Nous pouvons aussi remercier le Soleil pour la présence d’eau sur Terre
D‘où viennent les océans de la Terre ? Ces dernières années, des astronomes ont émis la théorie selon laquelle des astéroïdes et des comètes ont déposé de l’eau à la surface de la Terre aux premiers jours de notre planète, mais de nombreuses questions demeurent.
Maintenant, une étude montre que le Soleil lui-même pourrait avoir été une source supplémentaire, les vents solaires réagissant avec les minéraux de la poussière spatiale pour produire des molécules d’eau.
L’équipe internationale de chercheurs a examiné des échantillons provenant de la mission de la sonde japonaise Hayabusa, qui a ramené une partie d’un astéroïde sur Terre en 2010.
L’astéroïde Itokawa photographié par la sonde Hayabusa. (JAXA)
Selon le professeur associé Nick Timms, de l’université Curtin (Australie), coauteur de l’étude :
Au départ, nous voulions mesurer les effets de l’altération de l’espace sur les particules ramenées par cet astéroïde.
Mais les chercheurs ont découvert que près de la surface, la « composition isotopique » de l’hydrogène (le rapport entre les atomes d’hydrogène les plus lourds et les plus légers) dans l’échantillon n’était pas celle à laquelle ils s’attendaient. Ils ont déterminé que ce rapport avait été perturbé par le vent solaire, qui distribue des protons, c’est-à-dire des ions d’hydrogène (H+).
Toujours selon Timms :
Seules les surfaces des particules de cet astéroïde qui ont été exposées au Soleil ont cette couche d’hydrogène implantée.
Les chercheurs pensent que cette source supplémentaire d’hydrogène peut donner un sens à la composition isotopique des océans de la Terre. Les ions hydrogène (H+) du vent solaire ont réagi avec les atomes d’oxygène (O) des silicates de la roche, créant ainsi de l’eau (H2O).
Une théorie existante veut que l’eau ait été transportée sur Terre au cours des dernières étapes de sa formation sur des astéroïdes de type C, mais des tests antérieurs de » l’empreinte » isotopique de ces astéroïdes ont révélé qu’ils ne correspondaient pas, en moyenne, à l’eau trouvée sur Terre, ce qui signifie qu’il y avait au moins une autre source non comptabilisée.
Selon le professeur Phil Bland, coauteur de l’étude et également de Curtin :
Notre recherche suggère que le vent solaire a créé de l’eau à la surface de minuscules grains de poussière et que cette eau isotopiquement plus légère a probablement fourni le reste de l’eau de la Terre.
Selon Timms, cette découverte a également des conséquences intéressantes pour l’exploration spatiale.
Une autre implication est que si les surfaces d’autres astéroïdes ou d’autres corps sans air ont la même présence d’eau implantée sur les particules de surface, c’est un réservoir assez intéressant pour penser à essayer de libérer cette eau comme ressource, pour le carburant, pour la vie, ou tout ce que nous voulons pour les missions d’exploration interplanétaire.
L’étude publiée dans Nature Astronomy : Solar wind contributions to Earth’s oceans et présentée sur le site de l’Université de Glasgow : Space dust analysis could solve mystery of the origins of Earth’s water.