écrasée de manière spectaculaire sur l’astéroïde Dimorphos, s’oblitérant elle-même au passage. Cette première tentative mondiale de détourner un astéroïde de sa trajectoire a été saluée comme un premier succès et elle est considérée comme un exercice important pour déterminer comment nous pourrions dévier un astéroïde dangereux à l’avenir.
GIF d’entête : les dernières images précédant la collision intentionnelle de la sonde DART avec l’astéroïde Dimorphos. (NASA/ Johns Hopkins APL)
La mission DART (Double Asteroid Redirection Test) vise à modifier l’orbite de Dimorphos autour de son grand frère, Didymos, qui font tous deux partie d’un système d’astéroïdes doubles situé à environ 11 millions de kilomètres de la Terre. L’astéroïde ne risquait pas d’entrer en collision avec la Terre, mais il était le candidat idéal pour aider à nous préparer à une éventuelle collision. La sonde DART a été lancée en novembre dernier et elle a conclu de manière spectaculaire son voyage de 10 mois.
Illustration de la sonde DART de la NASA et du LICIACube de l’Agence spatiale italienne (ASI) avant l’impact sur le système binaire Didymos. (NASA/ Johns Hopkins APL/ Steve Gribben)
La sonde s’est approchée de sa cible à des vitesses supérieures à 22 500 km/h et elle fut livrée à elle-même dans les derniers instants de sa vie. Environ 20 minutes avant l’impact, le centre de contrôle de la mission a célébré une étape importante en confirmant que la sonde était « verrouillée avec précision » sur Dimorphos.
L’astéroïde Dimorphos vu par la sonde DART 11 secondes avant l’impact. L’imageur DRACO de DART a capturé cette image à une distance de 68 kilomètres. Cette image est la dernière à contenir la totalité de Dimorphos dans le champ de vision. (NASA/ Johns Hopkins APL)
Cinq minutes avant l’impact, l’équipe a célébré une autre étape, plus éprouvante pour les nerfs. À partir de ce moment, l’équipe ne pouvait plus envoyer de commandes à l’engin spatial, dont les systèmes de navigation embarqués capturaient des images de l’astéroïde à mesure qu’il se rapprochait, et utilisaient ces images pour se guider de manière autonome vers la cible.
Les derniers instants avant l’extinction de DART ont été marqués par des images défaillantes, mais scientifiquement significatives de la surface du Dimorphos, de plus en plus grande à l’écran. L’équipe a alors éclaté de joie lorsque le signal a été perdu, confirmant l’impact avec l’astéroïde et la destruction de la sonde. Ces images rapprochées seront récupérées et étudiées dans les jours et les semaines à venir afin de mieux comprendre la composition de Dimorphos.
La surface de l’astéroïde Dimorphos prise dans les dernières secondes avant l’impact de la sonde DART. (NASA, APL)
Quant à savoir dans quelle mesure le DART a pu dévier Dimorphos de sa trajectoire, il s’agira d’un projet scientifique à long terme, facilité par un CubeSat déployé il y a quinze jours pour photographier l’événement, et par des télescopes au sol. Ces observatoires surveilleront le système d’astéroïdes doubles pour mesurer précisément l’orbite résultante de Dimorphos, qui devrait être raccourcie de plusieurs minutes.
En 2024, l’Agence spatiale européenne lancera également un autre engin spatial vers le système d’astéroïdes binaires pour étudier de près les effets de l’impact de l’EICC.
La retransmission par la NASA de la mission est visible ci-dessous, l’impact ayant lieu au bout de 1 heure 16 minutes.
Sur le site de la NASA : NASA’s DART Mission Hits Asteroid in First-Ever Planetary Defense Test.