Antibruit : des grenouilles arboricoles utilisent leurs poumons pour contrôler les bruits environnants perturbant leurs appels à l’amour
Un certain nombre d’appareils auditifs sont maintenant capables d’amplifier la voix d’une personne tout en filtrant les voix de fond qui viennent la perturber, un procédé désigné contrôle actif du bruit. Il s’avère que les grenouilles arboricoles femelles sont capables d’effectuer une tâche similaire, afin d’entendre les appels d’accouplement des mâles.
Image d’entête : une grenouille verte mâle qui chante. (Norman Lee)
Pendant la saison des amours, un étang peut être rempli de différentes espèces de grenouilles, qui appellent toutes ou écoutent pour trouver de potentiels partenaires.
Avec tout ce bruit qui remplit l’air, on pourrait penser qu’il serait difficile pour une grenouille femelle d’entendre les appels des mâles de son espèce. Cependant, selon une nouvelle étude, les grenouilles arboricoles vertes américaines femelles (Dryophytes cinereus) sont capables de le gérer en gonflant leurs poumons.
Un couple de grenouilles vertes Dryophytes cinereus en pleine besogne. (Norman Lee)
Sous la direction du professeur Mark Bee de l’université du Minnesota, Twin Cities (États-Unis) et du professeur Norman Lee du Minnesota St. Olaf College, une équipe de scientifiques a découvert que lorsque les poumons de la grenouille sont remplis d’air, ses tympans sont légèrement comprimés. Cela les fait moins vibrer en réponse aux sons dans une certaine gamme de fréquences.
Les cris des grenouilles arboricoles américaines mâles se situent en dehors de cette plage, alors que les cris d’autres espèces locales se situent à l’intérieur. Par conséquent, les appels de la grenouille arboricole sont clairement entendus, tandis que les appels non pertinents d’autres espèces sont largement filtrés. Les femelles peuvent alors se rendre à la source des cris de la grenouille arboricole et y trouver un partenaire.
On pense maintenant que les grenouilles sont en outre capables de régler avec précision la sensibilité de leur système de « neutralisation du bruit », en faisant varier la quantité d’air contenue dans leurs poumons.
L’étude publiée dans Current Biology : Lung Mediated Auditory Contrast Enhancement Improves the Signal-to-Noise Ratio for Communication in Frogs et présentée sur le site de de l’université du Minnesota, Twin Cities : Frog species’ lungs act like noise-cancelling headphones when zeroing in on a mate.