Sur le bilan le plus déprimant jamais établi sur le changement climatique et l’avenir de la Terre
Vous avez sans doute eu vent de ce rapport attendu du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat et ses répercussions, le Guru se contentera de vous en faire une petite synthèse, la plupart des grands médias l’ayant déjà bien détaillé.
Image d’entête : la Grèce aux prises avec la pire vague de chaleur depuis des décennies, qui a mis à rude épreuve l’approvisionnement national en électricité et alimenté des feux de forêt près d’Athènes. (Michael Pappas/ AP Photo)
Donc, selon un nouveau rapport publié par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC ou IPCC pour Intergovernmental Panel on Climate Change) des Nations unies, le changement climatique causé par l’humain aura des conséquences désastreuses au cours des 20 prochaines années. Et si certains de ces dommages peuvent être atténués, cela demandera beaucoup d’efforts.
Publié ce lundi (9 août), le rapport a été rédigé par un total de 234 auteurs de 66 pays, tous membres du groupe de travail I (Working Group I) du GIEC. Ce rapport est le premier volet du sixième rapport d’évaluation (AR6 – Sixth Assessment Report) du GIEC, qui doit être achevé l’année prochaine.
Citant plus de 14 000 références d’études menées par les scientifiques du groupe, le rapport indique qu’entre 1850 et 1900, les émissions de gaz à effet de serre dues aux activités humaines ont entraîné une hausse moyenne de la température mondiale de 1,1 ºC. Cette tendance devrait se poursuivre au cours des 20 prochaines années, entraînant une augmentation totale d’au moins 1,5 ºC depuis l’ère préindustrielle.
Si les températures vont augmenter sur l’ensemble de la planète, le changement sera plus prononcé sur les terres émergées. Il sera particulièrement marqué dans l’Arctique, où l’augmentation de la température moyenne devrait être plus de deux fois supérieure à la moyenne mondiale.
En conséquence, le dégel actuel du pergélisol arctique sera amplifié, les glaciers et les calottes glaciaires fondront, et la glace de mer pourrait disparaître complètement pendant les mois d’été. Mais les problèmes ne se limiteront pas à l’Arctique.
Selon les prévisions, les précipitations augmenteront aux latitudes élevées, provoquant des inondations, des coulées de boue et d’autres catastrophes naturelles, tandis que les régions méridionales connaîtront des sécheresses plus graves. De même, les océans connaîtront une augmentation des vagues de chaleur marine, ainsi que l’acidification et la réduction des niveaux d’oxygène qui y sont associées, tandis que les zones côtières de faible altitude seront soumises à davantage d’inondations et d’érosion. Le rapport indique que « les événements extrêmes liés au niveau de la mer, qui se produisaient auparavant une fois tous les 100 ans, pourraient se produire chaque année d’ici la fin du siècle. »
Il existe toutefois un certain espoir. Si les émissions de dioxyde de carbone et d’autres gaz à effet de serre causées par l’humain sont réduites de manière drastique, l’effet sur la qualité de l’air devrait être rapidement visible. Cela dit, même si des mesures importantes sont prises dès maintenant, il faudra peut-être encore 20 à 30 ans pour que les températures mondiales se stabilisent. En fait, il faudra peut-être des centaines, voire des milliers d’années, pour que le niveau des mers cesse de monter.
Selon Valérie Masson-Delmotte, coprésidente du groupe de travail I (Working Group I) du GIEC :
Ce rapport est une confrontation avec la réalité. Nous avons maintenant une image beaucoup plus claire du climat passé, présent et futur, ce qui est essentiel pour comprendre où nous allons, ce qui peut être fait et comment nous pouvons nous préparer.
Les rapports du GIEC sont plus particulièrement destinés aux responsables politiques afin de faciliter la prise de décision et l’adaptation à l’évolution des phénomènes météorologiques au niveau local.
Le rapport comprend un atlas interactif qui permet aux utilisateurs de réaliser des modifications et d’observer quel type d’avenir pourrait être réservé à leur pays. L’objectif est de permettre à ceux qui consultent le rapport de ne pas se contenter de lire les changements potentiels, mais de les voir à l’écran. A consulter ici : PCC WGI Interactive Atlas.
La page de l’Intergovernmental Panel on Climate Change (GIEC – IPCC) regroupant les différentes ressources pour le sixième rapport d’évaluation : Sixth Assessment Report et présentée sur ce même site : Climate change widespread, rapid, and intensifying – IPCC.
D’expérience, sans vouloir jouer à l’oiseau de mauvais augure et en espérant de tout cœur que cela soit l’exception, les précédentes prévisions les plus pessimistes sur le climat deviennent la norme les années suivantes, voir pire. Nous sommes au cœur d’une boucle de rétroactions, comme par exemple le fait que le changement climatique, qui est alimenté par les gaz à effet de serre, fait fondre la glace ou les sols gelés qui eux-mêmes libèrent des gaz tels que le méthane ajoutant encore à l’effet de serre… Beaucoup d’éléments sur lesquels l’humain n’a que très peu d’expérience et ne peut que supposer, avec la meilleure précision que peuvent apporter les technologies actuelles de prévisions, d’un avenir probable.
On va presque tous mourir dans d atroces soufrances.
Mais pas tous. Les survivants, eux, survivrons dans d’atroces soufrances 🙂