Le noyau interne de la Terre pourrait en fait être constitué de deux couches
Des physiciens de l’Université nationale australienne (ANU) ont fait une découverte révolutionnaire : le noyau interne de la Terre est constitué de deux couches distinctes.
Selon Joanne Stephenson, auteur principal de la nouvelle étude :
Nous avons trouvé des preuves qui pourraient indiquer un changement dans la structure du fer, ce qui suggère peut-être deux événements de refroidissement distincts dans l’histoire de la Terre.
Lorsque la Terre s’est formée, il y a plus de 4,5 milliards d’années, elle n’était encore qu’un bloc de roche en fusion de la taille d’une planète. Mais une fois que la planète s’est refroidie, elle a commencé à former d’abord la croûte externe, puis le manteau, le noyau externe et le noyau interne.
Le noyau interne est en fait solide bien qu’il soit plus chaud que la surface du soleil grâce à la diffusion atomique du fer à haute pression. Le noyau externe, quant à lui, est liquide, composé de fer en fusion en mouvement constant, et il est entraîné par convection, car le noyau externe perd de la chaleur au profit du manteau statique. C’est ce processus qui génère le champ magnétique terrestre qui s’apparente à une dynamo.
Nous connaissons autant de détails intimes sur les différentes couches de la Terre, même si elles sont recouvertes par 6 353 kilomètres de roche, en déduisant leurs propriétés à partir des ondes acoustiques qui les traversent. Lorsqu’une onde acoustique générée par une éruption volcanique ou un tremblement de terre se propage sous la surface, ses propriétés telles que la direction, l’angle et la vitesse changent en fonction du matériau qu’elle rencontre.
Grâce à ces recherches, les scientifiques savent depuis longtemps que le noyau solide de la Terre a presque la taille de la lune et qu’il est principalement constitué de fer cristallisé, mais ce n’est pas tout.
De nouvelles découvertes suggèrent qu’il y a une couche intérieure dans le noyau interne. Les chercheurs parlent de preuves indiquant un changement dans la structure du fer à une profondeur d’environ 5 800 kilomètres.
Selon Stephenson :
L’idée d’une autre couche distincte a été proposée il y a une vingtaine d’années, mais les données restent très imprécises. Nous avons contourné ce problème en utilisant un algorithme de recherche très intelligent pour parcourir des milliers de modèles du noyau interne.
Si cela se confirme, cela signifie que les deux couches ont dû être créées par deux événements majeurs de refroidissement distincts dans l’histoire de la planète. Les détails précis restent cependant un mystère.
Auparavant, les chercheurs soupçonnaient que le noyau interne de la Terre pouvait contenir plus qui nous était perceptible, en raison d’expériences montrant des incohérences dans notre modèle planétaire. Certains pensent que les cristaux de fer de la première génération dans le noyau interne pourraient avoir des alignements structurels différents.
L’étude publiée dans Journal of Geophysical Research : Evidence for the Innermost Inner Core: Robust Parameter Search for Radially Varying Anisotropy Using the Neighborhood Algorithm et présentée sur le site de l’Université nationale australienne : Scientists dig deep to reveal Earth’s hidden layer.